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Émigration clandestine: Le tribunal de grande instance de Mbour fait preuve de clémence contre des parents ayant fait convoyer leurs enfants mineurs
Publié le mardi 8 decembre 2020  |  aDakar.com
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© Autre presse par DR
Une pirogue de migrants échoue sur la corniche-ouest de Dakar
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Le tribunal de grande instance de Mbour a rendu son verdict dans l’affaire du décès tragique en mer de Doudou Faye, migrant mineur qui avait tenté de gagner à bord d’une pirogue.

Le principal prévenu dans cette sinistre affaire était le père du défunt Doudou Faye, âgé seulement de 14 ans. Attrait à la barre du tribunal de Grande instance de Mbour pour les faits de "mise en danger de la vie d’autrui" et de complicité de trafic de migrants".

Finalement le tribunal a retenu la charge de "mise en danger de la vie" et prononcé une peine de deux ans dont un mois d’emprisonnement ferme contre Mamadou Lamine Faye, père de Doudou Faye, mort lors d’une traversée de la mer pour rejoindre l’Espagne.

Lors de son audition par le tribunal Mamadou Lamine Faye s’était confondu en excuses et martelant avoir cherché le meilleur pour son fils. "Je voulais juste lui assurer un meilleur avenir. Si je savais que mon fils allait mourir, je n’allais jamais le faire", avait-il déclaré devant les juges.

Le défunt caressait le rêve d’embrasser une carrière de footballeur professionnel en Espagne. Son père a osé l’acte insensé de le faire embarquer dans une pirogue partie clandestinement des côtes sénégalaises contre une enveloppe de 250.000 FCFA.

Deux autres parents indélicats écopent de la même peine pour les faits

Le tribunal de Grande instance de Mbour a par ailleurs condamné les nommés Keïta Lô et Alioune Dieng, eux aussi pères de famille, avaient fait convoyer leurs fils dans des embarcations clandestines pour l’Europe. L’expérience que les deux nommés ont fait vivre à leurs enfants a été moins tragique que celle de Doudou Faye puisqu’ayant survécu.

Le procureur de la République avait requis une peine d’emprisonnement de 2 ans contre les trois prévenus. Les juges n’ont pas eu la main aussi dure comme l’espérait le maître des poursuites.

La clémence

Le tribunal de Grande instance de Mbour a fait preuve de clémence. Devant la peine que peut constituer la perte d’un enfant, les juges n’ont pas voulu y ajouter une autre douleur que serait une lourde condamnation.

Me Assane Dioma N’diaye, l’un des avocats de la défense, s’est montré soulagé après l’énoncé du verdict. "On peut dire qu’on est soulagé surtout pour le père du feu Doudou Faye et sa famille. Nous avons estimé qu’il avait suffisamment souffert de cette affaire. Aucune peine n’aurait pu remplacer la peine qu’il a déjà subie du fait de la perte de son enfant simplement parce qu’il pensait vouloir lui réserver un avenir meilleur. Nous avons demandé à titre principal la relaxe", a indiqué Me Assane Dioma Ndiaye, par ailleurs président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme.

Ces dernières semaines, le phénomène de l’émigration clandestine a connu une recrudescence avec des vagues de départs de migrants clandestins à partir des côtes du Sénégal.

Pas de causalité entre émigration et manque d’emplois

Face à cette situation, beaucoup d’observateurs ont mis en cause les différentes politiques de l’emploi qui n’ont pas porté leurs fruits. Un argument auquel le gouvernement n’adhère pas. Dans une récente interview dans la presse locale, le délégué général à l’Entreprenariat rapide (DER) Papa Amadou Sarr remettait en cause le lien entre manque d’emplois et émigration clandestine.

"Les gens font un lien entre le départ et le besoin d’emploi, moi je ne le ferai pas tout simplement, parce qu’il n’y a pas de lien de causalité entre le départ à l’émigration et la question d’emploi", avait-il déclaré.

Makhtar C.
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