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Macky Sall réduit la dépense publique pour financer ses projets de réformes
Publié le jeudi 26 septembre 2019  |  Financial Afrik
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© Autre presse par DR
Le Président Macky Sall
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Les forfaits téléphoniques des responsables de l’État, la consommation d’eau, d’électricité et d’internet, les véhicules administratifs et le carburant sont dans le viseur du chef de l’État sénégalais.

Il n’y a pas de petite économie, même dans un pays qui affiche une croissance supérieure à 6 % depuis 2014. Certes, la Banque mondiale estime que le Sénégal «devrait conserver cette dynamique dans les années qui viennent », mais à en croire l’institution financière internationale, la mise en place de mesures visant à assainir les dépenses publiques et sécuriser les recettes de l’État ne seraient pas du luxe.

Un conseil que le gouvernement sénégalais prend visiblement au sérieux. Ces coupes budgétaires n’ont pourtant pas pour seul but de faire réaliser à l’État des économies, mais viendront directement alimenter les grands projets de réformes portés par le président.

Afin de réduire le train de vie de l’État, Macky Sall a annoncé, entre autres, la restriction du budget de téléphonie mobile et fixe de l’administration.



De la facture téléphonique…

Des allocations de téléphonie réservées aux hauts fonctionnaires de l’État seront directement versées dans les salaires des intéressés à partir du 1er octobre. Selon le décret 2019-1310, signé par la présidence de la République, les ministres et secrétaires d’État, ainsi que les membres du Conseil constitutionnel et certains hauts magistrats (notamment le premier président de la Cour suprême et le procureur général près de la Cour suprême) se verront attribuer une allocation de l’ordre de 300 000 francs CFA (environ 457 euros). Le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite et les ministres conseillers percevront de leur côté une allocation forfaitaire de 200 000 francs CFA (environ 305 euros).

Le montant de ces allocations téléphoniques devient ensuite plus modéré : 150 000 francs CFA (229 euros) pour les directeurs généraux des structures autonomes et 50 000 francs CFA (76 euros) pour les directeurs généraux et les directeurs nationaux. L’équipe du président de la République est également concernée. L’assistant particulier du chef de l’État percevra 50 000 francs CFA, soit un peu plus que son chef de cabinet (45 000 francs CFA, environ 69 euros) et son chauffeur particulier (25 000 francs CFA, environ 38 euros).

Mais le président sénégalais ne compte pas s’arrêter là. Outre la téléphonie, les domaines de l’eau, de l’électricité, des véhicules administratifs, du carburant et de l’internet sont dans son viseur.

… à la facture locative

En effet d’après les informations de l’association pour la recherche et la coopération internationale Afric, Macky Sall souhaite revoir les modalités d’abonnement, d’utilisation et de paiement des charges courantes (eau, électricité…) de l’administration. Il attend par ailleurs du gouvernement un nouveau dispositif réglementaire sur les conditions d’acquisition, d’affectation, d’utilisation et de cession des véhicules administratifs.

Le président a également demandé au Premier ministre de lui proposer une stratégie de valorisation et d’optimisation du patrimoine foncier bâti et non bâti de l’État, dont il souhaite voir réaliser un recensement général.

L’association Afric précise également que l’État sénégalais souhaite alléger sa facture locative de 8 milliards de francs CFA (12 millions d’euros) grâce au déménagement de quelques départements ministériels (dont ceux de l’Élevage, de la Pêche et de l’Agriculture) dans les deux sphères ministérielles à Diamniadio (à 30 km de Dakar).

Selon Doudou Sarr Niang, directeur du Bureau d’information gouvernementale (BIG), il s’agit de réaliser des économies « qui tournent entre 23 et 30 millions d’euros ». Autant de ressources que le gouvernement pourra réaffecter « dans des secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé, la formation professionnelle, la construction de routes ou de pistes pour les populations rurales ».

Pour le Sénégal, l’accroissement des recettes et la maîtrise des dépenses publiques sont indispensables afin de limiter le déficit. Certes, les revenus de la production pétrolière et gazière devraient commencer à entrer dans les caisses de l’État dès 2022. Mais une certaine dose de sobriété dans le train de vie du personnel politique ne pourra que contribuer à améliorer le quotidien de la majorité des Sénégalais.

Gérard Lafont
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