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Touba - la station de Keur Niang écrit une lettre : « on a voulu me faire avaler plus de 2.850 m3 d’eau et j’ai cédé... je suis agressée... que l’on m’impute la mort de l’enfant »
Publié le lundi 30 aout 2021  |  dakaractu.com
Inondations
© aDakar.com par SB
Inondations dans plusieurs quartiers de Dakar après la première forte pluie dans la capitale
Dakar, le 22 août 2019 - La première forte pluie enregistrée à Dakar, ce jeudi 22 août 2019, a causé des situations d`inondations dans plusieurs quartiers de la capitale sénégalaise.
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« Pour la énième fois depuis que Serigne Saliou Mbacké avait commandé mon installation à Keur Niang vers les années 1990, je suis sujette à des agressions répétées. Keur Niang était alors une localité presque pas habitée par les populations et géographiquement prête pour m’héberger.

Le Khalife n’avait prévu pour moi que les eaux qui inondaient la mosquée et ses alentours dont une partie du marché Ocass. C’est regrettable que toutes les autres eaux de tous les autres quartiers me soient proposées ( Que dis-je imposées) en moins de 48 heures.

En effet, aujourd’hui, si je suis si indésirable, c’est parce que je suis ceinturée par des centaines de maisons et que les hommes ont voulu me faire avaler plus que je suis en mesure de faire. J’ai comme l’impression que mes agresseurs le font exprès parce qu’ils ne peuvent pas ignorer que ma capacité (toutes taxes confondues) n’est que de 2.850 m3.

En 2010, j’avais reçu plus de 10 000 m3 en 24 heures . J’avais donné la première alerte en laissant l’eau des pluies engloutir plus de 200 maisons. J’avais même obligé des familles à définitivement abandonner leurs demeures parce qu’elles étaient inondées l’année durant. En 2011, c’était aussi le cas. Les années se sont succédé et depuis, c’est quasiment des calvaires enchaînés pour ces populations.

MA PART DE VÉRITÉ

Sur ces inondations, ils sont nombreux à se rejeter les responsabilités. La vérité, c’est que ONAS, Promoville et Touba Ça Kanam ont toutes effectué des travaux d’assainissement. Le seul hic c’est que toutes les eaux que leurs actions ont drainé ont été refoulées vers moi. Les deux premiers cités ont effectivement, entre 2019 et 2020, construit de nouvelles infrastructures et le troisième a procédé à des connections sur le réseau en trois endroits.

Jusqu’en 2012, mis à part ma modeste stature, Touba ne disposait, dans son système d’évacuation des eaux pluviales, que 2 autres stations de pompage placées, l’une au niveau de la grande mosquée et l’autre au marché Ocass. Notre seul lieu de déversement se situait et se situe encore aujourd’hui à Darou Rahmane et c’est un bassin. J’ai entendu parler d’ouvrages estimés à 8 milliards déjà effectués dans le cadre de la phase d’urgence du Programme Décennal de Lutte conte les Inondations.

L’on ajoute même que ce système est complété par un réseau d’environ 13 km de collecteurs d’évacuation des eaux pluviales et des ouvrages vétustes. Dans leur document, les services de l’État se plaisent, par ailleurs, à signaler qu’à partir de 2015, le réseau s’est densifié avec 18.500 ml de collecteurs avec comme effet immédiat l’atténuation des impacts des inondations. Le hic, c’est que ce dimanche 29 août, un enfant a été retrouvé mort noyé dans les eaux.

Finalement, je me pose des questions. À quoi a réellement servi tout cet argent ?vEn tendant l’oreille, j’ai entendu dire qu’ils envisagent (les hommes) de procéder à la pose d’une deuxième conduite de refoulement sur 8.000 ml afin d’augmenter ma capacité de pompage et la construction d’un deuxième bassin d’infiltration à Ndamatou pour recueillir mon trop-plein. Bref, une somme de 9.300.000.000 de frs CFA serait le total financier des ouvrages d’assainissement. Et comme pour le ridiculiser, ils ont annoncé qu’ils vont augmenter la hauteur de mes murs.

DÉLOCALISATION ?

Je n’ai pas besoin d’être délocalisée. J’ai juste besoin d’être entretenue avec des opérations de curage permanentes pour éviter d’être remplie de sable à hauteur de 75% de mon contenu.. J’ai besoin que l’eau que je reçois puisse être refoulée avec la même intensité vers Darou Rahmane. J’ai besoin que l’eau que je garde soit utilisée à autre chose. J’apporte aux populations de Keur Niang le Paludisme, des maladies diarrhéiques et des odeurs nauséabondes. Et de grâce ! Que l’on arrête de m’imputer les calvaires des gens et surtout pas la mort par noyade de ce jeune garçon de 10 ans. Je n’y suis pour rien...
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