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Modou Lo sur son combat avec le lutteur de Pikine : ‘Ce n`est pas Ama Baldé qui peut me déstabiliser
Publié le lundi 30 novembre 2020  |  Enquête Plus
Modou
© Autre presse par DR
Modou Lo, champion de lutte sénégalaise
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Pour sa première sortie face à la presse, après la suspension des activités de lutte à cause de la pandémie de Covid-19, Modou Lô s’exprime sur son combat avec Ama Baldé, qu’il trouve incapable de le déstabiliser.



Modou Lô - Ama Baldé est l’une des affiches phares de la saison de lutte à venir. Si la date de la tenue du combat n’est pas encore fixée, à cause de la pandémie de Covid-19 qui sévit encore, les deux protagonistes sont déjà dans les échanges verbaux.

Interpellé sur les déclarations de son adversaire, le Roc des Parcelles-Assainies déclare n’avoir pas le temps des invectives. ‘’Je n’ai pas le temps de discuter. Cela n’a aucune importance pour moi. J’ai rencontré toute sorte de lutteur dans l’arène avec n’importe quelle technique. Ce n’est pas un Ama Baldé qui va me déstabiliser’’, a-t-il soutenu ce vendredi, lors d’une rencontre avec la presse. Le chef de file de l’écurie Rock Energie compte poursuivre sa progression et ‘’cela passe par Ama Baldé’’.

‘’J’avais toujours dit que le jour où je serais Roi des arènes, je n’hésiterais pas à donner leur chance aux plus jeunes et les lutteurs dans l’antichambre des VIP. La lutte ne se limite pas à deux ou trois lutteurs. C’est des lutteurs que j’ai rencontrés dans la lutte traditionnelle. Donc, on est de la même génération. C’est parce que j’ai évolué très tôt dans la lutte avec frappe, la raison pour laquelle on me considère comme un des anciens de l’arène. Mais il n’en est rien’’.

Ainsi, pour l’actuel Roi des arènes, l’idée selon laquelle il a accepté ce combat, juste parce qu’il n’a pas d’autre adversaire, est infondée. ‘’La lutte, c’est notre profession. On doit lutter. Si j’ai accepté le combat avec Ama, ce n’est pas parce que je suis coincé. Je suis mon parcours’’.

De plus, Modou Lô soutient qu’il n’a pas peur de remettre sa couronne en jeu, quel que soit l’adversaire. ‘’Tout ce que mes supporters et les Sénégalais veulent, je le veux. Je n’ai rien à craindre’’.

L’idée d’un huis clos

La pandémie persiste toujours, malgré la baisse des cas au Sénégal. Jusqu’à ce jour, le programme pour la prochaine saison n’est pas encore fixé. Face à cette situation, les différents scénarios sont à l’étude, selon Bécaye Mbaye, membre de la structure Luc Nicolaï and Co qui a ficelé le combat. ‘’On a discuté et on s’est posé la question de savoir si on n’allait pas organiser le combat à huis clos. Mais notre souhait est que tous les Sénégalais puissent suivre le combat, avec les différentes chorégraphes des lutteurs. On prendra la décision, quand il n’y aura plus d’autre issue’’.

Pour sa part, Modou Lô n’écarte pas non plus l’idée d’un huis clos, même s’il mesure l’impact que cela aura sur le spectacle. ‘’Tout le monde a ressenti les conséquences de la Covid-19. Personne ne veut chômer. Ce n’est pas intéressant de s’entrainer sans savoir quand est-ce que le combat va se tenir’’.

Le nouveau CNG

La rencontre avec la presse a été aussi l’occasion, pour le Roc des Parcelles-Assainies, d’aborder le sujet sur la nouvelle équipe du Comité national de gestion (CNG) de la lutte sénégalaise, dirigée par Ibrahima Sène dit ‘’Bira’’. Le lutteur se félicite que ce soit des connaisseurs de la discipline qui ont évolué dans le milieu de l’arène, ‘’depuis des années’’. ‘’On a espoir qu’ils vont impulser le progrès dans la discipline. On voit déjà les actes que le nouveau président et ses collaborateurs sont en train de poser, notamment la baisse des prix des différentes licences. C’est de bonnes choses. On espère des avancées plus significatives, de sorte que tous les acteurs de la lutte puissent y trouver leur compte’’.

