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Six mois après les émeutes de mars 2021: Où en sont les exigences de l’opposition ?
Publié le mardi 14 septembre 2021  |  Enquête Plus
Manifestation
© aDakar.com par ND. F
Manifestation du Mouvement de défense de la démocratie (M2D)
Dakar, le 8 mars 2021 - La manifestation appelée par le Mouvement de défense de la démocratie (M2D) a regroupé des milliers de personnes avant d`être dispersée par les forces de l`ordre.
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Après les violents événements qui ont accompagné l’arrestation d’Ousmane Sonko, dans le cadre d’accusations de viol, l’opposition s’était renforcée, en faisant bloc dernier le leader du Pastef. Surfant sur cette vague, beaucoup d’exigences avaient été faites au pouvoir…

Qu’elle semble loin, cette période post-crise de mars 2021. Au sortir des violentes émeutes autour de l’affaire Sweet Beauté ayant occasionné la mort d’une dizaine de Sénégalais, le regain de force de l’opposition, qui avait complètement rebattu les cartes du jeu politique derrière le leader du Pastef, était prometteur. Elle se permettait même d’exiger du pouvoir la satisfaction de plusieurs revendications.

Six mois plus tard, la plupart d’entre elles n’ont pas été accordées. Les luttes démocratiques des opposants ont laissé place aux batailles de positionnement, alors que les Locales de janvier 2022 approchent à grands pas.

Le temps n’était plus à la négociation pour le leader du Pastef/Les patriotes. Fraichement placé sous contrôle judiciaire par le défunt doyen des juges Samba Sall, dans les accusations de viol et de menaces de mort qui le visent, Ousmane Sonko exigeait du président de la République un certain nombre de revendications. Ceci, dans l’optique de mener à bien le reste du mandat de 5 ans pour lequel Macky Sall a été réélu en février 2019.

Ces revendications concernaient d’abord les dix victimes officielles des différentes manifestations qui avaient secoué le pays, en l’espace de six jours. Après leur avoir rendu hommage, l’opposant exigeait du gouvernement une réparation aux familles des victimes : ‘’L’Etat doit indemniser les familles des personnes qui ont été assassinées, parce qu’il s’agit bien de cela. Cette réparation financière doit également toucher les blessés civils et militaires.’’ Ousmane Sonko exigeait également du président Macky Sall ‘’l’ouverture d’une enquête indépendante, pour situer les responsabilités, identifier les auteurs et leurs commanditaires et les traduire en justice’’.

Lois sur le Code pénal et le Code de procédure pénale

Jusqu’ici, aucun procès n’a été tenu pour déterminer les responsabilités concernant la mort de ces jeunes Sénégalais. La seule évolution notable concerne les lois sur le Code pénal et le Code de procédure pénale qui ont été modifiées, afin de rendre responsable de tout débordement les personnes physiques et morales à l’origine de l’organisation de l’événement incriminée.

Quant aux familles des victimes, elles attendent encore un hypothétique dédommagement.

Au plan politique, les exigences du leader du Pastef et de ses partenaires de l’opposition concernaient la planification des prochaines échéances électorales. Les élections locales ont été repoussées à trois reprises, alors qu’elles devaient se tenir depuis 2019. L’opposant en chef, avec ses partisans, exigeait qu’il soit créé les conditions de transparence, de sincérité et d’équité pour leur organisation : ‘’Les Locales et Législatives prévues pour 2022 et la Présidentielle de 2024 se tiennent dans les délais et avec une autorité consensuelle.’’

L’ère des coalitions

Les opérations préélectorales ont été lancées avec l’ouverture de la période de révision. Tout semble être réuni pour que les élections, Locales au moins, se tiennent à date prévue. Le temps est ainsi aux alliances politiques qui prennent le pas sur les luttes démocratiques. La semaine dernière fut même décisive dans la lutte politique entre l’opposition et le pouvoir. Du 2 au 9 septembre 2021, deux grandes coalitions ont été mises en place au sein de l’opposition : Yewwi Askan Wi, regroupant les principales forces en présence (Pastef d’Ousmane Sonko, Taxawu Senegaal de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall ou encore le Parti de l’unité et du rassemblement, PUR) et une autre coalition autour du PDS (Parti démocratique sénégalais) dont le nom reste à définir.

Si des concertations ont été organisées pour créer une unique et grande coalition pour faire face à celle qui porte la mouvance présidentielle, les dislocations notées au sein de l’opposition montrent que les ententes restent fragiles.

Restitution des droits civiques

Ousmane Sonko appelait aussi les politiciens de l’opposition à entendre les exigences du peuple sénégalais qui en a marre d’une certaine manière de faire la politique. Sûr qu’une révolution est en marche avec la détermination affichée par la jeunesse, il exhortait ses collègues à ‘’être à hauteur de ce peuple’’, en rendant à la politique ses lettres de noblesse.

Seulement, le déjà-vu dans le manque de dépassement, est déjà décevant.

La satisfaction sur le ‘’respect’’ du calendrier républicain est-elle à savourer ? Une maigre consolation, si elle en est une, tant les autres demandes ont été ignorées. Concernant l’organisation du scrutin, l’opposant s’exprimait sur le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome : ‘’Nous exigeons son relèvement le plus rapide. Les Sénégalais ne sont pas en sécurité avec un ‘ministron’ qui les a tous traités de terroristes et les a menacés de représailles.’’

Alors que la coalition Yewwi Askan Wi a été mise en place le 2 septembre dernier, un de ses membres de premier plan n’a toujours pas été rétabli dans ses droits. Pourtant, l’opposition exigeait la restitution des droits civiques, ‘’illégalement, inconstitutionnellement confisqués par Macky Sall’’ à l’ancien maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall et à Karim Wade, fils de l’ex-président de la République Abdoulaye Wade.

La situation qui n’a guère évolué pour les deux opposants.
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