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Conséquences COVID-19 En Afrique subsaharienne : Le FMI prône une politique monétaire ‘’plus favorable’’ à la croissance
Publié le vendredi 17 avril 2020  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Le Fonds monétaire international (FMI)
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Une politique monétaire ‘’plus favorable’’ à la croissance et des injections de liquidités peuvent ‘’largement contribuer à la survie’’ des entreprises et des emplois en soutenant la demande. C’est ce qu’estime le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport sur les perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne face à l’expansion de la Covid-19, rendu public hier.

La pandémie de Covid-19 continue de faire des ravages sur les économies du monde et de la sous-région. À ce stade, le Fonds monétaire international (F%I) souligne que les prévisions économiques sont soumises à une ‘’incertitude plus forte’’ que d’habitude. L’institution indique ainsi, dans son rapport sur les perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne face à l’expansion de la Covid-19, rendu public hier, que la croissance dans la région devrait reprendre en 2021, pour avoisiner 4 %.

Toutefois, le FMI annonce que l’ampleur du ralentissement en 2020 et la rapidité de la reprise dépendront de plusieurs facteurs. Notamment l’interaction de la pandémie avec les fragiles systèmes de santé locaux, l’efficacité des mesures nationales d’endiguement et la vigueur du soutien apporté par la communauté internationale. ‘’Une politique monétaire plus favorable à la croissance et des injections de liquidités peuvent aussi largement contribuer à la survie des entreprises et des emplois, en soutenant la demande. La surveillance du secteur financier doit viser à concilier la préservation de la stabilité financière et le maintien de l’activité économique’’, soutient le Fonds monétaire international.

Pour les pays dotés de régimes de change flottants, l’institution monétaire estime que la flexibilité des taux de change peut ‘’amortir les chocs externes’’. Tandis qu’une ponction sur les réserves visant à ‘’lisser un ajustement désordonné’’ peut ‘’atténuer’’ les implications financières éventuelles des asymétries de devises. ‘’Pour les pays confrontés à des sorties de capitaux désordonnées et de grande ampleur, des mesures temporaires de gestion des flux de capitaux pourraient être envisagées dans le cadre d’un ensemble plus large de mesures’’, explique le FMI.

Apporter un soutien budgétaire aux personnes et aux entreprises

Face aux conséquences économiques de la Covid-19, le document du Fonds monétaire international rappelle que plusieurs pays de la région disposaient d’un espace budgétaire ‘’réduit’’ juste avant la crise. Bien qu’un vaste ajustement, surtout dans les pays exportateurs de pétrole, ait aidé à ‘’stabiliser les niveaux de dette’’ entre 2018 et 2019. Car le niveau moyen de la dette en Afrique subsaharienne avoisinait 57 % du produit intérieur brut (PIB) en 2019. ‘’Sept pays à faible revenu étaient en surendettement et neuf autres présentaient un risque élevé de surendettement, tandis que plusieurs pays à revenu intermédiaire étaient très endettés aussi. En outre, la plus grande dépendance à l’égard de l’emprunt à des conditions commerciales avait accru le coût du service de la dette, augmenté l’exposition à des conditions financières mondiales plus défavorables et réduit l’espace disponible pour les dépenses indispensables dans le domaine sanitaire et social’’, signale le FMI.

Malgré l’espace restreint, la même source affirme qu’il est ‘’crucial’’ d’engager un soutien budgétaire en temps voulu. Ceci pour limiter la propagation du virus, protéger les entreprises et les ménages vulnérables, atténuer l’impact économique global et promouvoir une reprise rapide afin d’empêcher que les pertes économiques deviennent permanentes. Selon le FMI, lorsque les pays de la sous-région relâchent leur politique budgétaire de manière ‘’discrétionnaire’’, ils doivent ‘’privilégier les mesures ciblées’’ sur les secteurs et les ménages les plus touchés. L’objectif étant, d’après l’institution de Bretton Woods, d’alléger les problèmes de liquidités, tout en assurant la transparence et la responsabilisation dans la gestion des dépenses liées à la pandémie de Covid-19.

Des solutions pour le secteur informel

Si la présence d’un vaste secteur informel peut compliquer la mise en œuvre de mesures ciblées, le FMI suggère plusieurs solutions. Il s’agit notamment des ‘’allégements fiscaux temporaires’’, parmi lesquels une réduction du taux des impôts sur le chiffre d’affaires et les salaires, un report des échéances de déclaration des impôts et une accélération des remboursements de taxe à la valeur ajoutée. Il est en outre ‘’essentiel’’, d’après le rapport, ‘’d’empêcher l’accumulation d’arriérés’’ afin d’éviter des problèmes de trésorerie aux entreprises. Des exonérations fiscales et douanières sur les produits de santé peuvent être envisagées. ‘’L’État pourrait cibler les besoins de liquidités des entreprises, notamment sous forme de prêts à taux bonifié ou garantis pour les secteurs les plus gravement touchés (compagnies aériennes, hôtellerie) et encourager les entreprises à préserver l’emploi et les salaires. Cependant, dans un souci de bonne gouvernance, toutes les aides accordées à certaines entreprises doivent être transparentes’’, relève-t-il. Du côté des dépenses, notre source trouve que la priorité est ‘’d’accroître et de faciliter’’ l’accès aux programmes sociaux existants, éventuellement par un ciblage élargi aux enfants et personnes âgées. Et les transferts monétaires doivent être ‘’privilégiés’’ lorsque c’est possible

Une hausse de 64 % de la dette prévue en 2020

Dans cette situation de crise sanitaire mondiale, le FMI estime que l’évolution de la dette dépendra de plusieurs facteurs ‘’difficiles à prévoir’’. ‘’Des mesures supplémentaires de relance budgétaire, la réalisation de passifs conditionnels, une croissance inférieure aux attentes et une dépréciation de la monnaie sous l’effet de pressions extérieures sont autant d’éléments susceptibles d’influer sensiblement sur la dynamique de la dette’’, lit-on dans le rapport.

Ainsi, selon la projection actuelle du scenario de référence du Fonds monétaire international, en moyenne, la dette augmentera ‘’temporairement, de 58 % du PIB en 2019 à 64 % du PIB en 2020, mais diminuera ensuite à mesure que les plans d’ajustement budgétaire sont mis en œuvre. Ce tableau général masque une hétérogénéité considérable, car l’augmentation de la dette devrait varier entre 10 et 25 % du PIB dans plusieurs pays, sous l’effet de la baisse de la production, du creusement du déficit budgétaire et de la dépréciation du taux de change’’, projette le document.

Lorsque la crise sanitaire s’atténuera, le FMI relève que la politique budgétaire devra retrouver sa trajectoire à moyen terme pour réduire la vulnérabilité liée à la dette. ‘’L’ampleur et le rythme de l’ajustement doivent être guidés avant tout par les objectifs à long terme de viabilité budgétaire et de stabilisation, et par la présence de financements adéquats. L’assainissement des finances publiques doit reposer principalement sur une augmentation des recettes intérieures, afin de réduire au minimum les effets sur la croissance et viser des gains d’efficience dans les dépenses courantes’’, renchérit-il. D’après l’institution, cette approche, si elle est communiquée en ‘’toute transparence’’, aiderait à ‘’lisser l’effet négatif temporaire’’ du choc extérieur sur l’activité économique. Ceci ‘’sans compromettre’’ la viabilité budgétaire et limiterait ainsi la volatilité potentielle sur les marchés de la dette souveraine.
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