Par ailleurs, l’actuel Roi des arènes a plaidé en faveur des jeunes lutteurs. Pour lui, le nouveau CNG doit mettre en place les conditions d’épanouissement dans l’arène de la jeune garde. ‘’Si le CNG peut organiser plus de combats pour les jeunes lutteurs. Il y en a qui se sont découragés, parce qu’ils ne trouvent pas de combat. A force de s’entrainer, si tu ne trouves pas de combat, tu vas t’adonner à d’autres activités’’.

COVID-19, EMIGRATION CLANDESTINE

Modou Lô attire l’attention

Lors de son face-à-face avec la presse, ce vendredi, Modou Lô a attiré l’attention sur l’importance de rester vigilant, en respectant les mesures barrières, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, malgré la baisse des cas positifs. L’actuel Roi des arènes a également regretté la résurgence de l’émigration clandestine et appelle l’Etat et les parents à prendre leurs responsabilités.

En attendant de retrouver les arènes, les lutteurs sortent de leur confinement et monte sur la scène médiatique. C’est Modou Lô qui a, le premier, pris rendez-vous avec la presse. L’actuel Roi des arènes en a profité pour faire une sensibilisation sur les questions de l’heure.

Ainsi, le Roc des Parcelles-Assainies a tenu à sensibiliser sur la lutte contre la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt toutes activités sportives, notamment de la lutte depuis plus de huit mois. ‘’A cause de la Covid-19, on n’a pas eu l’occasion de se rencontrer. La propagation de la maladie diminue grâce au travail des médecins compétents’’, s’est-il réjoui.

Néanmoins, le chef de fil de l’écurie Rock Energie rappelle l’importance de rester vigilant. ‘’Tant qu’on enregistra, ne serait-ce qu’un cas, on ne doit pas se laisser aller. On doit toujours respecter les gestes barrières’’.

Modou Lô s’est aussi exprimé sur la recrudescence des embarcations clandestines en direction de l’Europe causant d’énormes pertes en vies humaines dans les pays africains, dont le Sénégal. ‘’On a perdu beaucoup de compatriotes, des proches à cause de l’émigration clandestine. On prie pour le repos de leurs âmes’’, a déploré le champion des Parcelles-Assainies.

‘’Il fait savoir que l’ambition de tout jeune, c’est d’avoir de meilleures conditions de vie pour soutenir ses parents, quelle que soit la voie choisie. Mais, martèle-t-il, si certains choix sont assimilés à du suicide, cela doit interpeller tout un chacun’’. Selon le tombeur d’Eumeu Sène, les responsabilités sont partagées. ‘’Que les gens arrêtent, dans les familles, de faire des comparaisons entre ce que gagne leurs fils, frères avec d’autres qui sont peut-être plus nantis. Cela peut pousser certains jeunes à tenter des aventures périlleuses. Que les parents évitent de tenir certains propos qui poussent à ce genre de pratiques’’.

D’autre part, le lutteur invite l’Etat à plus d’engagement dans la prise en charge des préoccupations de la jeunesse, notamment l’emploi. ‘’Que l’Etat aussi fasse des efforts dans l’emploi des jeunes. Il y en a qui ont leur profession, mais ne trouvent pas d’emploi’’.

Le pensionnaire de l’écurie des Parcelles-Assainies soutient qu’il est possible de rester au pays et de réussir à gagner correctement sa vie. ‘’Nous avons décidé de rester et on s’en sort. Il y en a qui sont en Europe, mais ils vivent des situations difficiles’’, fait-il savoir.

LOUIS GEORGES DIATTA
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