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« Les populations doivent être associées dans la gestion de la monnaie en Afrique» (Expert)
Publié le mercredi 4 decembre 2019  |  Agence de Presse Africaine
Kako
© Autre presse par DR
Kako Nubukpo ancien ministre togolais chargé de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques et co-directeur de l’ouvrage « Sortir l’Afrique de la servitude monétaire.
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Le débat sur le franc CFA a refait surface ces dernières semaines. Cette monnaie commune à quatorze pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre doit-elle disparaître ? Kako Nubukpo ancien ministre togolais chargé de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques et co-directeur de l’ouvrage « Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le Franc CFA ? » livre son analyse.

J’ai été cadre de la Banque Centrale entre 2000 et 2003, donc j’ai eu à évaluer les impacts des taux d’intérêt direct de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sur la croissance économique dans la zone UEMOA, je me suis rendu compte qu’il n’y a pas eu d’impact. Alors je me suis posé la question à savoir pourquoi les instruments monétaires qu’on avait à notre disposition à la Banque centrale n’étaient pas opératoires ?

Le principal objectif de la Banque centrale c’est la défense des taux de change entre l’euro et le franc Cfa. Tandis que pour moi l’objectif de la politique monétaire doit être de financer l’économie réelle. Je pense que BCEAO devrait se préoccuper plus de croissance et de création d’emplois. Le système du franc Cfa ne s’occupe pas suffisamment de financement de l’économie des pays membres de la zone franc à long terme.

Que doit faire la France à votre avis sur la question ?

Le rôle de la France sur cette question doit être un accompagnement pour les économies de la zone franc, améliorer le financement des Petites et moyennes entreprises (PME) de la zone franc. Avoir des taux d’intérêts faibles pour les prêts, comme à Paris où l’on peut emprunter avec un taux d’intérêt de moins de 1% .

Certains pays africains disposent de leur propre monnaie pourtant leur situation économique n’est pas meilleure que ceux des pays de la zone franc. Etes-vous d’accord ?

Ces pays qui gèrent leur monnaie, sont dans un processus d’apprentissage, ils gèrent mal mais ils pourront mieux administrer contrairement aux autres pays accompagnés par la France. Les gouvernants africains ont une vraie responsabilité qui est réellement de gérer nos économies. C’est ce qui va donner une crédibilité à notre monnaie. La contrepartie de la souveraineté est la bonne gouvernance et la crédibilité. La responsabilité des dirigeants et des élites africaines est engagée.

Quelles solutions préconisez-vous pour sortir de la zone FCFA ? Le projet d’une monnaie unique ECO de la CEDEAO est-elle une solution ?

La monnaie ECO est une très bonne initiative. Elle va renforcer l’intégration que porte la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les trois points qui me paraissent importants sont la solidarité budgétaire, la vision que l’on a de l’intégration, qui est la création massif d’emplois qui doit être au cœur de notre intégration régionale, il faut associer les populations dans la gestion monétaire.

Comment doit-on associer les populations dans la gestion de la monnaie ?

Il faut que nos banques apprennent à nous rendre compte, par exemple quand vous allez au Nigéria, chaque semaine, le gouverneur de la Banque centrale qui rend compte. Quels sont les objectifs de la politique monétaire, quels sont ses difficultés et quels sont ses défis ? Nos gouverneurs doivent répondre à ces questions devant nos assemblées nationales pour mieux associer les populations.

OKF/cd/Los/APA
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