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Magal de Porokhane, Magal de Kazu Rajab, Daaka de Médina Gounass, Appel de Limamou Laye ...: Des manifestations religieuses à l’épreuve du coronavirus !
Publié le mardi 3 mars 2020  |  Sud Quotidien
Porokhane
© Autre presse par DR
Porokhane célèbre le Magal de Mame Diarra Bousso
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On le redoutait, il est désormais dans nos murs. Le Sénégal a enregistré son premier cas de coronavirus (Covid-19) confirmé hier, lundi 2 mars 2020, par les autorités sanitaires au sommet. La pandémie débarque dans notre pays au moment où plusieurs rassemblements religieux annuels sont calés. Suffisant pour que des voix appellent à la suspension de ces cérémonies religieuses qui reçoivent des milliers de fidèles nationaux, de la diaspora et en provenance de plusieurs pays du monde, pour éviter toute propagation. A l’image de la mesure de suspension de la Oumra et des visites aux lieux saints de l’Islam et l’interdiction d’entrée dans le royaume prises par l’Arabie Saoudite la semaine dernière face à cette même menace. Oustaz Mawdo Faye et oustaz Taïb Socé donnent leurs avis sur la question.

Durant ce mois de mars, et dans quelques jours, démarre une série de manifestations religieuses au Sénégal. Ces rendez-vous annuels drainent plusieurs dizaines voire centaine de milliers de fidèles en provenance d’un peu partout au Sénégal, de la diaspora et de plusieurs pays. Il s’agit entre autres du Magal de Porokhane prévu ce jeudi 05 mars, de l’édition 2020 du Daaka de Médina Gounass, qui se caractérise par 10 jours de retraite spirituelle, programmé du 14 au 24 mars et du 140ème anniversaire de l’Appel de Seydina Limamou Laye, calé les 25 et 26 mars 2020. Il s’y ajoute le Magal de Kazu Rajab, le «Khadratoul Jummah» prévu au stade Caroline Faye de Mbour, la ziarra de Léona Niassène, pour ne citer que ceux-là.

Ce sont autant d’évènements rassembleurs de monde fou venant d’horizons divers qui se profilent au moment où le Sénégal vient d’être touché par l’épidémie de coronavirus. Le premier cas de malade atteint du Covid-19 a été confirmé hier, lundi 2 mars 2020, par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Face à la menace qui constitue la présence de la pandémie dans nos murs, n’est-il pas nécessaire de penser à la suspension de ces manifestations religieuses d’envergure pour aider à minimiser sa propagation, pour la sécurité sanitaire des populations ? Les autorités étatiques et religieuses ne doivent-ils pas prendre des mesures dans ce sens, en renvoyant ultérieurement ces évènements ? Quand on sait que l’affluence peut être à l’origine de la propagation de la maladie.

A titre d’exemple, l’Arabie saoudite a décidé qui, le jeudi 27 février 2020, a décidé de suspendre «temporairement les entrées dans le royaume pour réaliser la Oumra (à La Mecque) et visiter la mosquée du Prophète (Pls)», dans le but de «prévenir l’arrivée du nouveau coronavirus dans le royaume et sa propagation». «Ces procédures sont temporaires, et sont assujetties à l’évaluation continue des autorités compétentes», a fait savoir le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué face à la menace grandissante de la propagation du Covid-19 en Asie, avec au moins six de ses voisins dont l’Iran, le Koweït et Bahrein déjà touchés. Ce qui fait qu’en plus la visite de ces lieux saints de l’Islam, le royaume a également suspendu l’entrée dans le pays des voyageurs munis d’un visa de tourisme et provenant de pays où sévit le nouveau coronavirus, selon des critères qui seront fixés par les autorités sanitaires.

VOILA LE CORONAVIRUS, EN ATTENDANT LA TOURNEE DE DIOUF SARR DANS LES FOYERS RELIGIEUX

Déjà, en Conseil des ministres qu’il a présidé le mercredi 26 février, le président Macky Sall avait demandé aux ministres impliqués, sous la coordination du ministre de l’Intérieur, de «faire prendre toutes les dispositions, en rapport avec les organisateurs désignés, afin d’assurer la bonne organisation» de ces événements religieux.

Des heures après, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, avait souligné, le jeudi 27 février, à Dakar, la mise en place, avec l’ossature de base du Comité national de gestion des épidémies, d’un ensemble de dispositifs pour contrer dans «l’effort et la vigilance» la propagation du coronavirus. Lors d’un point de presse qu’il animait dans le cadre du dispositif d’informations mis en place à cet effet, afin de permettre aux Sénégalais de savoir l’évolution de la situation de lutte contre le Covid-19, il est revenu sur les événements religieux qui se préparent sur le territoire national. S’agissant du Magal de Porokhane, du «Kazu Rajab», de l’appel de Seydina Limamou Laye, etc. M. Sarr a invité tous les acteurs et pèlerins à être extrêmement vigilants.

Aussi a-t-il annoncé qu’il va se rendre dans ces foyers religieux pour échanger avec les guides religieux et leur demander de lancer un appel à l’endroit des fidèles pour un meilleur comportement contre le coronavirus. Non sans souligner que les équipes sont en extrême surveillance et vigilance au niveau des portes d’entrée du pays : aéroport, port mais aussi au niveau des frontières terrestres. ­­

OUSTAZ MAWDO FAYE, CHEF DU DESK RELIGIEUX DE SUD FM : «Que l’Etat prenne ses responsabilités, en allant voir les chefs religieux…»

«Par rapport à ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays, le chef de l’Etat a certainement des pensées à ce niveau-là. Qu’il aille, en tout cas, voire les chefs religieux, comme les Khalifes des Tidianes, des Mourides, des Layennes, des Niassene etc. pour discuter avec eux. Parce que normalement, en toute objectivité, on doit renvoyer ultérieurement toutes les activités relatives à la religion. Maintenant, ça dépend de l’approche que le chef de l’Etat va utiliser pour convaincre, en tout cas, ces chefs religieux-là. Mais, il est tout à fait normal, même «islamiquement» parlant, la santé prime sur tout, surtout que ces activités religieuses-là sont secondaires, en tout cas, selon l’Islam. Maintenant qu’il y a un cas avéré dans ce sens-là, il est tout à fait normal que l’Etat prenne ses responsabilités, en allant voire les chefs religieux pour en tout cas renvoyer ou reporter ces évènements-là ultérieurement.»­­

OUSTAZ TAIBE SOCE, PRECHEUR A RFM : «On n’est pas encore au stade de renvoyer ou reporter les évènements religieux»

«Il faut que le Sénégal prenne ses responsabilités. Mais un français porteur du virus Covid-2019 (dans notre pays, ndlr) n’a rien à voir avec les programmes religieux. En plus, ces évènements religieux ne sont pas des évènements grandioses. On n’est pas au stade de renvoyer ou reporter ces évènements religieux. Ce n’est pas la même chose qu’à La Mecque. A La Mecque, les gens viennent de partout dans le monde. Tout musulman a le droit d’aller en Oumra. C’est pour cela qu’ils ont fermés leurs frontières. Le cas de La Mecque, ce n’est pas la même chose que ce qui se passe avec nos évènements religieux. D’accord, avec le coronavirus, le Sénégal doit prendre des précautions, mais on n’est pas encore au stade d’interdire les évènements religieux.»

PAR Ndèye Anta DIENG (Stagiaire) et ID
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