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Ne pas se laisser distraire, travailler pour un Sénégal souverain et une Afrique unie
Publié le mercredi 24 fevrier 2021  |  seneplus.com
Rentrée
© aDakar.com par DF
Rentrée politique du parti “Pastef, les patriotes“
Dakar, le 5 janvier 2020 - Le Parti Pastef a effectué, ce dimanche 5 janvier 2020, à DaKar, sa rentrée politique. La manifestation s`est tenue en présence de son leader Ousmane Sonko.
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Il ne suffit pas de résister face au complot juridico-politique, il faut activement préparer la victoire de notre camp, qu’il faut bien appeler le camp des patriotes même si ce terme ne désigne pas ici les seuls partisans du Pastef

Le Sénégal est à la croisée des chemins : notre pays peut soit rester sur la voie dans laquelle on l’a engagé et maintenu depuis 60 ans et s’enfoncer de manière irréversible dans la déchéance aux plans politique, économique et culturel, soit au contraire récupérer sa souveraineté et assumer sa responsabilité historique de phare d’une Afrique enfin responsable de son destin.

Il n’y a pas d’autre alternative.

L’émergence promise est un leurre : on n’a vu nulle part « émerger » un pays qui ne possède ni langue nationale d’administration ni monnaie et dont les systèmes d’éducation, de défense et de politique étrangère sont calqués sur ceux de l’ancienne puissance coloniale. Cela, la jeunesse du Sénégal et des pans entiers de la population de ce pays l’ont désormais compris. D’où leur adhésion de plus en plus massive aux programmes alternatifs que de nouveaux partis d’opposition et de nombreuses organisations de la société civile ainsi que des personnalités indépendantes portent désormais.

Un vaste mouvement patriotique s’est levé dont le parti « Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’éthique et la Fraternité, Pastef-Les Patriotes », présidé par M. Ousmane Sonko constitue surement l’avant-garde. D’où les manœuvres et les « combinazione » auxquelles se livre le président Macky Sall particulièrement depuis l’élection présidentielle de février 2019 à l’issue de laquelle M. Ousmane Sonko a obtenu tout de même 15.67% des voix, malgré une campagne électorale sans grands moyens.

Le président de la République a entrepris dès après cette élection une campagne insidieuse d’abord puis de plus en plus ouverte pour préparer les esprits et ses « tailleurs constitutionnels » à son exercice d’un troisième mandat à partir 2024, d’une manière ou d’une autre.

Il a ainsi supprimé le poste de Premier ministre pour concentrer tout l’éclat du pouvoir sur sa seule personne et supprimer éventuellement cet alter ego qui pourrait à terme se muer en rival. Il s’agissait également pour lui de contrôler directement les moyens de patrimonialisation de l’État. Il s’est dans le même temps livré à une purge impitoyable de son entourage, parti et gouvernement, n’épargnant que des hommes liges (hommes et femmes), déterminés à assumer leur rôle dans les plans du seigneur, quels qu’ils soient, sans états d’âme.

On tente en même temps de distraire l’opinion et de semer la confusion pour justifier le report sine die des élections municipales et départementales qui devaient se tenir réglementairement en juin 2019 et qu’on nous a promis « pour au plus tard le 28 avril 2021 ».

De l’organisation d’un « dialogue national » sans fondement, qu’aucune crise ne justifie, à la révision programmée du fichier électoral qui venait pourtant de servir de manière probante, du débat sur le « statut de chef de l’opposition » à ce projet incongrue d’enlever à Dakar son statut de « ville », il s’agit aussi de diviser l’opposition autour de querelles de préséance et surtout de contrôler le calendrier des suffrages.

C’est dans ce contexte que survient cette accusation de viols répétés d’une masseuse sous la menace de deux pistolets (sic) portée contre Ousmane Sonko. Du fait à la fois de ce contexte, de la grossièreté du montage et de la précipitation des autorités policières à « convoquer » celui qui n’était pourtant qu’accusé, la manipulation pour « casser » un adversaire politique irréductible est manifeste.

D’autant plus que les précédents de Karim Wade et de Khalifa Ababacar Sall sont instructifs. Le premier a été jugé et condamné pour enrichissement illicite par une cour spéciale, seul membre du régime précédent dont on sait que plusieurs barons avaient portant fait l’objet de la part des autorités compétentes d’accusations de détournement de deniers publics

Le précédent du maire de Dakar qui a purgé plus de 24 mois de prison pour avoir utilisé une « caisse d’avance », procédure en place pourtant depuis toujours à la mairie de Dakar, est même plus révélateur du « gangstérisme » légalisé qui règne au Sénégal depuis 2012.

