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Mbour - Émigration: La Police met fin aux agissements d’une bande de passeurs
Publié le lundi 26 octobre 2020  |  Sud Quotidien
Arrestation
© aDakar.com par SB
Arrestation d`une quinzaine de braqueurs par la police
Dakar, le 11 octobre 2018 - Les forces de police ont mis hors d`état de nuire des malfaiteurs qui opéraient la nuit sur les autoroutes de Dakar.
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La Police, à la suite d’opérations, a mis fin, au cours du week-end, aux agissements d’une bande présumée de passeurs, de convoyeurs et de courtiers pour des candidats à l’émigration clandestine.

En effet, le samedi 24 octobre 2020, aux environs de 21 heures, dans le quartier Zone Sonatel à Mbour, les policiers ont mis fin aux agissements de quatre (4) individus cités dans ce «business» de migrants clandestins plus le présumé chef de bande et trois de ses complices.

Les mis en cause Niang, M. Niang, M. Diagne, et Kane ont été épinglés dans le quartier Zone Sonatel, au domicile du premier cité parmi les interpellés. Les flics ont usé de perspicacité en fouillant le domicile du mis en cause pour trouver toute une logistique faite d’une voiture 308 pour le convoiement des migrants au lieu d’embarquement, de deux moteurs hors-bord, d’ustensiles de cuisine, de sacs de voyage et de trois combinaisons à capuchon pour marin pêcheur.
En plus, dans leurs investigations, selon nos sources, les policiers ont trouvé un cornet de chanvre indien dans l’un des sacs. Aussi, une forte somme d’argent évaluée à 1 424 800 francs Cfa a été saisie sur Niang, représentant des mises de passe encaissées auprès de candidats à l’émigration clandestine. L’enquête ouverte par la police se poursuit.

20 MIGRANTS SENEGALAIS TUES SUITE A L’INCENDIEDE LEUR PIROGUE

Cette interpellation survient au lendemain de la mort de 20 migrants, tous originaires de Pikine à Saint-Louis, dans l’incendie de leur embarcation au large de Mbour, vendredi dernier. 51 personnes ont été secourues à la suite de cet incident. Bref, en tout, 162 migrants clandestins ont été interceptés à bord de 2 pirogues au large de Dakar (111 personnes) et de Mbour (51 migrants secourus et 20 tués dans l’explosion du moteur de leur embarcation) par la Marine nationale, vendredi dernier, informe un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des Armées (DIRPA).
Déjà la veille, jeudi 23 octobre, à Saint-Louis, 18 Sénégalais âgés de 30 à 35 ans et 03 convoyeurs ont été arrêtés par la Police de l’arrondissement de l’Île. Ils désiraient rallier l’Europe par la mer à bord d’une pirogue. Ils ont été placés en garde à vue et les leurs convoyeurs présentés au parquet. Ce qui fait en tout 180 migrants clandestins interceptés à bord de trois pirogues à Dakar, Mbour et Saint-Louis et 20 autres ayant péri dans l’incendie de leur embarcation.

MBOUR-CONVOIEMENT D’EMIGRES CLANDESTINS : un business juteux pour rabatteurs, courtiers et passeurs

Des investigations et des indiscrétions ont permis de cerner les aspects financiers du convoiement de migrants clandestins vers l’Europe. Un véritable business pour des convoyeurs, courtiers et passeurs proposant aux jeunes dans le désespoir des portes de salut, pour une place au soleil. Ces acteurs de ce juteux business abusent du désespoir de beaucoup de jeunes, tentés par les flots, les sirènes de l’espoir ou de la mort, conformément au slogan «Barça ou Barsaax», qui sont prêts à tout pour rassembler, des fois avec la complicité de parents, les sommes demandées… pour l’aventure.
Les sources de financement sont diverses. Si certains ont rassemblé des fonds au prix de mille labeurs, d’autres l’ont eu à partir de mécanismes familiaux. Un père donne en gage des biens. Une mère de famille nous confie avoir cédé l’argent de sa tontine, après des années de privations et de sacrifices.

Pour ces pères et mères de famille, l’enjeu en vaut la chandelle car les revenus des émigrés sont très expressifs. Autour de nous, dira l’un d’eux, «vous voyez des gens qui ont des enfants partis récemment en Espagne qui leur envoient de fortes sommes et transforment leur train de vie, au moment où la galère a fini de mettre à genou d’honnêtes citoyens». Quid des belles villas et de rutilantes voitures qui sont des appâts difficiles à résister et trouvant leur lit sur la route vers l’Espagne ?
Les acteurs du mécanisme interrogés nous révèlent des coûts faramineux. Une pirogue prenant entre quatre-vingt (80) et cent (100) personnes fait un chiffre d’affaires de dizaines de millions de francs Cfa. Les sommes recueillies font que les courtiers, passeurs et convoyeurs se frottent les doigts. Une pirogue de migrants pour les Canaries (Espagne) rapporte entre 40 et 50 millions de francs Cfa. Les frais du voyage notamment les coûts de l’embarcation, du carburant et de la nourriture plus les autres accessoires, ne font pas plus de 15 millions de francs Cfa. Calcul et soustraction faits, cela va de soi, les acteurs gagnent plus.

Toutefois, souvent, des préposés au voyage sont arnaqués. Si certains sont laissés en rade sous prétexte d’un retard par rapport à l’heure fixée pour le point de départ pour l’embarquement, d’autres, parce que ne connaissant pas la mer et ayant le tournis ou le mal de mer, sont abandonnés à quai pour ne pas les exposer à une mort probable. Comble de désolation, une fois le départ de l’embarcation effectif, tout ce beau monde de rabatteurs, de courtiers et de passeurs se fond dans la nature et souvent dans l’omerta la plus totale. En attendant de se relancer dans la «quête» d’autres candidats à plumer.
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