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Rapports 2015, 2016 et 2017 de la Cour des comptes: Le visage des promoteurs de la mauvaise gouvernance dévoilé
Publié le lundi 3 fevrier 2020  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par SM
Le chef de l`État reçoit les rapports de la Cour des comptes
Dakar, le 3 février 2020 - Le président de la République a reçu, les rapports de a Cour des comptes. Ils concernent les exercices 2015, 2016 et 2017.
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La Cour des comptes a procédé, le samedi 1er février, à la publication officielle de trois rapports concernant ses activités de contrôle effectuées en 2015, 2016 et 2017. Ces documents dont des copies ont été remises la veille au chef de l’Etat ont dévoilé les nouvelles figures de la mauvaise gouvernance au Sénégal.

RAPPORT 2017 DU JUGE DES COMPTES : La Cdc et sa tour des Mamelles de 30 milliards FCfa sans aucune retombée pendant 5 ans

Dans son rapport 2017, la Cour des comptes s’est ainsi intéressé à la gestion de la Caisse des dépôts et de consignations (Cdc) dans la période 2008 à 2013, donc bien avant la nomination du frère du président de la République, Aliou Sall finalement contraint à la démission suite au reportage de Bbc sur le scandale supposé dans les contrats pétroliers et gaziers. Dans ce document, les contrôleurs de la Cour des comptes qui s’étaient intéressés au projet de logement standing entrepris par la Caisse des dépôts et de consignations (Cdc) aux Mamelles et aux Almadies se sont démarqués de ce projet. En effet, selon eux, si les montants investis dans ce projet de logement standing et aux Almadies étaient utilisés pour financer ou réaliser des logements sociaux sis à Bambilor, la Cdc compterait deux voire trois programmes de type social». Sous ce rapport, ils invitent à la Cdc à se limiter au financement des logements sociaux, conformément aux dispositions de la loi n°2006-03 de janvier 2006. Par ailleurs, toujours concernant ce projet de logement standing aux Mamelles et aux Almadies, le rapport de la Cour des comptes n’a pas manqué de déplorer le retard accusé dans la construction des immeubles qui, selon les enquêteurs de la Cour, n’ont pas émergé jusqu’en fin 2017. ­­

RAPPORT 2017 DE LA COUR DES COMPTES : Cheikh Ndiaye et ses week-ends à l’intérieur du pays pris en charge par l’argent du CICES

Sur la liste des personnalités dont la gestion a été épinglée par le rapport 2017 de la Cour des Comptes, figure le nom de l’actuel Directeur général Cheikh Ndiaye et de son prédécesseur Baïdy Souleymane Ndiaye. Dans ce document portant sur les exercices de 2011 à 2015 et dont copie a été remise depuis le 31 janvier au chef de l’Etat, la Cour des comptes a informé avoir passé au peigne fin la situation administrative et juridique ; la gestion fiscale, la gestion des frais généraux, dons et subventions ; la gestion des ressources humaines ; la gestion des marchés publics ; la gestion de l’activité. Ainsi au bout de son travail, elle a constaté plusieurs cas de manquements impliquant d’importantes sommes d’argent. Il s’agit entre autres, des dépenses pour la location de groupes électrogènes, des frais de missions sans rapports, des commissions non justifiées et le non-respect par le Cices de ses obligations fiscales. Dans le cas de la location de groupes électrogènes par exemple, le rapport de la Cour des comptes fait état de 119,379 millions F CFA dépensés par le Cices sur une période de douze semaines pour les besoins de la Fidak, la Fildak et le Sisdak, de moquettes non récupérables achetées à hauteur de 249 millions 644 mille 720 F CFA, de 78 millions F CFA dépensés dans le désherbage du CICES, 58 millions F CFA pour vider les fosses septiques. Loin de s’en tenir-là, le rapport 2017 de la Cour des comptes toujours concernant la gestion du Cices a également fait état de l’existence de missions effectuées à l’intérieur du pays pour des raisons étrangères à l’activité du CICES par le Dg le plus souvent durant le week-end. À cela s’ajoute également un contrat de recouvrement des créances litigieuses que le directeur du Cices a signé avec un certain Mapenda Diongue moyennant une commission représentant 10% sur toute somme recouvrée. ­­

