Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Libération du professeur Babacar Diop - Les enseignants portent plainte contre l’Etat, les étudiants se préparent à la guérilla
Publié le mercredi 11 decembre 2019  |  Enquête Plus
Babacar
© Autre presse par DR
Babacar Diop
Comment


Les professeurs d’université qui soutiennent leur collègue, le Dr Babacar Diop emprisonné, vont déposer une plainte contre l’Etat du Sénégal. Quant aux étudiants, ils se préparent au combat de rue.



C’est la déferlante de soutiens au professeur de philosophie Babacar Diop. Après les rassemblements, hier, de ses étudiants et ceux de la faculté des Lettres et sciences humaines, du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes/Esr) s’est manifesté à son tour par une journée de grève pour exiger la libération de leur collègue arrêté suite à une manifestation devant le palais de la République.

Joint au téléphone par ‘’EnQuête’’, le secrétaire général dudit syndicat, Oumar Dia, soutient que lui et ses camarades vont engager une action judiciaire contre l’Etat du Sénégal. ‘’Les avocats du syndicat sont en train de travailler sur une plainte contre l’Etat du Sénégal. Une sera déposée à la Cour de justice de la Cedeao, une autre à la Cour africaine des Droits de l’homme’’. Il a, par ailleurs, indiqué que son syndicat est affilié à l’International de l’Education qui regroupe plus de 400 syndicats de l’enseignement à travers le monde. Une lettre a été, selon lui, adressée au Sg de cette organisation pour l’informer de la situation du Dr Babacar Diop. Et ‘’une pétition sera diffusée dans tous les pays du monde pour exiger la libération du Dr Diop’’.

Après évaluation de la journée de grève d’hier, les instances vont décider dès, aujourd’hui, de la suite. Trois raisons ont poussé ces professeurs à demander la libération de leur collègue. D’abord, le motif qui a été invoqué pour l’arrêter et le mettre sous mandat de dépôt est ‘’fallacieux’’ et se fonde sur une ‘’disposition illégale’’, selon eux. C’est l’arrêté du préfet de Dakar qui interdit la manifestation dans le périmètre du centre-ville. ‘’Il se trouve que cet arrêté est en contradiction avec la disposition de la Constitution qui consacre le droit à la manifestation, à la liberté d’opinion et d’expression. Les juristes sont unanimes, du point de vue de la hiérarchie des normes en droit. Quand un arrêté ou un déclin est en contradiction avec la Constitution, c’est l’arrêté lui-même qui est illégal’’, a déclaré notre interlocuteur. Selon lui, leur collègue ne peut pas être arrêté et mis sous mandat de dépôt sur la base d’une infraction présumée à l’arrêté préfectoral.

La deuxième raison, souligne-t-il, ‘’Babacar Diop est un enseignant permanent de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il a une adresse et la justice sait bien où le trouver. Sachant qu’il a démarré ses enseignements, on le met aux arrêts sous mandat de dépôt, privant à ses étudiants des enseignements auxquels ils ont droit’’.

Enfin, ‘’il est constaté, au Sénégal, un recul dramatique des libertés’’. Et ‘’cela nous inquiète profondément. Les manifestations sont strictement interdites, alors qu’elles sont garanties par la Constitution. La liberté d’expression et d’opinion est de plus en plus menacée’’, dénonce Le Sg Oumar Dia.

Ce dernier de dire qu’il est bon de s’arrêter et de tirer la sonnette d’alarme, parce que ‘’la limite est en train d’etre franchie’’.

‘’Un ultimatum de 24 heures’’

Les étudiants donnent un ultimatum de 24 heures au gouvernement pour la libération de leur prof. Sinon, ils menacent de paralyser le système. Assane Diaw d’avertir qu’ils descendront dans les rues aussi longtemps que Babacar Diop et les étudiants embastillés ne seront pas libérés. ‘’On n’exclut absolument rien, et il faut que ce régime sache qu’on ne peut pas arrêter des gens sur des bases fantaisistes. Il faut que cela cesse’’, a-t-il-menacé. Il rappelle qu’une fois la période des inscriptions dépassée, les étudiants détenus ne pourront plus s’inscrire pour suivre leurs cours et valider l’année. Quant aux étudiants du professeur de philosophie Babacar Diop, certains doivent soutenir leur mémoire à la fin du mois de décembre. ‘’C’est le délai retenu’’, précisent les étudiants.

AIDA DIENE
Commentaires

Dans le dossier

Education Nationale
Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux

Comment