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La coalition présidentielle et les élections locales au Sénégal: un risque réel d’implosion avant le scrutin
Publié le lundi 7 juin 2021  |  senalioune.com
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© aDakar.com par MC
Les Sénégalais aux urnes pour élire leur président de la République
Dagana, le 24 février 2019 - Plus de 6 millions de Sénégalais sont appelés à choisir leur futur président de la République parmi les 5 candidats en lice. Le scrutin qui a démarré à 8 heures se déroule normalement.
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A quelques mois des élections locales, prévues à l’orée de l’année 2022, les formations politiques ménagent leur monture pour aller loin dans leurs ambitions.

Forte déjà de sa coalition hétéroclite, estimée à tort ou à raison à plus de 80% de l’électorat sénégalais avec l’arrivée dans les rangs d’Idrissa Seck, la mouvance présidentielle continue de débaucher des personnalités issues d’autres partis de l’opposition. Si cela a l’avantage de renforcer le « bloc » du Bennoo Bokk Yaakaar, il n’en demeure pas moins que de réels problèmes vont surgir dans les prochains mois à cause d’une guerre de positionnement, qui conduiront sans doute à une possible implosion. Sans avoir besoin de jouer aux oiseaux de mauvaise augure, on peut affirmer que le choix des listes pour les élections locales de janvier prochain relèvera d’un vrai casse-tête chinois que les seuls tact et courage du président Macky Sall ne résoudront pas.

L’enjeu des élections locales du 23 janvier 2022 est de taille. Aussi bien pour la majorité présidentielle que pour l’opposition, ces joutes sert d’avant-première aux législatives et présidentielles à venir. Affutant leurs armes, les différentes contingences politiques lancent dès à présent l’assaut pour le prochain scrutin.

La démarche adoptée de part et d’autre consiste à renforcer les « blocs » sachant qu’aucun parti ne peut plus gagner à lui seul une élection dans ce pays. L’histoire récente a démontré qu’au Sénégal, les coalitions sont nécessaires pour bénéficier d’un plus large score lors des rendez-vous électoraux.

C’est d’ailleurs autour de ces blocs que les différents régimes et leurs oppositions se sont organisés depuis 2000: on retient notamment la CAP 21 soutenant Wade, le Bennoo Siggil Sénégal réunissant l’opposition entre 2009 et 2012, le Bennoo Bokk Yaakar de l’actuelle majorité présidentielle entre autres, la coalition « Taxawu Dakar » de Khalifa Ababacar Sall et même la coaliton « Jotna » qui avait soutenu la candidature d’Ousmane Sonko lors de la présidentielle 2019.

Bennoo Bokk Yaakaar: une longue histoire de lutte de positions
Cependant, des guéguerres ont toujours accompagné l’existence et l’évolution de ces blocs. Les différents acteurs du landerneau politique, guidés et parfois obnubilés par leurs ambitions de briguer des postes électifs, s’engagent toujours dans des guerres de positionnement. C’est justement à cela que le Bennoo Bokk Yaakaar s’expose en perspectives à ces élections locales de janvier 2022.

Le président de la République a beau vouloir agrandir son influence avec la rentrée dans les rangs de personnalités quittant l’opposition, rien n’est encore garanti quant à l’efficacité d’une telle option. La déroute de la grande coalition « Idy 2019 » lors de la présidentielle de 2019 est encore fraiche dans nos mémoire; elle nous a enseigné entre autres leçons que les élections ne se gagnent pas « sur papier ». Autrement dit, les noms des participants à la coalition, si grands puissent-ils être, ou leurs trajectoires politiques, ne peuvent pas prédire le résultat final. Tout se gagne sur le terrain, tout se gagne après le scrutin, et jamais par avance.

Comme lors des locales précédentes et des législatives de 2017, des frustrations vont sûrement naitre du choix des têtes de liste au sein de la majorité présidentielle. Et comme en 2017, le président Sall fera face à la dissension-rébellion de certaines personnalités politiques qui, sûres de leur force de frappe, n’accepteront jamais de se retirer au profit de moins grand qu’elles.

Molière, ne nous avait-il pas prévenu d’ailleurs que « les alliances avec plus grand que soi sont sujettes toujours à de fâcheux inconvénients »? Il faut se souvenir que le sort de Bennoo Siggil Sénégal avait été ainsi scellé lorsqu’à la veille de la campagne électorale de 2012, Ousmane Tanor Dieng avait préféré monter sa propre coalition, quand le choix des autres s’est porté sur Moustapha Niasse. Dans ces blocs, une chose est sûre: on ne reste dans les rangs que lorsque le mot d’ordre lancé nous agréé.
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