Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Sénégal : les transports en commun mis à mal par le coronavirus
Publié le vendredi 20 mars 2020  |  Agence de Presse Africaine
Des
© aDakar.com par SB
Des lignes de bus Tata observent un mot d`ordre de grève
Dakar, le 21 octobre 2019 - Des lignes de bus de transport urbain (Bus Tata) ont démarré, ce lundi un mot d`ordre de grève. Chauffeurs et receveurs dénoncent leurs mauvaises conditions de travail.
Comment


Les Sénégalais ne sont pas encore confinés, mais les récentes mesures de lutte contre le Covid-19 provoquent une chute de la fréquentation des transports en commun à Dakar.

Il est 11 heures à la gare routière de Petersen, au centre de Dakar, la capitale. Contrairement à l’accoutumée, l’endroit est presque vide. Seuls les étals de quelques commerçantes et les pousse-pousse des marchands ambulants occupent le vaste espace de stationnement encadré par les silhouettes des bus de la marque Tata et les cars de transport populaire dits « Ndiaga Ndiaye ». Dans ce terminus qui héberge 49 % des voitures de transport en commun à Dakar, l’heure est à la discussion entre collègues. Sans surprise, l’impact du coronavirus qui secoue le monde depuis décembre 2019, est le principal sujet.



La capitale sénégalaise, depuis samedi dernier, vit au ralenti avec la suspension des enseignements du primaire à l’université. Dans cette ambiance morose, Astou Laye, caissière à la ligne 3 des bus Tata, explique : « Les élèves et les étudiants sont nos principaux clients. S’ils ne sont pas actifs, nos recettes vont forcément baisser. En temps normal, on peut vendre des tickets pour 100.000 F CFA par jour. Mais actuellement, on en écoule que pour 80.000 F CFA. Parfois, c’est moins que ça ».

Lire aussi: Afrique : les cultes s’adaptent au Covid-19

Celle qui dit « ne pas croire » en la présence du coronavirus au Sénégal, espère que les mesures de précaution ne seront pas davantage corsées au point de limiter au strict minimum le déplacement des populations. Une telle situation « ne permettrait pas à nombre de mes collègues et nos chauffeurs de joindre les deux bouts », craint Astou.

A quelques encablures, Fa Fodéba Camara procède au contrôle du bus qui doit sortir de la gare. Vêtu d’un t-shirt orange assorti d’un pantalon kaki, ce quinquagénaire veille au bon déroulement de la rotation à la ligne 25.

Ici également, des aménagements ont été effectués pour s’adapter à la nouvelle donne. « Si l’intervalle de temps entre le départ de deux bus était de cinq à dix minutes, actuellement nous sommes obligés d’attendre encore plus parce que les passagers se font de plus en plus rares », explique-t-il de sa voix rauque.



Pointant du doigt la longue file de cars Ndiaga Ndiaye qui côtoient les bus Tata, Camara fait savoir que ceux-là sont immobilisés jusqu’au soir par manque de clients. A l’en croire, seuls les employés des magasins ou les personnes à la recherche de la « dépense quotidienne » se rendent actuellement au centre-ville.

Ce constat d’une activité en berne est également visible à la gare Lat Dior de Dakar, lieu de convergence des cars rapides. Des bus multicolore hors d’âges qui sont le moyen de transport privilégié de nombreux citadins.

Hygiène et sensibilisation

« Grand-Dakar, Grand-Dakar », crie à gorge déployée un jeune apprenti pour attirer d’éventuels clients. Juste en face, Serigne Saliou et quelques camarades sont assis dans un des véhicules vides.

Ce fervent membre de la confrérie soufie musulmane des Mourides dit être frappé de plein fouet par la crise causée par le Covid-19. Mais il s’en remet à Dieu « car toute chose qu’IL fait est bonne » et espère de meilleurs jours.

Au terminus Petersen, tout comme à la gare Lat Dior, aucune mesure d’hygiène n’est prise pour éviter le coronavirus. « Ce qui intéresse les propriétaires des bus, c’est qu’à la tombée de la nuit, on leur rapporte toutes les recettes journalières. Si un chauffeur ou un caissier s’aventure à acheter un gel avec leur argent, ils le retireront de son salaire. Ils ne considèrent pas leurs employés comme des humains », déplore Fa Fodéba Camara.

Toutefois, l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu), organisme qui gère les bus Tata, a récemment indiqué qu’elle a débloqué 10 millions F CFA pour la protection des usagers contre le Covid-19.

Si ailleurs, on préfère s’attarder sur les conséquences des mesures prises par le chef de l’Etat Macky Sall, au terminus des bus Dakar Dem Dikk (la société publique de transport), celles-ci sont plutôt bien accueillies.

« Nos bus seront moins bondés. Cela va certainement contribuer à limiter les risques de propagation de la maladie », se persuade Mouhamed Ndaw, chef de garage.

Evoquant les mesures d’hygiène en vigueur dans son entreprise, M. Ndaw informe que « depuis ce matin, des gels et masques ont été mis à la disposition des chauffeurs et caissiers ».

Les usagers ont également été inclus dans cette politique de prévention « puisque tout passager, qui monte ou descend de nos bus, reçoit quelques gouttes de gel pour nettoyer ses mains », ajoute-t-il.

Le secteur des transports n’est pas le seul à être affecté par le coronavirus. D’ailleurs, la Commission économique des Nations-Unies pour l'Afrique prévoit en 2020 une baisse de moitié du Produit Intérieur Brut du continent.

ARD/id/cgd/APA
Commentaires

Dans le dossier

Épidémie de Coronavirus
Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux

Comment