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Amadou Hott sur les conséquences économiques du Covid-19: «Nous perdrons au minimum 4 points de pourcentage de croissance»
Publié le lundi 20 avril 2020  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par SB
Signature d`une convention de financement entre le Sénégal et l`AFD
Dakar, le 3 juillet 2019 - Le Sénégal et l’AFD ont signé, mercredi à Dakar, une convention de financement du Programme d’appui au développement de l’éducation au Sénégal (PADES). Le montant du financement est de l`ordre de 47 milliards F CFA. Photo : Amadou Hott, ministre de l`Économie, du Plan et de la Coopération
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Après avoir subi une période de récession (3 mois), les conséquences économiques du coronavirus s’avèrent désastreuses pour la croissance économique sénégalaise. En effet, «estimée à 6,8% en 2020, ce taux de croissance se sous évalue désormais à moins de 3% avec les effets du coronavirus», fait savoir hier, dimanche 19 avril Amadou Hott, ministre de l’économie, du plan et de la coopération dans l’émission Jury du dimanche d’Iradio.

Selon lui: «Pour 2019, le taux de croissance estimé, aujourd’hui, est de 5,3%, et c’est la base de travail. Ce qui est une bonne chose comparativement à d’autres pays d’Afrique. Et pour l’année 2020, ce qu’on avait estimé est de l’ordre de 6,8% de croissance, mais avec la crise nous perdrons au minimum 4 points de pourcentage de croissance», a-t-il dit. «Ceci veut dire simplement qu’il y a moins de création de richesses réelles dans le pays comparativement à l’année précédente. Donc, la richesse, c’est l’ensemble des valeurs ajoutées qui sont créées par tous les acteurs économiques…», soutient-il.

VERS UNE REVISION DE LA LOI SUR LES PPP

Aujourd’hui, le plus important, c’est moins le nombre d’entreprises étrangères qui opèrent dans notre pays. Parce qu’en définitive, ce que cette entreprise étrangère peut ramener, c’est seulement son dividende de son bénéfice réel mais aussi de pouvoir exporter son produit pour élargir son marché. «Pour ma part, le plus important, c’est que la croissance crée des emplois, plus de Sénégalais bénéficiaires des emplois quel que soit d’où vient le capital… Mieux encore, c’est de faire en sorte que les acteurs économiques aient plus de parts de marché de l’activité économique sur le territoire national». Il poursuit: «Dans les semaines à venir, il sera question de la révision de la loi sur le Partenariat public-privé pour permettre à plus d’acteurs sénégalais d’avoir des parts plus importantes dans les sociétés de projets dans le cadre de l’exécution de projets partenariat public».

REDUCTION DU SEUIL D’OFFRE POUR LES GROS MONTANTS

Jusqu’ici, seules les multinationales captées les gros marchés. Parce que les seuils d’offres étaient très élevés. Par exemple «sur des offres de projets spontanés de 50 milliards de francs CFA, nos acteurs économiques n’étaient assez outillés pour capter ces gros marchés. D’où, l’intérêt de rabaisser ce montant qui fera que beaucoup d’acteurs auront accès à ces marchés». Présentement les discussions sont en cours avec les différents partenaires. Il sera également question de discussions avec les collectivités territoriales pour les petits Partenariats public-élus locaux.

340 MILLIARDS DE PERTE EN RECETTES FISCALES

Selon Amadou Hott: «les ministères vont réorienter certaines dépenses pas obligatoires comme les dépenses d’investissements, les dépenses des fonctionnements, les missions, les voyages à l’extérieur tout comme à l’intérieur du pays. Tout cet argent doit servir à compenser les pertes de recettes qui sont estimées à 340 milliards de dollars».

470 MILLIARDS DE DETTE PRIVEE EN 2020

Le Sénégal est endetté, très endetté même au regard de son service de la dette pour le secteur privé au compte de l’année en cours. Une situation préoccupante, selon le ministre de l’économie, du Plan et de la Coopération. Rien que pour l’Afrique subsaharienne, le service de la dette privée est de 38 milliards de dollars de service de dette privé pour 2020- 2021. D’ailleurs, «nous en avons discuté samedi dernier par appel téléphonique avec la directrice du Fmi, le directeur de la Banque mondiale, le président Cyril Ramaphosa, et moimême pour trouver ensemble un mécanisme innovant, qui va nous permettre de repousser cette dette privée, tout en respectant nos engagements avec les créanciers privés. Au niveau africain, nous avons discuté avec le président de l’Ua, Tijane Thiam, Kabirou Ka, Véra Sogwé, le ministre de l’économie du Cameroun Louis Paul Motaze pour valider un nouveau mécanisme qui permettra de mettre en place une structure spéciale qui va lever des financements concessionnels de très longs termes pour payer le service de la dette privée pour deux ans pour les pays qui le souhaitent à notre place. Le Sénégal en 2020, le service de la dette privée est de 470 milliards de francs CFA…Avec ce mécanisme ceci pourra nous permettre de payer cette dette en 25 ans. Donc, une bonne stratégie pour développer nos capacités à financer notre développement», a-t-il expliqué.
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