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Touchée par une crise de surproduction, la filière carotte compte ses pertes
Publié le samedi 9 octobre 2021  |  agenceecofin.com
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© Autre presse par DR
Une production de carotte
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Au Sénégal, l’horticulture est l’un des sous-secteurs les plus dynamiques de l’agriculture. Si plusieurs spéculations ont connu ces dernières années, d’importantes hausses de leur production, la commercialisation reste un véritable défi.

« Nous pouvons dire que la campagne a été un échec total ». Ces mots de Maodo Samb, président de la commission de l’interprofession carotte du Sénégal (IPAC) traduisent bien le désarroi enregistré dans ce segment horticole en 2020/2021. En effet, alors que le marché sénégalais n’absorbe qu’environ 30 000 tonnes du légume par an, la filière en a produit 45 000 tonnes durant la campagne écoulée.

Selon les données relayées par le journal Le Quotidien, cette surabondance de l’offre a fait plonger les prix jusqu’à 90 Fcfa/kg contre 150 Fcfa/kg en moyenne. Dans un tel contexte, les acteurs de l’industrie n’ont pu engranger finalement que 4 milliards Fcfa à partir de l’écoulement de leur produit contre des prévisions de 12 milliards Fcfa.

« L‘objectif du Sénégal et la vision du Président Macky Sall, dans le cadre du Plan Sénégal émergent, c’est l’autosuffisance du Sénégal en légumes notamment. Et nous au niveau de la filière carotte, nous pouvons alimenter le marché national en quantité suffisante et en qualité irréprochable à un prix abordable 12 mois sur 12, parce que nous produisons 9 mois sur 12. Si on avait des chambres froides et des unités de conservation, on pouvait conserver notre surplus pour une durée de trois mois et après le reverser sur le marché au profit de la population sénégalaise », explique M. Samb.

D’après le responsable, cet épisode douloureux pour les producteurs a déjà des conséquences concrètes sur le terrain. « Malheureusement, avec les pertes que nous avons subies cette année, nous avons des difficultés pour rembourser nos crédits. Du coup, les institutions financières ne nous font plus confiance. Elles n’acceptent plus d’octroyer un crédit aux producteurs de carotte », souligne-t-il.

Pour de nombreux observateurs, les difficultés enregistrées au niveau de la filière carotte sont loin d’être un cas isolé dans le sous-secteur horticole sénégalais. Du côté de l’oignon qui affiche aussi une production abondante assurant l’autosuffisance du pays, les obstacles dans la commercialisation et le manque d’infrastructures de stockage ainsi que de séchage font perdre chaque année, le tiers de la récolte.

Pour rappel, la carotte fait partie du top 10 des principaux légumes produits au Sénégal avec notamment la pomme de terre, le melon, le haricot vert, l’oignon, la tomate cerise, la tomate industrielle et le chou pommé.

Espoir Olodo
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