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Enquête Plus N° 875 du 14/5/2014

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Saisie record de chanvre indien: La police fait un carton
Publié le jeudi 15 mai 2014   |  Enquête Plus


La
© Autre presse par DR
La Directrice Générale de la Police Nationale, Anna Sémou Faye


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C'est un constat : la police mène actuellement la vie dure aux trafiquants de drogue. Les saisies records de chanvre indien se multiplient. Celles révélées hier ne dérogent pas à la règle, puisque la police a mis la main sur 1 270 kg de chanvre indien.


En appréhendant Ibrahima Kanté, ''un grand trafiquant international'', les agents de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) ont mis la main sur 505 blocs de 2 kilogrammes chacun, soit une 1,10 tonne de chanvre indien estimée à plus de 100 millions de francs Cfa. ''Par sa forte teneur en Tétra hydro cabanions'', le chanvre saisi ''est la variété Brown'', a renseigné hier le commissaire divisionnaire Mame Seydou Ndour, directeur de l’OCRTIS, au cours d'une conférence de presse.

Cette saisie a été possible grâce à plusieurs jours d'investigation. La police a mis en branle la section opérationnelle de l'OCRTIS, dès qu'elle a eu vent d'un intense trafic de drogue dans la région de Thiès, ''plus précisément dans la périphérie de Pout''. Le commerçant malien avait pris dans la ville ''deux chambres en location'' qui, en réalité, servaient d’entrepôts de stockage de la marchandise prohibée. La drogue saisie a été découverte dans l’une des chambres.

Elle était dissimulée dans 21 sacs de sisal contenant respectivement 25 blocs et 5 blocs de 2 kilogrammes chacun soit un total de 505 blocs d’un poids total d’une tonne dix kilogrammes'', renseigne le policier. Ibrahima Kanté est passé aux aveux, en indiquant que le chanvre indien provient du Mali. La drogue lui a été livrée dans la nuit du 10 au 11 de ce mois, aux environs de 03h du matin, par camion dont ''le chauffeur est identifié''. Il a ajouté avoir payé 25 000 F par bloc. Le trafiquant a été placé en garde-à-vue pour détention et trafic international de chanvre indien.

''Tentative de corruption''

Au moment où Ibrahima Kanté se faisait livrer sa drogue, dans la nuit du 10 au 11 mai, les éléments du Commissaire de Police Modou Bop du Commissariat urbain de Rufisque interpellaient un individu impliqué dans un vaste réseau de trafic international de chanvre indien. Les policiers ont saisi, cette nuit-là, ''260 kg de Brown estimée à près de 26 millions de francs Cfa'', au cours d'une opération de sécurisation. Les agents ont été alertés par la présence suspecte d’un camion remorque stationné dans les buissons couvrant la zone entre la gare malienne et la bordure de la mer.

À leur approche, le chauffeur et son apprenti ont pris la fuite en tirant même en direction des policiers lancés à leur poursuite''. Seul Baye Birane Diagne, l'apprenti, sera attrapé et conduit au poste. Une fouille du camion permit aussi de saisir une boîte contenant 20 cartouches de pistolet garnies. Le commissaire Ndour renseigne que le baron du trafic, mis au parfum, a eu l'outrecuidance de dépêcher trois émissaires, munis d'une valise de 4 millions francs Cfa, pour aller négocier ''la restitution de la drogue et la libération de l’apprenti''. Demba Maha Diop, Cheikh Faye, Bollé Touré sont depuis lors en prison pour ''tentative de corruption dans une enquête de détention et trafic international de drogue''. Le convoyeur et les trois émissaires ont été présentés devant le Procureur de la République. Le baron a été localisé à Kaolack.

Ibrahima Diagne, agent dealer

Le directeur de l'OCRTIS n'a pas échappé à une question sur Ibrahima Diagne, un agent de son service arrêté par la section de recherches de la gendarmerie avec des boulettes de cocaïne. Une information du Quotidien. ''Je n’irai pas loin, l’office n’a rien avoir avec cette affaire. Nous nous référerons à l’enquête'', a-t-il balayé d'un revers de main. Visiblement pas désireux de s'étendre sur le sujet, le commissaire de dire : ''S’il se trouve que l’agent a fauté, il va être sanctionné comme tout citoyen et conformément à la loi.

A notre niveau, nous savons que nous travaillons dans la légalité et ça va continuer sur ce chemin. Nous allons donc tous attendre les conclusions de l’enquête''. Selon le commissaire Ndour, il s'agit d'un cas isolé. ''Quand nous sommes en service, nous sommes couverts par l’État, comme tous les fonctionnaires. Maintenant, quand on n’est pas de service, ce que nous faisons nous incombe directement. On peut dans ce cas et pendant ces moments avoir des agissements individuels. On ne peut pas avoir un agent derrière chaque autre agent pour qu’il le surveille tout le temps'', a-t-il martelé.

Incinération

Sur les cérémonies d'incinération de drogue, le commissaire divisionnaire Mame Seydou Ndour s'est voulu clair. ''Au tribunal, ce n’est pas toute la drogue saisie qui y est amenée. C'est un échantillon uniquement pour servir de preuve. Le reste est destiné à être incinéré et c’est le code qui le dit''. Le commissaire d'expliquer que ce cérémonial répond à une procédure et que ''l’Ocrtis est juste gardienne de cette drogue''. La procédure est organisée par le comité interministériel de l’incinération qui regroupe plusieurs ministères impliqués dans la lutte contre la drogue. ''Un contrôle est donc fait a priori avant l’incinération, avec des procès-verbaux. Que des gens fassent des supputations par rapport à cette destination, libre à eux'', a-t-il martelé.

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