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Bacary Samb, directeur de Timbuktu institute : «La situation ne pas se régler de manière douce au Tchad»
Publié le mercredi 21 avril 2021  |  Le Quotidien
Présentation
© aDakar.com par DF
Présentation sur: "Les nouvelles menaces : enjeux et défis"
Dakar, le 08 Octobre 2015 - L`enseignant chercheur Bakary Samb a présenté le cours inaugural ’’Les nouvelles menaces : enjeux et défis’’ lors du lancement du Master II en ’’Défense, sécurité et paix’’ du Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS). Photo: Dr Bakary Samb, enseignant-chercheur
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Quelle lecture faites-vous de la crise tchadienne ?

Le Tchad a été un double verrou. Il est un verrou contre le débordement libyen contre le reste du Sahel et un verrou contre le débordement de la situation centrafricaine. Avec ces deux postures, c’est un pays-clé dans la géopolitique internationale. Sans parler de son rôle contre le terrorisme.

Idriss Déby a été longtemps soutenu par la Communauté internationale, au regard du rôle de stabilisateur qu’il jouait, au moment où il était question d’une africanisation de la présence militaire au Sahel.

L’instabilité va affecter inéluctablement la situation militaire et les rapports de force dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Burkina et le Niger où la présence tchadienne après le sommet du G5 Sahel était très importante et était le seul espoir de créer une zone tampon, d’arrêter les attaques de l’Etat islamique au Grand Sahara.

Le Niger vient de sortir d’une transition fragile avec un nouveau régime dans la continuité. Le Mali est plongé dans une crise sécuritaire et institutionnelle profonde avec une issue incertaine. Le Burkina Faso a connu depuis longtemps la faillite de son système sécuritaire. Avec cette situation de désarroi où la France n’aura plus le même engagement au Sahel durant cette parenthèse de pré-campagne électorale présidentielle, on risque d’avoir un Tchad affaibli ou déstabilisé sachant que l’ethnie des Agowa a régné pendant 30 ans, ce qui me fait douter sur l’acceptation des Tchadiens du fils de Déby. Au plus fort des derniers combats de la rébellion, certains membres de l’ethnie de Déby s’étaient désolidarisés du clan Déby. On a un pouvoir très fragile avec une tension régionale.

Peut-on s’attendre à une transition douce ?

Le régime de Déby était confronté à la même situation qui l’a amené au pouvoir. Des colonnes de rebelles partant de la province à la conquête de N’Djamena. Il y a une culture guerrière dans ce pays. Il est malheureux de le dire mais la situation ne va pas se régler de manière douce au Tchad.

On a vu les hésitations françaises à intervenir. On a vu quelques signes d’assurance que ce pays a voulu donner lorsque la rébellion s’acheminait vers N’Djamena. Déby n’étant plus là, la situation n’est plus pareille. Une nouvelle géopolitique se redessine. On n’est pas sûr d’une stabilisation avec une transition douce au Tchad, au regard des conflits entre les composantes ethniques.
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