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Covid-19/l’hydroxycloroquine ne fonctionnerait pas : A quelles études faut-il alors se vouer ?
Publié le jeudi 23 avril 2020  |  senenews.com
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© Autre presse par DR
Professeur Didier Raoult
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Défendue becs et ongles par le Pr. Didier Raoult et adopté par beaucoup de pays, dont le Sénégal, une étude américaine préliminaire vient de démontrer que l’hydroxychloroquine n’est pas efficace pour le traitement du covid-19. Mais, qu’a contrario, il serait potentiellement dangereux pour des patients qu’elle est censée guérir. Toutefois, en l’état actuel, cette étude à elle seule ne suffit pas pour remettre totalement en cause le traitement préconisé par le bactériologue marseillais. Seul traitement d’urgence disponible actuellement jusqu’à nouvel ordre, l’espoir de l’humanité repose sur l’hydroxycloroquine pour venir à bout du coronavirus. Il reste l’un des traitements utilisés dans de multiples pays en urgence sur les cas graves de Covid-19.

Le coronavirus continue de mettre à rude épreuve la communauté scientifique, les autorités médicales et les dirigeants politiques. Les chercheurs restent encore divisés sur le traitement à l’hydroxycloroquine préconisé par le professeur Didier Raoult. En effet, le médecin marseillais s’est distingué depuis des mois dans le traitement du covid-19 avec l’hydroxychlorquine qu’il juge efficace. Efficacité que confirment ses patients dont des personnalités comme Christian Estrosi, le maire de Nice. Mais les confrères médecins du Professeur Raoult se veulent prudents, estimant que ce traitement n’a pas encore été scientifiquement prouvé. Différentes recherches sont en cours pour établir l’efficacité ou non du médicament.

Une étude américaine a posteriori infirme

C’est ainsi qu’une recherche préliminaire américaine non encore publiée dans une revue scientifique infirme l’efficacité de l’hydroxycloroquine. L’étude n’est pas issue d’essai clinique certes, mais il s’agit d’une étude de dossiers médicaux de 368 patients atteints du Covid-19 et hospitalisés dans des hôpitaux pour anciens combattants américains et qui sont soit morts, soit sortis d’hospitalisation avant le 11 avril dernier, explique des médias.

Les travaux préliminaires de cette recherche ont été rendus publics sur le site medRxiv (une plateforme de prépublications consacrée à la recherche médicale), mardi 21 avril, avant d’avoir été évalués par le comité de lecture d’une revue médicale, précise Cnews.

Des chercheurs des universités de Caroline du Sud et de Virginie, auteurs de cette recherche, ont analysé a posteriori les dossiers médicaux de ces patients, qu’ils ont groupés en trois ensembles afin de les comparer : ceux traités avec de l’hydroxychloroquine seule (HC) ; ceux qui ont eu le cocktail hydroxychloroquine-azithromycine (un antibiotique), promu notamment par le médecin français Didier Raoult ; et ceux qui n’ont jamais reçu d’hydroxychloroquine. Selon leurs résultats, la proportion de patients décédés était la plus forte dans le groupe hydroxychloroquine seule (28%), comparé au groupe cocktail (22%) et au groupe sans HC (11%).

Sous ce rapport, ils ont conclu que l’hydroxychloroquine est plutôt dangereux pour les patients. D’autres études plus approfondies sont en cours pour établir l’efficacité ou non du traitement du covid-19 à l’hydroxycloroquine.

Toutefois, cette conclusion peut être trompeuse car le groupe de malades n’ayant reçu que de l’hydroxychloroquine était, au départ, plus malade et plus à risque que les deux autres groupes : il contenait plus de fumeurs et de personnes ayant du diabète ou des antécédents cardiovasculaires et pulmonaires. C’est la comorbidité dont les médecins ont parlé depuis quelques temps en parlant des décès du Covid-19

Selon franceinfo, les auteurs de la recherche ont corrigé statistiquement ce déséquilibre initial, et observé que «le risque accru de mortalité dans le groupe hydroxychloroquine seule persistait». La spécificité des patients traités doit en outre conduire à la prudence sur toute généralisation à une population entière. Les patients étudiés étaient tous des hommes, en majorité noirs, une population plus durement frappée par l’épidémie aux États-Unis. L’âge médian était avancé : plus de 65 ans. Ces nuances rendent toujours valables le traitement de Didier Raoult.

Scientifiquement parlant, l’idéal c’est de réaliser un essai clinique randomisé, où des groupes de malades comparables suivraient différents traitements, de façon aléatoire. Ce sont de tels essais à grande échelle qui sont en cours, notamment l’essai européen Discovery, mais leurs résultats ne sont pas encore connus.

Une étude chinoise avait confirmé

Mais toujours est-il que quelques semaines plus tôt, une étude chinoise allait dans le sens du Professeur Raoult et donc confirmait l’efficacité de l’hydroxychloroquine. On attend de nombreuses autres études dans d’autres pays dont la France. Mais en attendant, le professeur Didier Raoult lui reste ferme sur sa ligne, le traitement à l’hydroxycloroquine est efficace. Et continue de faire des déclarations choc. Il y a quelques jours il a annoncé que le virus , à Marseille disparaitra dans les semaines à venir. Ces dernières 48h, il a de nouveau déclaré que dans les pays tempérés, le virus disparaitrait dans un mois, notamment en Europe et en Amérique du Nord.

Raoult sauvera-t-il sa réputation ?

Vu par certains comme le sauveur du monde avec son traitement à l’hydroxychloroquine, on a aujourd’hui apparemment des pro et des anti Pr. Raoult. Pourtant, on ne devrait pas avoir fondamentalement un tel antagonisme dans la communauté scientifique puisque tous aspirent à un même résultat : trouver un meilleur traitement, puis un vaccin contre le Covid-19. Tout compte fait, étant dans le monde scientifique, c’est normal d’avoir un débat qui fait avancer la science.
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