On dira qu’en politique, il ne faut jamais prêter le flanc, car tous les coups sont permis. Gardons-nous pourtant d’adhérer à cette posture cynique.

De l’homme d’État véritable

En réalité, les vrais hommes d’État se refusent à certains expédients contraires à leur éthique personnelle et aux valeurs de la République, même quand cela conforte leur adversaire politique. Lors de la campagne de l’élection présidentielle américaine de 2008, le candidat républicain John Mc Cain s’est refusé de prendre à son compte les attaques racistes contre son adversaire Barack Obama.

« C’est un père de famille respectable et un honnête citoyen. Je n’ai que des désaccords politiques avec lui », dira-t-il à l’endroit de celui qui sera le premier président noir des États-Unis d’Amérique.

En 1965, le Général de Gaule, mis en ballotage et contraint à un deuxième tour, face à François Mitterrand, refusera de cautionner la levée de l’immunité de sénateur de son adversaire et interdira même à son ministre de l’Intérieur, Roger Frey un « baron » du gaullisme pourtant, de publier une photo de Mitterrand posant avec le Maréchal Pétain, condamné pour haute trahison avec l’Allemagne nazie. De Gaule interdira de même que l’on balançât dans la presse « l’affaire de l’Observatoire », cet incident au cours duquel François Mitterrand avait échappé à un mystérieux attentat dont il n’était pas alors clairement établi qu’il n’en était pas lui-même l’organisateur. « On ne fait pas campagne avec des boules puantes », dira le Général pour expliquer son aversion à utiliser ces « affaires » contre son challenger politique.

Il est vrai que des Mc Cain ou des De Gaule sont des exceptions aussi rares sous nos cieux qu’ailleurs à travers le monde.

Le président de la République du Sénégal lui, vient d’indiquer clairement qu’il se permet tous les coups, pourvu que l’opposition à son régime soit « réduite à sa plus simple expression ».

En fait le système politique qui gouverne ce pays depuis son indépendance, système que la science politique a encore du mal à nommer, est inique : de Senghor à Abdou Diouf, de Wade à Macky Sall, c’est d’abord par l’instrumentalisation de la Justice, qu’il s’est perpétué. Et d’un président à l’autre, on n’a procédé jusqu’à présent qu’à des ravalements de façade.

Or, nous sommes à la croisée des chemins : face à la gabegie amplifiée par la perspective de l’exploitation du pétrole et du gaz, face au bradage de la mer, des terres et des ressources naturelles, voici que des offres et démarches politiques neuves mobilisent toutes les forces vives du pays.

Dès lors, il ne suffit pas de résister face au complot juridico-politique, il faut activement préparer la victoire de notre camp, qu’il faut bien appeler le camp des patriotes même si ce terme ne désigne pas ici les seuls partisans du Pastef de M. Sonko mais bien tous les Sénégalais, des partis politiques et des organisations de la société civile, hommes et femmes, jeunes et vieux, qui luttent pour l’avènement d’un Sénégal véritablement indépendant, capable de participer à la renaissance de l’Afrique.

Les tâches urgentes des patriotes

Des tâches urgentes s’imposent : elles concernent principalement l’organisation sur le terrain et la formulation puis l’adoption d’un programme commun alternatif.

Laissons l’organisation sur le terrain aux partis politiques et aux organisations de la société civile. Contentons-nous ici de les exhorter à se passer des formes classiques et désuètes d’hier et à innover, en tirant profit, notamment et de manière créative, des technologies numériques.

Quant au programme commun alternatif, que ne partons-nous de cette somme inestimable, véritable trésor national que représente la Charte des Assises nationales ? Elle est certainement incomplète, notamment sur la décentralisation, la femme et l’école. Elle comporte certainement des conclusions hâtives, par exemple en ce qui concerne l’option du parlementarisme.

Elle est certainement dépassée sur certains plans, par exemple en ce qu’elle ne traite pas suffisamment du commerce intra africain, du réchauffement climatique, de l’armée africaine, de la sécurité interne liée à la sécurité régionale et continentale, d’une politique ambitieuse du médicament dont l’épidémie en cours nous a montré la nécessité et l’urgence.

Il n’en reste pas moins que nous avons là la matrice du Programme Alternatif Commun indispensable pour mobiliser toutes les forces du changement et gouverner autrement ce pays dès demain.

Il se fait tard !
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