GESTION OPAQUE DU PORT AUTONOME DE DAKAR :Cheikh Kanté rattrapé par son passé

La chance n’a pas souri cette fois-ci à l’Ancien Directeur général du Port autonome de Dakar (Pad) et actuel ministre chargé du suivi du Plan Sénégal émergent (Pse) Cheikh Kanté. En effet, alors qu’il avait réussi à passer entre les mailles des enquêteurs de l’Ofnac, lesquels avaient conclu dans le rapport 2014-2015 de cet organe de contrôle que leur travail d’enquête mené au niveau du Port, suite à une plainte d’un plaignant accusant Cheikh Kanté d’être en position de conflit d’intérêts et d’être coupable de délit d’initié dans la procédure d’appel à manifestation d’intérêt pour la mise en exploitation de la plateforme logistique de distribution du Pad n’a pas permis d’établir l’existence de conflit d’intérêts, Cheikh Kanté, ancien Dg du Port autonome de Dakar, est dans la liste des personnalités dont la gestion est épinglée par la Cour des comptes dans ces trois rapports remis au chef de l’Etat, vendredi 31 janvier dernier.

Dans son Rapport 2015, la Cour des comptes reproche à l’ancien Directeur général du Port autonome de Dakar d’avoir pris, dans le chapitre de la gestion des frais généraux, cinq millions (5 000 000) FCfa sur les émoluments du Président du Conseil d’administration Amadou Djibril Diallo en vue du remboursement de la subvention que ce dernier a reçue. Loin de s’en tenir, la Cour a aussi demandé à l’actuel patron du Port de rembourser solidairement avec son Président du Conseil d’administration, Amadou Djibril Diallo, le montant de 100 millions F CFA représentant les frais de commission que Cheikh Kanté avait versés aux membres de la Commission ad-hoc qu’il a créée dans le cadre de la concession du Terminal à conteneurs. Par ailleurs, la Cour des comptes qui dit, avoir orienté son travail sur le suivi des soixante-neuf (69) recommandations concernant les exercices 2005 à 2008 qu’elle avait fait, souligne que l’audit a fait ressortir que sur seules quarante et une (41) ont été mises en œuvre, soit 59,4% ; dix (10) sont en cours de mise en œuvre, soit 14,5% ; -quinze (15) ne sont pas mises en œuvre, soit un taux de 18,8% ; et 5 sont sans objet, soit 7,2%.

GESTION DU COUD SOUS CHEIKHOU OUMAR HANNE : La Cour des comptes confirme l’Ofnac

Si on était dans le cadre d’une procédure juridique, on allait certainement parler d’une confirmation de l’infraction ou des faits pour l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikhou Oumar Hanne, par ailleurs ancien directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). En effet, alors qu’il ne cessait de nier les faits de malversation au Centre des œuvres universitaires de Dakar dont l’avait formellement accusé l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) dans rapport 2014-2015, rendu public, le 24 Mai 2016, allant même jusqu’à menacer de porter plainte contre l’ex-patronne de l’Ofnac, Mme Nafi Ngom Keïta, voilà la Cour des comptes calme les ardeurs de Cheikh Oumar Hanne. Dans son rapport d’activités 2015, la Cour des comptes reproche à Cheikhou Oumar Hanne, en poste depuis août 2014 et à son prédécesseur une utilisation incontrôlée des subventions qui sont passées de 50 000 000 FCFA en 2013 à 55 000 000 FCFA en 2014, soit une hausse de 5 000 000 FCFA. Mais aussi des lenteurs dans la mise en œuvre de ses dernières recommandations transformées en directives présidentielles par lettre n°0736 PR.CAB.IGE du 10 octobre 2012.

En effet, renseigne le rapport 2015 de la Cour des comptes sur un total de 21 directives présidentielles concernant exclusivement la direction du Coud, seules sept (07) soit 33,33% ont été mises en œuvre. Outre ces lenteurs dans la mise en œuvre des directives, la Cour déplore également entre autres, le non-respect des dispositions du Code général des Impôts ; le retard dans la mise à jour de son logiciel comptable jusqu’en mars 2015 ; l’absence d’une documentation décrivant les procédures et l’organisation comptables pour ne citer que ces aspects. Par ailleurs, le juge de la Cour des comptes a également exigé de l’ancien du Coud, Ibrahima Guèye, le remboursement total des indemnités de responsabilité et de commandement indûment perçues. A Thierno Dièye, ancien ACP, il est également demandé le remboursement d’un surplus de paiement et d’un double règlement au profit de deux fournisseurs.
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