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Entrée en vigueur de l’interdiction des sachets plastiques au Sénégal, ce lundi: Covid-19 «contamine» la loi
Publié le lundi 20 avril 2020  |  Sud Quotidien
Abdou
© aDakar.com par DR
Abdou Karim Sall, directeur général de l`Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
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L’interdiction de la production, l’importation et la vente des produits plastiques à usage unique et déchets plastiques est désormais effective au Sénégal. Pour cause, la loi relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques entre en vigueur aujourd’hui, lundi 20 avril. Toutefois, selon le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou Karim Sall, les unités de production de sachets d’eau régulièrement autorisées par le ministère en charge du Commerce vont continuer leurs activités jusqu’à la fin de cette pandémie du Covid-19. Il se prononçait avant-hier, samedi 18 avril.

La loi relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques entre en vigueur aujourd’hui, lundi 20 avril, mais avec des souplesses en raison de la pandémie du Covid-19. Le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Abdou Karim Sall, l’a annoncé avant-hier, samedi 18 avril, suite au point du jour du ministère de la Santé et de l’Action social sur l’évolution du coronavirus au Sénégal. «Dans ce contexte et sur instruction des plus hautes autorités, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a jugé opportun d’assouplir l’application de certaines dispositions de la loi qui ont un fort impact économique et social. Il s’agit notamment de l’interdiction de la production et de la vente d’eau en sachets», a déclaré Abdou Karim Sall. Selon lui, «il a été convenu, après étude et concertation, que les unités régulièrement autorisées par le ministère en charge du Commerce seront recensées et accompagnées pour éviter que l’entrée en vigueur de la loi ne mette un terme à leurs activités». Ces unités pourront donc, «exceptionnellement, continuer leurs productions jusqu’à la fin de cette pandémie du Covid-19».

CORONAVIRUS «ACCORDE» UN SURSIS AUX PRODUCTEURS DE SACHETS D’EAU

Cependant, dira-t-il, durant cette période, le ministère de l’Environnement travaillera en «étroite collaboration avec tous les acteurs concernés pour trouver les voies et moyens de réduire l’incidence sur l’environnement des sachets d’eau sur toute l’étendue du territoire national». Toutefois, même si d’ores et déjà, la production et l’importation des produits plastiques à usage unique et des déchets plastiques sont interdites, Abdou Karim Sall n’a pas évoqué les moyens et produits de substitution à ces sachets déjà «ancrés» dans les habitudes et le quotidien des usagers. Déjà, l’on se rappelle que dans un entretien paru à Sud Quotidien, l’enseignant-chercheur à l’Institut des Sciences de l’Environnement (ISE) de l’Ucad, Dr Jean Birane Gningue avait appelé à un contrôle de la substitution des sachets plastiques. «Luttons contre le plastique et encadrons la substitution», au vu des «risques qu’elle peut engendrer», avait prévenu le chargé des questions de «l’Economie de l’environnement» à l’ISE. Non sans relever que malgré l’existence d’un «besoin d’échanges avec les acteurs», il n’appartient pas à l’Etat «de créer le marché».

DES MESURES DE SOUPLESSE OU MENACE DU SYNDROME AYANT PLOMBE

La Loi de 2015 ? En effet, dans le cadre de ses tournées régionales de sensibilisation sur le texte, Abdou Karim Sall avait déjà annoncé des souplesses dans l’application de la loi, notamment en ce qui concerne les sachets de glace, pour permettre aux populations de passer un bon Ramadan. Aussi des unités de production d’eau en sachets avaient-elles décrété une grève de 72h pour dénoncer ce qu’elles qualifiaient de «forcing» du ministre qui, selon elles, allait envoyer «30 mille personnes au chômage». Aujourd’hui, l’on se demande si ces mesures de souplesse et le coronavirus ne vont-t-ils pas plomber l’application de cette loi, comme c’était le cas de celle n°2015-09 du 4 mai 2015 interdisant les sachets plastiques de faible micronnage qui a fini par être abrogée du fait de son «ineffectivité».

Votée le 30 décembre dernier à l’Assemblée nationale, la loi n°21-2019 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques a été promulguée le 8 janvier 2020 par le Président de la République, Macky Sall. C’est après qu’un moratoire de 3 mois avait été accordé par l’’Etat pour permettre aux acteurs évoluant dans ce domaines de prendre toutes les dispositions pour s’adapter et se conformer aux exigences de ce nouveau texte. Ce moratoire prend donc fin, ce lundi 20 avril, marquant ainsi le début de l’application effective de la loi sur l’étendue du territoire national.
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