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Enquête Plus N° 870 du 8/5/2014

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Appellation des partis politiques en wolof: Les hommes politiques entre manipulation et négation
Publié le vendredi 9 mai 2014   |  Enquête Plus


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© Autre presse par DR
Création d’une vaste alliance politique autour du « YOONU YOKKUTE » : Bennoo, à l’épreuve du court-circuit


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Ils sont nombreux les partis ou coalitions de partis politiques à opter pour des appellations politiques surtout en perspective des élections locales du 29 juin prochain. ''Benno bokk yaakaar, Taxawu Dakar, And suxali sunu gox, And liguey sou nou gox, Dékal Ngor, etc.'', tous les slogans sont bons pour faire rallier l'électeur sénégalais à sa cause.



''Manipulation de l'électeur''

Dans un contexte d'élections locales et donc de communication politique, les partis politiques sont de plain-pied dans des stratégies et autres stratagèmes de marketing politique pour haranguer le maximum de foules afin de gagner le maximum de collectivités locales. À ce niveau, souligne le sociologue Abdou Khadir Sanako, ''les partis politiques sont dans un sentimentalisme politique''.

Selon l'enseignant à l'université de Thiès, ''dans la sociologie des affinités électives, ils cherchent à toucher la sensibilité des électeurs à travers leurs langues locales''. ''La majorité des électeurs au Sénégal s'exprime en wolof. Même dans les médias, le débat politique de manière générale se fait soit en langue française, soit en langue wolof.

Ainsi à travers les langues nationales, on cherche à influer le choix rationnel ou irrationnel de l'électeur'', explique le sociologue Abdou Khadir Sanako. Qui reste persuadé que ''dans ce subjectivisme ou irrationalité de l'électeur, il y a un moyen de le manipuler''.

''Revers de la médaille''

Partageant la même idée, le conseiller spécial du président de la République va plus loin. Selon Abdou Aziz Diop, ''généralement ces appellations sont plus destinées à la manipulation de l'électeur qu'à la mise en exergue des valeurs qu'incarne le parti''. Toutefois, prévient l'analyste du discours doublé d'un politologue, ''le revers de la médaille, c'est que certains partis politiques peuvent utiliser des slogans qui vont se retourner contre eux''.

''Quand un parti politique s'appelle Rewmi, cela veut dire que vous ne pouvez revendiquer votre appartenance au pays que quand vous vous identifiez au parti. Parfois le slogan décliné en wolof peut susciter la controverse qui peut déteindre sur l'image du parti'', souligne Abdou Aziz Diop selon qui, ''l'appellation des partis politiques en langue nationale renvoie à deux choses à la fois : le slogan et le programme du parti''.

''Quand on dit Benno siggil Senegaal, on entrevoit ce que la coalition ou le parti souhaite faire une fois au pouvoir. Un slogan a d'autant plus d'impact qu'il touche le maximum d'électeurs et la meilleure manière d'y parvenir, c'est de le rendre dans une langue connue de tous pour que le maximum d'électeurs s'approprie le slogan. Cette appropriation peut conduire l'électeur à modifier sa préférence'', déclare-t-il.

''Négation de la politique de l'adversaire''

Sous un autre angle, estime le sociologue Abdou Khadir Sanako, ''cette forme de communication politique se lance dans une perspective de négation de la politique de l'adversaire''. ''Quand vous dites Liguéyeul Ndakaru, c'est comme si la liste adverse n'est là que pour elle-même''. De fait, ''c'est dans des soucis de stratagèmes pour réussir des coups politiques''. ''C'est pour approcher les populations par rapport au contenu que cherche à vendre le parti ou la coalition qui entre en lice. Nous sommes dans un contexte d'élections locales et le meilleur moyen de vendre son discours politique, c'est de le faire sous un sobriquet local'', souligne-t-il.

Dans un contexte national où les partis politiques classiques ont presque perdu de leur crédibilité et de leur aura, les hommes politiques semblent emprunter d'autres options pour contourner cet obstacle. Selon Tidiane Camara, membre de la coalition ''Jooko défar Gorée'', qui soutient la candidature de Augustin Senghor, ''c'est parce que les partis politiques classiques sont dévoyés que les hommes politiques se tournent vers des appellations wolof pour se faire une nouvelle santé politique''.

Mais estime le sociologue Abdou Khadir Sanako, ''cela n'a pas trop d'influence par rapport aux retombées politiques''. ''L'électorat sénégalais insiste souvent plus sur le leader investi sur les listes ou les relations qu'il a avec ce dernier que sur le nom que porte la liste''. À cet effet, ''les gens ne te diront jamais la liste Taxawu Dakar, ils disent la liste de Khalifa Sall''.

''C'est beaucoup plus la personnalité du ou des leaders investis sur les listes qui va influencer le jeu plus que le nom que porte la coalition en tant que telle'', insiste-t-il. ''L'engagement du militant et l'adhésion de la population dans un parti politique dépendent du discours qu'on leur tient'', estime pour sa part Pape Momar Diop, tête de liste de la coalition ''Manko si deug'' à la commune d'arrondissement de la Médina.

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