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Crise sociopolitique et violations de la liberté - La déclaration des Associations de Presse
Publié le mercredi 10 mars 2021  |  aDakar.com
Xe
© aDakar.com par DF
Xe Congrès du Syndicat national des professionnels de l`information et de la Communication du Sénégal (Synpics)
Dakar, le 26 janvier 2019 - Le Syndicat national des professionnels de l`information et de la Communication du Sénégal (Synpics) a tenu, ce samedi, son Xe Congrès à l`occasion duquel un nouveau secrétaire général national a été élu. Photo: Ahmadou Bamba Kassé, Secrétaire général du Syndicat national des professionnels de l`information et de la Communication du Sénégal (Synpics)
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Nous, associations de la Presse du Sénégal regroupées au sein de la CAP (Coordination des Associations de Presse), analysant la situation de l'exercice de notre mission d'informer, à l'aune de cette affaire dite ''Sonko'', constatons et dénonçons vigoureusement les violations de la liberté de la presse constatés et documentés. Il s'agit de violations flagrantes et assumées de la liberté de presse qui constituent autant de balafres infligées à notre DEMOCRATIE !!!
Menaces : Depuis l'éclatement de cette affaire le 3 février, la Presse a été prise à partie parfois sciemment, et des menaces assumées adressées aux journalistes. Du directeur de Publication du quotidien les Echos, à la fondatrice de la chaine privée 7Tv, en passant par les journalistes de la RTS et de la chaine d'information en ligne Actu221, les journalistes ont été pointés du doigt. Ces menaces généralement exprimées via les réseaux sociaux ou les messages privés, vont jusqu'à indiquer des lieux de résidence de journalistes.
Violation du droit d'informer : Le 26 février, pour la première fois dans l'histoire politique récente de notre pays, une levée de l'immunité parlementaire d'un député du peuple s'est faite sans la présence des médias, interdits d'accès à la plénière de l'assemblée nationale. La violation est d'autant flagrante que bien que l'accès à l'hémicycle est réglementé pour des raisons sanitaires depuis le mois de décembre, ce jour-là, le huis clos concernait non seulement la présence physique des journalistes et techniciens, mais également la transmission des débats en direct. La volonté des autorités de l’assemblée nationale de tenir la presse à l’écart, était manifeste alors qu’un simple signal sonore au moins si le visuel n’était pas possible, aurait pu être mis à la disposition des reporters.
Agression ordonnée : Le Préfet de Dakar, se signalant par un excès de zèle, a ordonné de vive voix que les journalistes soient gazés. Les consœurs et confrères couvraient la caravane d’Ousmane Sonko en direction du tribunal de Dakar.Blessures : Dans la foulée, cette journée du 3 mars a vu quatre caméramen victimes de projectiles aussi bien des manifestants que des forces de l'ordre. Deux d'entre eux ont reçu des projectiles aux jambes alors que les deux autres ont fait la furie de manifestants qui les ont agressés avec des pierres leur causant des blessures. Le lendemain 4 mars, un autre reporter d'images a été blessé au visage au niveau de l'Université Cheikh Anta Diop, autre foyer de tension.
Coupure de Signaux : Le 3 mars dans un communiqué le CNRA, organe de régulation a menacé de couper le signal de trois télévisions privées. Le 4 mars, l'organe de régulation a mis à exécution ses menaces contre deux chaines privées Walf Tv et Sen Tv, jusqu'ici sans même une notification officielle. Ce qui est un minimum en de telles circonstances.
Attaques contre le groupe GFM à Dakar et Mbacké : Le 5 mars, la nuit, alors que les lieux étaient occupés, les médias privés l'Observateur et la Rfm à Dakar, ainsi que le quotidien national le Soleil, ont été la cible de groupes d'agresseurs qui ont mis le feu à des véhicules de journalistes, et jeté des cocktails molotov en vue de provoquer des incendies. Il s'agit là d'une tentative de meurtre sur des journalistes et techniciens dans l'exercice de leur fonction. La série d'agressions s'est poursuivie à la station Rfm de Mbacké et au siège de la TFM, la télé du groupe.                                  
Revendications Au regard de toute cette série d'agressions manifestes contre la liberté de presse, des violations et tentatives de musellement de la presse, la CAP demande : 
La dissolution du CNRA et la mise en place de la HARCA, nouvel organe de régulation dont le projet de loi est disponible depuis des lustres. La CAP demande par ailleurs que le nouvel organe de régulation, « Haute Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle », déjà théorisé, ne soit pas vidé de sa substance. 
Nous exigeons donc que son organe de direction soit désigné après une sélection rigoureuse et l'établissement d'une short list à partir duquel le Président de la république fera son choix. Ses membres doivent avoir un mandat UNIQUE et bénéficier de l'inamovibilité. Le CNRA est dépassé et une régulation plus large, est impérative dans le secteur des médias.
Le vote d'une loi d'accès à l'information est un instrument indispensable pour promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques et un journalisme de faits plutôt que de rumeurs et/ou de manipulations. Cette loi est un engagement souscrit par l'Etat du Sénégal dans le cadre de l'Union Africaine et un critère éminent pour qualifier un pays de démocratique.
Enfin nous demandons sans délai une nouvelle loi sur la publicité et sur le financement du service public de l'audiovisuel. Cela assurera aux médias des ressources commerciales conséquentes, traçables et équitables. La dernière loi sur la publicité date de 1983 et n'est toujours pas appliquée.
Décision : La CAP a décidé pour matérialiser son indignation face aux violations répétées de la liberté de presse au Sénégal, de tenir un sit in de toute la corporation. 
Nous allons élaborer un Mémorandum et rédiger un courrier officiel à destination exclusive du Président de la République.
Enfin, tous les membres de la Coordination des Associations de Presse souhaitent la tenue des assises des médias.
Fait à Dakar le 10 mars
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