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Le Directeur Exécutif du club des investisseurs évoque la problématique de la sous-traitance
Publié le lundi 2 mars 2020  |  Agence de Presse Sénégalaise
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© Autre presse par DR
Dr Abdourahmane Diouf, porte parole du parti Rewmi.
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La sous-traitance ne peut être opposée aux entreprises sénégalaises qu’en matière industrielle étant entendu que même dans ce cas, l’Etat doit en assurer l’organisation pour qu’elle puisse profiter aux entreprises sénégalaises, soutient le directeur exécutif du Club des investisseurs du Sénégal (CIS), Abdourahmane Diouf.

"C’est le seul domaine où nous acceptons réellement qu’on doive parler de sous-traitance mais cette sous-traitance vis-à-vis des entreprises multinationales doit être organisée par l’Etat pour que le secteur privé national puisse davantage en bénéficier", a-t-il déclaré.

M. Abdourahmane Diouf intervenait samedi lors d’une table-ronde sur la sous-traitance industrielle, à l’initiative de la Société des amis de l’Académie des sciences et technique du Sénégal (SA-ANSTS).

"Il faut partir du constat que quand on parle de sous-traitance pour le secteur privé national, ça veut dire que nous n’avons pas les capacités techniques ou les compétences pour exercer de façon pleine et entière les travaux liés aux hydrocarbures qui nous sont demandés", a-t-il expliqué.

La sous-traitance industrielle est un domaine dont les entreprises sénégalaises sont "particulièrement faibles’’ en termes de capacités, quand il faut par exemple faire des explorations ou certaines activités économiques offshore.

Le directeur exécutif du Club des investisseurs du Sénégal estime que la définition appliquée à l’entreprise sénégalaise "ne permet pas de protéger le secteur privé national".

"Quand on parle de sous-traitance industrielle’’ en disant que "cela doit bénéficier à l’entreprise sénégalaise alors que cette même entreprise peut être totalement constituée de capitaux étrangers, avec un management et une direction étrangère, cela pose problème’’, a-t-il fait remarquer.

Selon Abdourahmane Diouf, "cela veut dire que le privilège économique qu’on veut donner aux Sénégalais sont détenus par des multinationales qui auront à la fois la traitance de la commande et la sous-traitance de la commande".

"La plupart de ces multinationales sont venues au Sénégal à travers des traités bilatéraux d’investissement que les présidents ont signés avec l’Etat du Sénégal", a-t-il noté. Or, ajoute-t-il, "la loi qui est censée protéger le secteur privé en termes de contenu local et de sous-traitance est une loi nationale qui est en dessous des traités bilatéraux d’investissement".

"Si nous ne nous prenons garde, toute la volonté de l’Etat de protéger son secteur privé national peut être détournée parce que les traités bilatéraux qui protègent mieux les multinationales sont au-dessus de notre loi nationale", a-t-il prévenu.

Les multinationales "sont au Sénégal pour faire un travail qui relève de la souveraineté, qui relève de l’Etat’’, qui "leur délègue le pouvoir économique de le faire", a souligné Abdourahmane Diouf.

"Donc, le contenu local et la sous-traitance industrielle qu’ils doivent donner au secteur privé local, ce n’est pas quelque chose qui est optionnelle, ce n’est pas quelque chose qui se négocie, c’est une obligation contractuelle", a-t-il soutenu.

DS/BK
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