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Droits humains au Sénégal : La mauvaise note d’Amnesty
Publié le jeudi 9 avril 2020  |  Le Quotidien
Amnesty
© Autre presse par DR
Amnesty International
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Si Amnesty international devrait attribuer une note au Sénégal durant l’année 2019 dans le cadre du respect des droits de l’Homme, elle ne serait pas fameuse. L’organisation de défense des droits humains relève dans un rapport que «les autorités ont continué à réprimer les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique». Selon Amnesty, l’impunité, les cas de recours excessif à la force par la police contre des manifestants étaient toujours de mise. De même que les conditions de détention qui demeureraient éprouvantes.

Répression dans l’exercice des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, impunité dans les cas de recours excessif à la force par la police contre des manifestants, conditions de détention éprouvantes, décès en détention. Ce sont les différentes «dérives» relevées par Amnesty international concernant le respect des droits humains dans notre pays en 2019. Selon cette organisation, sur la liberté d’expression, les autorités ont continué de restreindre abusivement ce droit «en poursuivant et plaçant en détention les personnes qui exprimaient des opinions dissidentes». Dans son document, Amnesty international donne l’exemple du «rappeur et militant Abdou Karim Guèye, arrêté le 25 février après avoir diffusé en direct sur les réseaux sociaux une vidéo qui encourageait la population à se joindre à lui pour une manifestation pacifique, après l’annonce officieuse des résultats du scrutin présidentiel». L’organisation informe qu’il a été inculpé pour «appel à une manifestation non autorisée sans armes et d’injures par voie de presse» et condamné le 4 mars «à un mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende de 50 mille francs Cfa (76 euros)». Le rapport est également revenu sur l’arrestation du journaliste Adama Gaye le 29 juillet. Ce dernier avait publié «sur Facebook des messages dans lesquels il critiquait le Président Macky Sall».
Au chapitre de la liberté de réunion aussi, le constat d’Amnesty international est le même. Dans son document, elle renseigne que «la législation en vigueur continuait de limiter le droit à la liberté de réunion pacifique». Cette organisation de défense des droits de l’Homme en veut pour preuve «l’arrêté de 2011, proscrivant tout rassemblement dans les zones du centre-ville de Dakar, qui imposait toujours une interdiction totale des manifestations pacifiques». Ainsi, elle relève que «le 14 juin, les autorités ont interdit une manifestation organisée à Dakar par des partis d’opposition et des organisations de la société civile pour dénoncer des pratiques de corruption présumées, impliquant le maire de Guédiawaye, par ailleurs frère du Président, en lien avec des projets d’exploitation pétrolière et gazière dans le pays». D’après les auteurs du document, «au moins 20 manifestants ont été arrêtés». Les cas de Guy Marius Sagna, du Dr Babacar Diop et sept autres militants n’ont pas échappé aux «droits de l’hommiste». Selon eux, ces derniers qui manifestaient pacifiquement ont été arrêtés le 29 novembre, puis «inculpés de participation à une manifestation non autorisée».

Conditions de détention déplorables
Les conditions sanitaires dans les établissements pénitentiaires ont été aussi passées à la loupe par les défenseurs des droits de l’Homme. D’après le verdict d’Amnesty international, elles «demeuraient déplorables et la surpopulation carcérale persistait». A en croire les auteurs du rapport, «selon les statistiques officielles publiées en septembre, on dénombrait 11 mille 547 personnes incarcérées dans les 37 prisons sénégalaises, pour une capacité totale de 4 224 détenus». L’organisation ajoute dans son document que des cas de décès en détention ont été constatés. «Louis Dieng, qui était en détention provisoire à la prison de Mbour, est mort le 20 février. Il serait décédé des suites d’une crise d’asthme alors qu’il partageait sa cellule avec 87 autres détenus. Serigne Fallou Kâ (24 ans) est mort le 2 mai à la maison d’arrêt et de correction de Diourbel. Trois policiers et un agent de sécurité de Mbacké ont été arrêtés et inculpés pour ‘’coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner’’. Le 29 août, deux hommes incarcérés à la maison d’arrêt de Rebeuss, Babacar Mané et Cheikh Ndiaye, sont morts d’un arrêt cardio-circulatoire par électrocution à la suite du dysfonctionnement d’un ventilateur, d’après une déclaration du ministre de la Justice», a fait savoir Amnesty dans son rapport.
Outre ces questions, la situation des enfants a été aussi abordée dans le document. Amnesty international regrette qu’en dépit «d’un solide cadre législatif national prohibant les mauvais traitements infligés aux enfants, le Sénégal n’a pas mis en place de système coordonné de prise en charge visant à protéger de l’exploitation et des sévices les enfants contraints à la mendicité». Dans son rapport, elle souligne que «le 6 avril, un garçon de 12 ans est mort des suites, semble-t-il, des coups qu’il a reçus et son maître d’école coranique a été arrêté». L’épisode des cinq garçons retrouvés enchaînés dans une école coranique le 23 novembre également a été relaté. L’organisation rappelle que «six personnes soupçonnées d’être responsables, dont leurs parents et un enseignant, ont été interpellées», puis «remises en liberté le 4 décembre après avoir été condamnées à deux ans d’emprisonnement avec sursis pour mise en danger de la vie d’autrui, violences et voies de fait sur mineur, et complicité».
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