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Aide à la presse: Le tour de passe-passe du ministère décrié
Publié le mardi 5 mai 2020  |  Sud Quotidien
Passation
© aDakar.com par SB
Passation de services au ministère de la Culture
Dakar, le 16 avril 2019 - Le nouveau ministre de la Culture et de la Communication Abdoulaye Diop a officiellement pris ses fonctions au terme d`une passation de services avec son prédécesseur.
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1,400 milliard ! C’est le montant alloué à la presse sénégalaise par l’Etat en 2020. Une aide qui est passée du simple au double mais dont la répartition divise encore les acteurs du secteur. Ce, à cause d’une opacité savamment entretenue par l’Etat, via le département de la communication qui refuse de publier l’arrêté de répartition mais aussi, les différents ayants droit. Un flou artistique qui a poussé le groupe D-Média à refuser de réceptionner son chèque. Au niveau du Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse (CDEPS), on dénonce les conditions de cette attribution, alors que le Synpics plaide la mise en place d’un fonds d’appui.

D-MÉDIA CRACHE SUR 30 MILLIONS ET EXIGE LA «PUBLICATION DES BÉNÉFICIAIRES ET DES MONTANTS ALLOUÉS»

Le groupe D-Média sonne l’alerte ! Son Président Directeur Général, Bougane Guèye Dani a craché sur les 30 millions que l’Etat a octroyés à son groupe dans la répartition de l’aide à la presse. Dans un courriel adressé au Président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse (CDEPS), Mamadou Ibra Kane, dont Sud Quotidien a reçu copie, M. Guèye déclare que «le Groupe Dmédia (Zik Fm, Sen Tv, Tribune et actunet) ne peut récupérer un chèque dont il ignore les conditions de répartition de l’enveloppe globale estimée à 1.400.000.000 F CFA». Et d’ajouter : «pour plus de transparence dans cette affaire d’aide à la presse, nous demandons la publication des bénéficiaires et des montants alloués aux différents organes de presse». Et M. Guèye de rappeler que, Dmédia, «c’est une radio, une télévision, un quotidien, un site web et 5 stations régionales pour plus de 400 agents».

LE CDEPS DÉNONCE LES «CONDITIONS D’ATTRIBUTION» .
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Le Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse (CDEPS) qui était pourtant à l’origine de l’augmentation de l’aide à la presse du simple au double, semble groggy de la suite donnée à la distribution de cette aide allouée aux médias. Son président Mamadou Ibra Kane que nous avons joint au téléphone déclare : «nous dénonçons les conditions de l’attribution de l’aide à la presse, qui comme d’habitude n’a pas encore respecté toutes les règles de transparence». Pourtant rappelle-t-il, «nous avons fait accepter au Président de la République, la définition des critères de la répartition ; d’un arrêté de répartition pour qu’on sache qui a reçu quoi, combien et pourquoi. Hélas, le ministre (Abdoulaye Diop) a refusé toutes les conditions». M. Kane de rappeler le différend qui avait opposé le groupe Walfadjiri à l’ancien ministre Bacar Dia devant le Conseil d’Etat. La chambre administrative avait donné raison au groupe de Sacré Cœur.

«L’URGENCE, C’EST LE FONDS D’APPUI ET DE DÉVELOPPEMENT DE LA PRESSE»

Interpelé, le Secrétaire général du Synpics déclare : «l’urgence pour les travailleurs des medias est que le Fonds d’appui et de développement de la presse voit le jour. Ce fonds qui devra être managé par une entité autonome mettra en application les critères légaux». De plus, soutient Ahmadou Bamba Kassé, «c’est avec ce fonds que les mutations attendues dans le secteur des medias seront réalisées. Les entreprises seront accompagnées pour atteindre leur autonomie financière si les projets éditoriaux et financiers qui les sous-tendent sont viables. Sinon elles devront disparaître». Rappelons qu’aucun ministre, depuis 2012, n’a rendu public l’arrêté de répartition. Le dernier a l’avoir fait c’était Cheikh Ahmadou Bamba Dièye. Or, c’est une obligation légale. Hélas, cette fois-ci encore, le ministre a violé deux directives du chef de l’Etat. A savoir que «les acteurs soient impliqués dans le dispatching» ; que «le ministre produise un arrêté de répartition» (même si la loi qui l’y obligeait est devenue caduque depuis l’avènement du code de la presse). Par ailleurs, il faut aussi noter que cela fait deux ans et 11 mois que le décret qui doit rendre ce fonds effectif est dans le circuit. N’est-il pas temps que les instructions présidentielles afférentes à ce décret soient mises en pratique ?
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