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Sénégal : des citoyens se mobilisent pour rénover une école avant les examens (REPORTAGE)
Publié le vendredi 4 septembre 2020  |  Xinhua
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© Autre presse par DR
Reprise des cours : Désistement de dernière minute pour les écoles françaises du Sénégal
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Le fondateur de l'Association Simple Action Citoyenne (SAC) Junior Diakhaté, qui a lancé une mission de rénover gratuitement les toilettes vétustes dans les écoles du pays pour les étudiantes, vient de démarrer un autre projet visant à améliorer la condition de classes pour les élèves qui vont prendre les examens.

"Regardez, avec la pluie d'aujourd'hui et d'hier, les classes sont complètement inondées", déplore Junior Diakhaté, qui est également un enseignant en élémentaire, avec ses pieds dans l'eau, dans une salle de classe du lycée de Yoff.

Dans ce quartier populaire de Dakar, le militant de 33 ans regarde la pluie tomber sur les tables à travers les trous béants dans la tôle du toit. A partir du 14 septembre, 387 élèves doivent pourtant s'installer sur ces mêmes tables pour passer le Brevet, l'examen national qui marque la fin du collège. "On n'a pas le choix, ces enfants ne peuvent pas être délocalisés. Il n'y a pas d'autres écoles qui peuvent les accueillir", explique l'enseignant inquiet.

Fin août, Junior Diakhaté et son association ont été sollicités par l'administration du lycée de Yoff pour remettre à neuf six salles de classe à l'approche des examens.

"Sans l'association et leurs efforts, ça ne serait pas du tout possible d'accueillir ces élèves pour le Brevet en septembre", affirme Awa Sarr Ndiaye, proviseure du lycée de Yoff, en charge d'organiser l'examen pour tous les établissements dans la zone.

Sur les 30 salles de son établissement, seulement une douzaine ne sont pas totalement délabrées et restent en mesure d'accueillir les 387 jeunes pour l'examen.

"Le problème est récurrent et nos établissements ont peu de budget. Par exemple, nous avons 2.048 élèves ici au Lycée, et nous comptons uniquement sur les cotisations des élèves et parents pour faire des réparations", explique la proviseure, reconnaissant des efforts fournis par Junior Diakhaté.

Face à des budgets de rénovations prévus par l'Etat qui ne tomberont pas avant l'année prochaine, Diakhaté et son équipe ont trouvé une solution en urgence pour rénover les salles de classe, l'appel au don sur internet.

Grâce à ses 15.000 followers sur Twitter, le jeune enseignant a reçu environ 2 millions de francs CFA (environ 3.000 euros) de la part d'environ 300 donateurs, dont la plupart anonymes.

"Là, on est en train de terminer quatre salles, dont une déjà opérationnelle, il ne nous reste que deux salles et bientôt les enfants pourront faire leurs examens dans de très bonnes conditions. On a réussi, grâce à la magie des réseaux sociaux", explique Diakhaté.

Le jeune homme est un habitué des collectes de fonds sur internet. Il en a déjà lancé plusieurs dans le cadre de la lutte contre le COVID-19 et de la rénovation d'établissements scolaires, dont les installations de toilettes, et les petits travaux dans les salles de classe.

A Dakar, Diakhaté et son équipe ont déjà aidé six établissements de la capitale cette année et ne comptent pas s'arrêter là. "On ira aussi dans le nord, à Podor, loin des grandes villes et dans les petites communes pour rénover des bâtiments', explique-t-il.

"Beaucoup d'écoles sont dans cet état, les conditions ne sont jamais là, soit c'est les toilettes, soit c'est les bancs, soit c'est le toit qui manque. La communauté doit plus s'impliquer, car ce sont des biens publics. Il ne faut plus attendre l'Etat, il faut le soulager", poursuit le jeune enseignant.

Fier de son travail, il inspecte la première salle de classe terminée par son équipe, où seules les fenêtres sont encore à installer. Peinture, tables, électricité, trous dans la toiture, rien n'est laissé au hasard.
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