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Affaire Senelec/Akilee: Le SUDETEN, le SYCAS et le SUTELEC livrent les dessous d’un «scandale»
Publié le jeudi 30 avril 2020  |  Sud Quotidien
Passation
© aDakar.com par DR
Passation de services à Senelec
Dakar, le 8 mai 2019 - Le nouveau directeur général de Senelec a officiellement pris ses fonctions. La passation de services avec son prédécesseur a eu lieu au siège de la société nationale.
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Trois syndicats de la Senelec ont dénoncé énergiquement le contrat avec Akilee. Il s’agit du Syndicat unique et démocratique des travailleurs de l’énergie (Sudeten), le Syndicat des cadres de Senelec (Sycas) et le Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (Sutelec). Dans une note dont Sud Quotidien a obtenu copie, le Sudeten se démarque de : «la politique de désengagement et de désintégration avec le transfert et l’externalisation des principales activités de la Senelec à de nouvelles entités comme PROQUELEC, AKILEE, EXCELLEC, etc.) alors qu’il n’est démontré nulle part que cela signifie plus de performances dans les résultats et la baisse des coûts d’accès à l’électricité».


De tous ces contrats, c’est celui d’Akilee qui suscite beaucoup plus d’interrogations et d’incompréhensions de la part des travailleurs. Selon ledit syndicat: «Ce contrat est établi en faveur d’une entreprise qu’on nous a présentée comme étant au départ une filiale mais, à l’arrivée, Senelec ne détient qu’une participation dite minoritaire de blocage de 34% sur le capital, soit 300 millions de FCFA, versés par Senelec sur un capital de 882,4 millions du capital d’Akilee ne devrait pas autant peser, si le restant du capital estimé à plus de 582,4 millions soit 66% intégralement versés par les autres actionnaires dont nous aimerions bien savoir qui ils sont».

Et le Sudeten de se poser la question de savoir, «comment Senelec en si petite position de minorité puisse autant compter pour la vie de cette dite “Start -up”?».

Poursuivant, il se demande comment la Senelec a-t-elle pu accepter de confier toute sa stratégie de comptage à Akilee avec les changements très rapides dans le domaine des intelligences artificielles (Ia), sur une durée de dix ans, pour un contrat de 187 milliards ? Et le syndicat de se demander : «Comment Senelec peut-elle dépenser autant en argent, matériels et ressources humaines pour ne récolter que la part congrue des bénéfices, si bénéfices il y a? » Et d’en dégager : «la pertinence de savoir qui sont les véritables bénéficiaires de ce grossier montage juridico financier maquillé par un saupoudrage technologique».

Enfin le Sudeten de considérer «la kyrielle de facilités accordées à Akilee à travers les obligations de Senelec comme un scandale qui frise le hold-up au regard du dispositif en ressources, à savoir la mise à disposition du personnel technique (installations des compteurs et équipements), la mise à la disposition de l’infrastructure de stockage des données, la mobilisation de toutes les ressources requises pour mettre en œuvre les orientations données par Akilee, l’assurance du stockage de l’ensemble des équipements accessoires livrés par Akilee ainsi que leur sécurité et leur intégrité physique entre autres et le financement des comptages déjà effectué avec le PASE, à contrario, Akilee se charge de livrer le système, faire la pose des compteurs (par des agents Senelec), mettre en place un centre de supervision etc.».

Le Sycas interpelle les organes de contrôle

Considérant le contrat visé en objet sous les angles de la genèse, de la rédaction, de la signature, et de la réalisation des engagements contractuels réciproques, de nombreuses questions, afférentes à la régularité et à l’opportunité dudit contrat qui sont soulevées par divers acteurs impliqués directement ou indirectement, le Syndicat des cadres de la Senelec (SYCAS) «exige aux organes de contrôle de l’Etat (Cour des comptes, Ige, Ofnac, Armp… d’assurer la plénitude de leurs responsabilités en déclenchant les missions appropriées et relevant de leurs prérogatives. Ceci dans l’intérêt d’élucider ces questions afin de lever tout équivoque et de rassurer, tout un chacun sur les véritables enjeux de cette affaire».

Le Sutelec parle de deal savamment orchestré

Dans cette campagne de dénonciation, le Sutelec aussi, à travers une note d’information parle de «scandale» de contrat entre Senelec et Akilee.
Cette nébuleuse, souligne le syndicat, «fait fi de tous les principes en matière de bonne gouvernance notamment la transparence». Selon le document: «Ce gré à gré qui ne dit pas son nom, signé sur une période de 10 ans à l’encontre des intérêts de Senelec, risque de compromettre tous les efforts déployés jusqu’ici, pour assurer la continuité du service public de l’électricité. Depuis la signature du contrat en février 2019, le Sutelec n’a cessé d’alerter les autorités sur la nécessité de faire la lumière sur ce contrat entre autres». Ce qui va pousser le syndicat à parler de «Akileegate».

Par conséquent, dans le souci de préserver cet outil si indispensable pour le développement du pays, le Sutelec dira: «n’avoir jamais lâché du lest pour que toute la lumière soit faite sur les conditions de ce contrat taillé sur mesure». En outre, le syndicat liste ses préoccupations qui s’articulaient autour de «l’expertise de Akilee sur le domaine de l’électricité notamment l’exploitation commerciale pour que le chiffre d’affaires de Senelec lui soit confié, la pertinence et l’opportunité du contrat si on sait que Senelec, en interne, regorge de compétences aptes à faire le travail confié à Akilee, le respect des procédures en matière de passation de marchés, l’impact du contrat sur l’outil de travail et sur les emplois, et le statut de Akilee au niveau de la Senelec».
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