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Mort de nouveau-nés à l’hôpital de Linguère: l’arbre qui cache la forêt!
Publié le vendredi 30 avril 2021  |  senenews.com
unité
© Autre presse par DR
unité de néonatologie de l’Hôpital Magatte LO de Linguère
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La mort de quatre nouveau-nés à l’hôpital Maguette Lô de Linguère, survenue dans un incendie en début de semaine, continue de faire couler beaucoup d’encre. Ce malheureux évènement met à rude épreuve l’image des établissements sanitaires du pays, lesquels ne jouissent pas d’une bonne presse aux yeux de l’opinion. Les usagers continuent de constater, pour les dénoncer et souvent sans résultats probants, des manquements graves au sein de ces structures. Cet épisode qui met en jeu l’hôpital public de Linguère n’est que l’arbre qui cache la forêt de la négligence qui caractérise nos centres hospitaliers.

Il ne s’agit pas d’essayer de porter l’estocade sur les vaillants travailleurs de la santé qui s’occupent, de jour comme de nuit, de notre sécurité sanitaire. Ce serait totalement mal venu et à la limite méchant de s’inscrire dans cette logique au moment où ces hommes et femmes apparaissent aujourd’hui comme les seuls soldats qui continuent de résister à l’assaut du covid-19. Par ces temps qui courent, le personnel de santé demeure le seul rempart qui n’a pas quitté ses positions depuis le début de la pandémie. Chez eux, et ils l’ont compris très tôt, le combat allait se dérouler en mode marathon et nécessiterait beaucoup de résilience. Mais les conditions de travail et d’existence même de nos établissements publics rendent leurs efforts vains.

L’incendie déclaré au centre de néonatalogie de l’hôpital Maguette Lô de Linguère, et qui a coûté la vie à quatre nouveau-nés, vient remettre le couteau dans la plaie béante de la négligence dans nos hôpitaux. Nous ne sommes pas en train de danser plus vite que la musique et conclure que ces morts découlent de négligence, c’est à l’enquête de nous édifier. Mais le fait est que dans nos hôpitaux publics, et autres centres de soins de moindre envergure, le système de santé est malade. Combien de fois entendons-nous des usagers de la santé publique s’offusquer du mauvais traitement réservé à leurs malades? Ils font lésion ces cas où des malades meurent pour un retard dans la prise en charge. Si le problème ne se trouve pas au niveau de l’accueil, il faut tout simplement le trouver dans le manque de rigueur des personnes préposées à la tâche.

Au-delà de l’émotion, cette affaire doit nous enseigner ce que le covid-19 n’a pas réussi à nous inculquer malgré tous les arguments qu’il nous a opposés. Pourtant, la pandémie a mis à nu les tares de notre système de santé, en totale déliquescence, du fait des infrastructures vieillissantes et qui ne répondent pas toutes aux normes standards. La démission du directeur de l’hôpital de Linguère, Dr Abdou Sarr, est un bon début dans la situation des responsabilités au plan individuel. Si le chef de cet établissement sanitaire a su partir de son gré, au lieu d’attendre d’être défénestré, le ministre de la santé doit aussi endosser la part de responsabilité qui lui revient, non pas forcément dans cette affaire, mais dans la carte sanitaire du pays. Beaucoup de nos hôpitaux régionaux ne sont devenus que des mouroirs, mais l’autorité ne semble pas s’en émouvoir. D’ailleurs, c’est ce qui fait que les plus fortunés et les hommes politiques préfèrent se soigner à l’étranger au lieu de prendre le pari risqué de se faire traiter ici.

Il faut le dire sans ambages, tout n’est pas rose dans la gestion de la santé publique de notre pays. Il y a lieu d’améliorer et de repenser le système afin de fournir les meilleurs soins aux usagers dont l’accès au traitement sanitaire est un droit qui doit être assuré comme contenu dans la Constitution. Une meilleure politique permettrait de résoudre le problème du refus de certains spécialistes de regagner l’intérieur du pays pour exercer. Pas plus tard que la semaine dernière, le personnel de santé de l’hôpital de Kolda a rué dans les brancards et demandé le départ du directeur parce que l‘institution manque de gynécologue. Ce problème n’est pas propre à la seule région de Kolda, dans le Sénégal de profondeur comme les régions de Matam, Kolda, Sédhiou, les spécialistes sont en manque criant. L’autorité qui s’invite au-devant de la scène après l’incident de Linguère, s’érige en adepte de réaction au lieu de s’inscrire dans l’action. Elle ne s’assume tout simplement pas et fait « le médecin après la mort ».
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