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Le Soleil N° 13188 du 13/5/2014

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Économie

Les efforts de la Bceao peu ressentis sur le taux d’intérêt des banques commerciales
Publié le mardi 13 mai 2014   |  Le Soleil


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© Autre presse par DR
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)


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En dépit de nombreuses initiatives entreprises par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans la politique monétaire, comme la baisse des taux directeurs, les taux d’intérêt appliqués par les banques commerciales ou de second rang restent élevés. Les derniers résultats publiés par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) révèlent, au quatrième trimestre 2013, une progression du taux débiteur moyen estimé à 0,7 point.
La non répercussion automatique de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) sur les taux d’intérêt des banques commerciales suscite beaucoup d’interrogations auprès de nombreux observateurs de l’échiquier financier. Cet instrument de politique monétaire (baisse des taux directeurs) adopté par la banque centrale vise essentiellement à permettre d’abord aux banques commerciales de se refinancer à des coûts plus allégés ; ensuite à donner l’opportunité aux particuliers et autres agents à besoin de financement d’accéder aux crédits auprès des institutions financières de second rang à des taux d’intérêt plus souples.
Malgré tous ces efforts consentis par la Bceao, l’accès aux financements demeure élevé pour les clients en raison de la hausse des taux d’intérêt. Si l’on se fie à la dernière note de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économique (Dpee), les conditions appliquées par les établissements de crédit à la clientèle sont marquées, au quatrième trimestre 2013, par une progression du taux débiteur moyen estimé à 0,7 point, ce qui amène le taux d’intérêt à 6,45 %. Une situation qui contraste avec la volonté politique affichée par les autorités monétaires de rendre plus bas les coûts de crédits.

Un taux d’intérêt plus bas encourage l’investissement
En effet, à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire de la Bceao, tenue le 5 mars 2014, la banque centrale avait noté la poursuite de la détente des taux d’intérêt sur les différents compartiments du marché monétaire. Ainsi, le taux moyen pondéré des appels d’offres d’injection de liquidités à une semaine et celui des transactions sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire a connu des baisses respectives de 21,5 et 17,0 points de base entre le troisième et le quatrième trimestre 2013. Sur le marché des titres publics, les émissions de bons par les Trésors ont été réalisées au taux moyen pondéré de 5,14 % au quatrième trimestre 2013, après un niveau de 4,59 % au trimestre précédent. En se basant sur ces analyses, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangés les taux directeurs à leurs niveaux en vigueur depuis le 16 septembre 2013. En termes plus clairs, le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidités et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal restent respectivement à 2,50 % et 3,50 %.
La Dpee constate, dans sa publication, que malgré l’assouplissement de ces conditions de refinancement opéré par la Bceao, qui avait baissé de 25 points de base de ses taux directeurs, le taux débiteur reste élevé.
D’aucuns estiment qu’une baisse des taux directeurs doit, par conséquent, entraîner une diminution des taux d’intérêt des banques commerciales.
D’autres, par contre, soutiennent que la répercussion est loin d’être automatique. Interrogé sur la question, lors de la présentation du bilan financier de l’année 2013 de son institution, Yves Coffi, directeur général d’Ecobank Sénégal relevait que la question de la baisse des taux d’intérêt est un débat réel, car expliquait-il, la plupart du temps, les taux d’intérêt reflètent une réalité économique. « C’est un prix qui est attribué à un bien étant le loyer de l’argent et qui se détermine dans un environnement concurrentiel de manière libre », a expliqué M. Coffi. Il reconnaît que depuis plusieurs années, on a senti une volonté de la Bceao d’arriver à des taux plus bas. « Il est généralement admis qu’en situation de taux d’intérêt plus bas, on relance facilement l’économie puisque les opérateurs économiques auront la capacité d’investir dans le pays », argumente le patron d’Ecobank Sénégal.
Ce dernier juge certes louable de baisser ces taux, mais précise-t-il, ils sont la résultante d’un certain nombre d’informations que le marché financier peut envoyer et dont dispose le prêteur. L’autre élément à souligner, c’est la solvabilité, autrement dit, la perception de la capacité de l’emprunteur à rembourser. Ce qui est certain, aujourd’hui, soutient M. Coffi, le Sénégal, au sein de l’Uemoa, dispose des taux pratiquement les plus bas. Pour Abdoulaye Gaye, secrétaire exécutif de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), depuis plusieurs années, la Bceao n’a cessé d’amorcer une détente sur les taux d’intérêt en faisant baisser ses propres taux directeurs. Toutefois, avertit-il, la répercussion sur les taux effectifs globaux appliqués à la clientèle des banques commerciales n’est pas automatique. Selon lui, il faut une enquête d’envergure dans une longue durée pour voir l’impact de la baisse des taux directeurs.
Il explique que la fixation des taux d’intérêt des banques n’obéit pas seulement au taux directeur de la banque centrale, car il y a d’autres éléments qu’il faut tenir en compte, notamment les marges bancaires et les provisions des banques. « Ces dernières peuvent faire plus et mieux en s’attaquant à ces autres variables qui influent sur les taux d’intérêt », préconise M. Gaye.

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