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Locales au Sénégal : polémique autour d’une liste confectionnée par un guide religieux
Publié le mercredi 14 mai 2014   |  Agence de Presse Africaine




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La liste du Khalife général des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, pour les élections locales du 29 juin a suscité une forte polémique au Sénégal entretenue notamment par les organisations féminines, qui la jugent non conforme à la loi du fait qu’elle ne tient pas compte de la parité.

La loi sur la parité qui célèbre ce mercredi 14 mai le 4-ème anniversaire de son vote, exige l'égalité hommes-femmes à tous les postes électifs.

Elle a été appliquée pour la 1ère fois aux législatives sénégalaises du 1er juillet 2014 et devrait s'appliquer pour la première fois à des élections locales lors du scrutin de fin juin.

Mais, arguant des raisons religieuses, le Khalife général des mourides (confrérie musulmane très influente au Sénégal) n'a pas respecté la parité sur la liste qu'il a proposée.

‘'Je ne veux pas détruire ce que mes prédécesseurs ont construit'', a dit le Khalife, en recevant le weekend dernier à Touba, les membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA).

Selon son entourage, pour rien au monde, la parité ne sera appliquée sur cette liste, malgré les contestations de la CENA qui ‘'demande le vote en procédure d'urgence du statut spécial de Touba'', une promesse électorale qui avait été faite par l'actuel président de la République, Macky Sall.

Interpelé sur la question, le ministre de l'Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, a déclaré que cette liste ne gênait en rien les acteurs politiques.

‘'Aujourd'hui, nous avons pensé que c'est une liste, c'est vrai qui ne respecte pas la parité, oui, mais qui ne gêne pas les acteurs politiques en jeu. Parce que, vous n'avez pas entendu de contestations, il n'y a pas de parti pris visé, il n'y a aucune récrimination'', a dit M. Diallo.

Selon lui, pour une application intelligente de la loi, il faut qu'elle réponde aux normes de la société pour laquelle justement cette loi est censée être appliquée. ‘'Nous pensons, pour l'instant, la liste de Touba est bien recevable. Et sur cette base, on ira aux élections dans ces conditions'', a-t-il indiqué.

Reprenant ces déclarations, le quotidien Walfadjri a titré, mercredi, ‘'Le ministre de l'Intérieur valide la liste de Touba'', là où Sud Quotidien a affiché à sa Une : ‘'Abdoulaye Daouda Diallo vote non-parité''.

Abordant la question du non-respect du code électoral, la sociologue Fatou Sarr Sow, directrice du Laboratoire genre de l'université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, a relevé "des irrégularités" pas forcément liées à la parité.

‘'Les femmes avec ce qui se passe doivent se rendre compte que les hommes politiques de tout bord ne sont là que pour les manipuler, quel que soit le camp auquel ils appartiennent, car en réalité, les irrégularités dans les listes ne sont pas seulement liées à la question de la parité'', a-t-elle affirmé.

Sur la liste de Touba, la seule à ne pas respecter la parité, elle a affirmé que des institutions de la République ont en charge ce dossier et sont en train de faire leur travail.


TE/cat/APA

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