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Sud Quotidien N° 6309 du 10/5/2014

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Idrissa Seck sur le changement du mode de vote à Thiès, Dakar: « Une tactique politicienne…de Macky pour 2017 »
Publié le samedi 10 mai 2014   |  Sud Quotidien


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© Autre presse par DR
Le leader du parti Rewmi, Idrissa Seck


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Moins de deux semaines après sa dernière sortie cinglante contre le régime de Macky Sall, le maire de Thiès Idrissa Seck sort encore de sa réserve. Invité d’Afrique matin de la radio France internationale (Rfi) hier, vendredi 9 mars, l’ancien Premier ministre s’est une fois de plus montré très sévère à l’endroit des certains actes posés par le régime en place, notamment le changement du mode de vote dans cinq villes. Qualifiant ce changement de tactique politicienne destinée à éliminer des potentiels concurrents les plus sérieux de Macky Sall dans la perspective 2017, le leader de Rewmi a aussi exprimé toute sa déception par rapport à la politique intérieure du chef de l’Etat.

Stratégie électorale en perspective des prochaines locales et la présidentielle de 2017 ou pas, Idrissa Seck, maire de Thiès, ancien Premier ministre et leader du parti Rewmi, ne décolère toujours pas contre le régime de son ancien camarade libéral Macky Sall. Invité d’Afrique matin de la radio France internationale (Rfi) hier, vendredi 9 mai, celui qui se voyait comme le quatrième président du Sénégal s’est une fois de plus montré très sévère à l’endroit de l’actuel chef de l’Etat sénégalais. Interpelé sur les modifications opérées dans le mode de scrutin concernant cinq villes dont la ville de Thiès, son bastion électoral, et l’état d’esprit avec lequel son parti (Rewmi) prépare les prochaines locales, l’ancien Premier ministre de Wade n’a pas mis de gants pour dénoncer ce qu’il considère comme « une tactique politicienne » destinée à baliser la voie de Macky Sall pour 2017.

« …La modification du mode de scrutin n’a rien à voir avec une avancée démocratique», s’est-il empressé de préciser avant d’indiquer que «C’est une tactique politicienne destinée à éliminer des personnalités politiques considérées comme les concurrents les plus sérieux de Macky Sall dans la perspective de 2017. Khalifa Sall, Idrissa Seck et d’autres qu’il a choisis d’éliminer de la carte politique et institutionnelle du Sénégal, mais nous savons que c’est peine perdue».

Le patron de Rewmi affirmera pourtant que cette démarche politicienne du camp présidentiel n’ébranle nullement sa formation. « Nous avons minutieusement préparé les prochaines élections. [...] Une équipe dynamique et jeune a pu installer les structures du parti dans les 602 collectivités locales et nous seront présents dans des listes, soit seuls, soit en coalition. Cette coalition est très large, ce qui nous donne d’ailleurs de très grands espoirs à l’occasion de ces élections locales. […] », s’est encore confié le chef de file des Rewmistes.

«Aucun retour dans le Pds n’est envisagé».

Interpelé par ailleurs sur son possible retour dans le Pds comme le souhaite l’ancien chef de l’Etat et secrétaire général de cette formation, Abdoulaye Wade, lui qui a placé son récent retour au pays en grand pompe sous l’angle de la réunification de la grande famille libérale, Idrissa Seck a dit niet. «Aucun retour dans le Pds n’est envisagé. Et de préciser : «Il est un âge où habiter encore chez le père devient même malsain. Je suis à la tête d’un parti politique, je travaille à la consolidation de l’opposition et de la nouvelle vague de leaders. Nous avons effectué de ce point de vue un excellent travail. C’est cela que je vais poursuivre». Avec cette position, Idrissa Seck a semblé couper pour de bon l’herbe sous les pieds du Pape du sopi.

S’agissant des poursuites enclenchées par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) dans le cadre de la traque des biens mal acquis qui visent certains responsables de l’ancien régime, Idrissa Seck a dit partager l’avis de l’ancien président qui parle de chasse aux sorcières. «La reddition des comptes est une obligation. Quand un responsable gère les biens de l’Etat, il doit en rendre compte. Cela fait partie des exigences démocratiques. Mais notre dispositif judiciaire avait tous les outils nécessaires pour faire rendre compte aux responsables qui ont géré. La grille était inutile. D’ailleurs, ça sonne comme un cri de guerre», martèle-t-il. «Le dispositif judiciaire n’a pas été réformé pour accéder à un niveau d’indépendance et de responsabilité qui autorise une confiance totale des citoyens et des justiciablesà l’endroit de cette autorité judiciaire que certains peuvent considérer, parfois à raison, être l’objet de manipulations de la part de l’exécutif», a-t-il encore ajouté.

«Macky n’a pas tiré les leçons du passé»

Le chef de file des rewmistes est également revenu sur la gestion des affaires publiques du régime de Macky. Dressant un tableau noir des deux ans de l’actuel chef de l’Etat à la tête du Sénégal, Idrissa Seck a assuré que «Macky n’a pas tiré les leçons du passé». Mieux, il a soutenu que l’échec politique, économique et le népotisme dans la gestion des affaires publiques dominent le bilan des deux ans de l’actuel locataire du Palais de la République. «…Nous avons combattu l’implication de la famille dans la sphère de l’Etat et de la politique. Aujourd’hui, c’est pire puisque c’est la famille, la belle famille, les amis. Vous avez le frère, l’oncle, le beau-frère, tous envahissent l’espace politique. C’est cela qui fait d’ailleurs dire aux Sénégalais qu’il y a une dynastie qui s’est installée. Et ils ont trouvé ce mot de dynastie « Faye-Sall », des noms de Macky Sall et de son épouse Faye», a-t-il souligné.

A ces pratiques aux antipodes de l’orthodoxie démocratique, l’ancien candidat malheureux à la présidentielle de 2012 ajoute également un échec économique et politique matérialisé respectivement selon lui, par «un taux de croissance qui fait que le Sénégal porte le bonnet d’âne dans la Cedeao» et la promesse toujours pas tenue des ruptures vertueuses annoncées en grande pompe par l’actuel locataire du Palais de la République. «Macky Sall est encore assis sur les conclusions des Assises nationales et du rapport de la commission de réforme des institutions. Or, il est notoire que le préalable à tout développement économique, c’est d’abord une profonde réforme de l’Etat, une profonde réforme de l’environnement des affaires pour susciter la confiance des acteurs. Sur tous ces plans, les attentes sont encore là et il n’y a aucune réponse»

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