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Le soufisme doit « résister » à son « instrumentalisation » (spécialiste)
Publié le dimanche 10 novembre 2019  |  Agence de Presse Africaine
Prière
© aDakar.com par D. R.
Prière du vendredi à Massalikoul Djinan
Dakar, le 27 septembre 2019 - Des centaines de milliers de Sénégalais ont effectué la grande prière du vendredi à la grande mosquée Massalikoul Djinan Dakar.
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Le Mawlid ou célébration de la naissance du prophète est une manifestation annuelle du soufisme dont l’édition 2019 est commémoré ce weeekend. Souvent mis en opposition au wahhabisme, il est aujourd’hui confronté à de nombreux défis comme son « instrumentalisation » par certains États, selon des spécialistes interrogés par APA.

En visite lundi dernier à Tivaouane, ville phare du tidjanisme au Sénégal fondée par le guide soufi Elhadji Malick Sy (1855-1922), le président sénégalais Macky Sall a réaffirmé devant le khalife de cette communauté, Serigne Babacar Sy Mansour, son ancrage au modèle islamique sénégalais marqué par le confrérisme.

« L’Islam a été pratiqué pendant des milliers d’années au Sénégal. Donc, ce n’est pas aujourd’hui que nous recevrons des leçons venues d’ailleurs. C’est une colonisation. Et nous ne l’accepterons pas », a dit le chef de l’Etat, dans des propos repris en boucle par la presse sénégalaise, dont Sud Quotidien, face à ce qu’elle qualifie de « menace croissante de l’intégrisme ».

« Personne ne doit amener au Sénégal ou en Afrique une nouvelle forme d’Islam. Nous allons combattre ce phénomène. Nous ne voulons pas d’un Islam violent et nous allons mettre tous les moyens pour combattre ce genre d’Islam », a insisté Macky Sall, venu faire son ziarra au Khalife qui, à son tour, a mis en garde contre « ceux qui ne sont pas mus par la paix (et qui) veulent déstabiliser les populations ».

Certains courants intégristes considèrent plusieurs évènements soufis comme le Mawlid comme une innovation. Pendant ce temps, le soufisme a fini de faire son lit au Sénégal et au Maroc.

« Résister »

Mais avant de résister « au dogmatisme du salafisme », les « défis du soufisme sont d’abord de résister aux Etats qui voudraient une nouvelle fois l’instrumentaliser dans la lutte contre l’islam politique », a noté Pierre Vermeren, professeur à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Pour cet historien français du monde arabe contemporain, le soufisme se présente aujourd’hui de deux manières : « D’une part les confréries islamiques, qui sont pétries par le modèle du maraboutisme, c’est-à-dire par les saints de l’islam : des saints vivants, des saints décédés et vénérés, et leurs successeurs, qu’ils soient leurs descendants ou leurs héritiers spirituels »

D’autre part, il parle du soufisme qui est « une spiritualité musulmane beaucoup moins aride que l’islam politique et le salafisme, qui sont diffusés depuis un siècle par les Etats du Moyen-Orient ».

« Pour ces mouvements, le soufisme et le confrérisme ont toujours été le principal ennemi », a-t-il noté, ajoutant par ailleurs que le soufisme fait partie des socles de la société marocaine.

Après une trajectoire « millénaire » du soufisme dans le Royaume, le professeur Vermeren souligne que « depuis plus de vingt ans, on assiste au grand retour de certaines confréries mises en avant par l’Etat lui-même, comme la Boutchichiya ».

Considérant que le précurseur du wahhabisme, le Saoudien Mohammed ben Abdelwahhab (1703-1792), « a eu des avis qui lui sont propres et qui n’engagent pas tous les savants musulmans », l’Imam à la grande mosquée de Point E de Dakar, Ahmadou Maktar Kanté note que toute pensée islamique « ne peut être qu’une contribution ».

Il retient que les soufis « sont caractérisés par la dimension d’intériorité, de discipline de soi, de maîtrise du nafs (âme) ».

ODL/Dng/te/APA
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