Insécurité à Touba: La police traque les bandits

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Publié le jeudi 23 janvier 2020 | Enquête Plus

© aDakar.com par SB
Arrestation d`une quinzaine de braqueurs par la police
Dakar, le 11 octobre 2018 - Les forces de police ont mis hors d`état de nuire des malfaiteurs qui opéraient la nuit sur les autoroutes de Dakar.

Les braquages, les vols à main armée ainsi que les agressions inquiètent les habitants de l’agglomération Touba-Mbacké. Pour une meilleure sécurisation des personnes et des biens, la police a lancé officiellement, hier, l’opération "Samm Suñu Karange". Cette traque des malfrats a débuté, depuis deux jours, dans les villes de Touba et de Mbsacké. Les policiers veulent installer la peur dans le camp des bandits. Quarante-huit heures après le début des opérations, la police a fait face à la presse pour tirer un premier bilan. D’abord, le commissaire divisionnaire Bassirou Sarr, Chef du service de l’hôtel de police de Touba, en présence du directeur de la Sécurité publique Abdoul Wahab Sall, a expliqué la raison de l’opération "Samm Suñu Karange".

Selon le patron de la police de Touba, elle veut permettre "d'élucider les cas de braquage enregistrés entre Touba et Mbacké, rechercher et interpeller les malfaiteurs, occuper le terrain et assurer une présence permanente’’. ‘’Durant le dernier trimestre de 2019, Touba et Mbacké ont enregistré des cas de cambriolage laissant apparaitre un sentiment d'insécurité chez les populations’’, dit-il. Ainsi, ‘’aux braquages répétés et perpétrés avec moyens de locomotion automobile et utilisation d'armes à feu, la Direction de la sécurité publique a décidé de répondre par une série d'opérations de sécurisation. Il faut agir vite et de manière énergique. La DSP a lancé officiellement le démarrage de ces opérations, le 20 janvier à 21 h à Touba, et à Mbacké le 21 janvier à 21 h. Ce lancement s'est déroulé sans incident’’, assure le commissaire divisionnaire Bassirou Sarr.

Le bilan de ces deux jours fait état de ‘’219 personnes interpellées pour vérification d’identité, 5 pour détention et usage de chanvre indien, 23 pour ivresse publique manifeste, 8 pour vagabondage. Aussi, 4 personnes pour usage de produits sidérurgiques, 3 pour conduite sans permis de conduire, 1 pour vol, 8 pour jeu de hasard sur la voie publique. Il y a 6 individus interpellés pour nécessité d’enquête ; 419 pièces ont été saisies et 59 véhicules mis en fourrière ainsi que 16 motos’’. Pour mener à bien cette opération, la police a mobilisé 186 agents et 11 véhicules.

L’injonction de Touba

A noter que le porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Bass Abdou Khadre, en recevant le directeur de la Sécurité publique dimanche dernier, avait déploré l’insécurité qui règne à Touba. Il disait à Abdoul Wahab Sall : ‘’Votre visite intervient dans un contexte où les populations de Touba ne dorment plus du sommeil du juste, à cause de l’insécurité qui y règne. La sécurité doit être renforcée à tout point de vue. Sa faiblesse conduit à l’anarchie. C’est une erreur de toujours considérer Touba comme une simple cité religieuse ou un gros village. Pourtant, après Dakar, c’est la ville la plus peuplée du Sénégal. Par conséquent, il urge de revoir la sécurité. Il faut beaucoup redoubler d’efforts dans ce sens et augmenter le nombre de commissariats. Nous nous préparions à engager une réflexion sur cette insécurité galopante notée ces derniers jours à Touba. La sécurité est fondamentale. Sans sécurité, il est difficile, voire impossible de suivre correctement les recommandations de sa religion, a fortiori les pratiquer.’’

Bassirou Mbacké Abdou Khadre d’ajouter : ‘’Ils sont nombreux les délinquants et autres grands bandits qui ont fait de Touba leur refuge. La vigilance dans le travail, c’est de faire de sorte que les rapports entre les forces de l’ordre et les populations soient sincères et professionnels. Cela reste primordial. Je reçois, au quotidien, beaucoup de complaintes des habitants. Ils doivent mesurer les raisons de leur présence à Touba, connaître pourquoi ils sont là. Touba reste une cité de commerce, il n’y a pas d’usine et si une boutique est cambriolée, il serait difficile, pour son propriétaire, de s’en remettre.’’

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