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Covid-19 sur les réseaux sociaux: Sale temps pour la com’ gouvernementale
Publié le jeudi 28 octobre 2021  |  Sud Quotidien
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© Autre presse par DR
Les éditeurs de presse déçus par les Instant Articles de Facebook
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“Le vaccin à l’ARN messager modifie l’ADN”. “Des personnes sont mortes à cause du vaccin”. “Ce n’est pas normal qu’un vaccin arrive aussi vite”. “ Le vaccin rend stérile“. “ Le vaccin nous implante une puce“. “Les vaccins génèrent une réaction magnétique post-injection“.

Des publications de ce genre, considérées comme des fake news, circulent sur différents réseaux sociaux. Leurs auteurs sont accusés de distiller le doute à grande échelle autour du coronavirus : la dangerosité présumée des vaccins sortis des laboratoires, le mystère qui serait derrière leur production à grande vitesse et dans une extrême urgence, la transformation des Africains en « cobayes » de la recherche, un projet caché de stérilisation durable des populations, etc.

Au Sénégal, alors que les tenants du pouvoir se sont lancés dans la course aux vaccins, dans le cadre de la riposte à cette pandémie, la «communication gouvernementale» pour une vaccination de masse des populations doit faire face à de fortes résistances sur Facebook et Twitter en particulier. Au même moment, la propagation des cas de coronavirus se poursuit à un rythme effréné, avec notamment cette troisième vague liée à un variant Delta beaucoup plus contagieux et dangereux.

En effet, si l’on se fie aux statistiques officielles, la courbe de l’épidémie de coronavirus a repris une ascension fulgurante depuis le début du mois de juillet. Pour cause, les contaminations sont passées de quelques dizaines par jour à la fin du mois de juin à un pic de 1.700 en juillet. Le nombre moyen de nouveaux cas recensés chaque jour a augmenté de plus de 270 au cours des 3 dernières semaines, à 25 % de son précédent pic d’infections, selon les statistiques de Reuters. En moyenne, 676 nouvelles contaminations sont recensées par jour au Sénégal, selon la même source.

D’où la décision des autorités, qui ont démarré la vaccination à la date du 23 février auprès des personnels de santé en première ligne dans la lutte contre le coronavirus et des personnes vivantes avec des comorbidités, d’accentuer celle-ci. Mieux, de l’élargir aux jeunes âgés de 18 ans et plus. Mais sur les réseaux sociaux, un front anti-vaccination s’active également. Après avoir exigé que le président de la république et son gouvernement donnent le bon exemple en se faisant vacciner en premier et en public, les internautes se penchent maintenant sur la fiabilité du vaccin. Ou encore, sur un prétendu complot mis en branle par l’occident contre les Africains, avec la complicité des gouvernements et de certains techniciens de la Santé. Une des clefs du scepticisme anti-vaccin semble située à ce niveau.

FORTE PRESENCE DES SENEGALAIS SUR LES RESEAUX SOCIAUX

Cette défiance inquiète d’autant que les chiffres du numérique sénégalais ne sont pas négligeable. Selon une étude réalisée par « We Are Social», (une agence internationale française), en collaboration avec «Hootsuite» (une plateforme communautaire construite pour l’intéraction, l’écoute, l’analyse et la sécurité, sur l’usage d’Internet et des réseaux sociaux), sur une population de 16,52 millions, le Sénégal compte 7.6 millions d’internautes, soit un taux de pénétration de 46%.

Entre Janvier 2019 et Janvier 2020, 205.000 personnes ont accès à internet soit une augmentation de 2.8%, estime toujours l’étude.

Ces statistiques témoignent de la forte présence des Sénégalais sur les réseaux sociaux, ce qui en fait des victimes potentielles de fausses informations sur la Covid-19 et sur les vaccins. Certains trouvent ici les raisons du « relâchement » noté chez les populations en ce qui concerne le respect des gestes barrières édictés par les autorités sanitaires pour lutter contre la propagation de la pandémie…

« LES ENNEMIS DE LA REPUBLIQUE »
Ayant senti à un moment donné l’effet pervers des «infox» partis des réseaux sociaux sur la communication gouvernementale, le ministère de la Santé avait pris des initiatives. Comme le lancement de “Docteur Covid“, un système automatisé sur whatsApp pour répondre aux questions des Sénégalais et surtout lutter contre les «infox». Mieux, dans la foulée de la longue réunion de crise du 14 mars 2020 au palais présidentiel, le ministre Abdoulaye Diouf Sarr avait menacé de saisir le procureur de la République pour toute publication et diffusion de « fausses informations » liées à la Covid-19 dans le pays. Il avait comparé ces diffuseurs d’infox à des «ennemis de la République, qui sont là pour contrecarrer les efforts de l’État visant à freiner l’épidémie».

Ainsi, trois personnalités ont dû s’expliquer en mars 2020 devant la gendarmerie pour avoir nié l’existence du coronavirus, notamment dans la ville de Touba : le communicateur traditionnel Abdoulaye Mbaye Pekh, la célèbre voyante Selbé Ndom et le chanteur Mame Goor Diazaka. Pour autant, aucune poursuite judiciaire n’a été initiée à leur encontre.
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