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Bagarres et invectives à l’Assemblée nationale: La leçon d’humanisme de Moustapha Niasse
Publié le vendredi 2 juillet 2021  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le Premier ministre devant les députés
Dakar, le 6 décembre 2017 - Le Premier ministre a fait sa déclaration de politique générale devant les députés à l`Assemblée nationale. Le chef du gouvernement a fait face aux parlementaires durant plus de 11 tours d`horloge. Photo: Moustapha Niass, président de l`Assemblée nationale
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‘’Ceux qui ont le temps de prendre part aux réunions des commissions techniques le font ; ceux qui n’ont pas le temps viennent aux séances plénières. Et nous discutons, échangeons, autant que possible avec sérénité, dans la paix et dans l’ouverture et du cœur et de l’esprit. Nous avons démontré plusieurs fois que nous sommes capables de nous tolérer, de nous dépasser et de comprendre l’autre.

C’est naturel pour l’être humain de se fâcher et quand il se fâche, ses cellules gonflent, sa tête se met à chauffer, ses mains tremblent. Il y a des gouttelettes de sueur qui sont sur ses avant-bras et c’est là qu’intervient la raison, la sagesse. Quand la raison et la sagesse viennent, alors on se calme, souvent après s’être exprimé. Après, on regrette dans son for intérieur. Parce que nous sommes tous des êtres humains. Nous devons nous respecter mutuellement, nous apprécier.

D’ailleurs, c’est ce qui est remarquable. Lorsque les députés, dans cet hémicycle, sont sur le point d’échanger des coups de poing, dès que la séance finit, tout le monde est ensemble, au restaurant, au bar. Il n’y a plus d’hostilités dès qu’on sort de l’hémicycle. Cela prouve qu’à ce moment-là, le taux d’adrénaline baisse et tout le monde se met ensemble. Bilahi, Bilahi. Ce semblant de haine et de passion, cela ne dure pas. Cela dépend simplement des circonstances.

Tel veut telle chose, un autre veut le contraire. Souvent, ce qui est dit peut être agréable ou désagréable. C’est cela l’être humain, comme le jour et la nuit. Personne ne peut empêcher que le jour suit la nuit et dès que la nuit tombe, c’est une journée radieuse qui s’annonce. La paix va ensemble avec des moments difficiles de colère. L’essentiel, c’est de dépasser ces moments. Chacun dit ce qu’il pense être juste et après, on passe à autre chose. Nous partageons le même pays. (…)

Je dois remercier les journalistes de la presse nationale et internationale. Je n’ai pas du tout des tendances démagogiques. Mais, des fois, quand je vous vois là, derrière vos caméras, appareils photo, vous ne bougez pas et vous suivez ce qui se passe dans cet hémicycle qui, au lieu d’être une scène de théâtre, est plutôt une arène pour disputer, échanger, discuter. Parfois, le ton monte. Mais, Bilahi, il n’y a rien de consistant. Après ces moments, on est ensemble. On est des frères et sœurs, et le calme de la séance d’aujourd’hui, d’hier, d’avant-hier, du lundi, et pas de vendredi, n’est-ce pas ? Vendredi, c’était le jour des pics, des répliques, des imprécations, des incantations. Pour qui sonne le glas, le glas sonne pour tout le monde. (…)

J’ai été dans cet hémicycle. J’ai eu à siéger là-bas où il y a Serigne Mansour Sy ; c’était ma place, pendant cinq ans, pendant la 10e législature. J’étais dans l’opposition et il y avait une majorité devant moi. J’étais opposant invétéré, radical, extrémiste. Je l’étais et je comprends que des opposants puissent l’être, puisque je l’ai été moi et l’accepte, mes amis. Parce que nous visons la même chose. A la sortie des plénières, quand je croise un député, je lui tends la main, qu’il soit de l’opposition ou du pouvoir, et je pars. C’est cela le Sénégalais et on doit le cultiver.

Je vous invite simplement à un élan qui sera inspiré, soutenu, accompagné, dirigé par une volonté inamissible de partager et les obligations, et le destin, et la démarche, et les ambitions, et aussi les espérances. Nous sommes tous des députés et nous sommes d’égale dignité. Il n’y a pas de différence entre un député de l’opposition et celui de la majorité. Nous avons les mêmes obligations, les mêmes droits et aussi les mêmes espérances, les mêmes ambitions. C’est les voies qui diffèrent, mais on va vers des complémentarités. Le premier défi, c’est de savoir qui sommes-nous, que sommes-nous, où allons-nous. Nous sommes une émanation du peuple sénégalais.’’
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