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Grâce de Khalifa Sall : Les raisons d’une tergiversation
Publié le mardi 27 aout 2019  |  actunet.sn
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© aDakar.com par DF
Les maires des villes de Dakar et Montréal signent une convention
Dakar, le 11 Octobre 2015 - La ville de Dakar et la ville de Montréal signent une convention. Cet accord de partenariat vise à bâtir des relations étroites, à poursuivre des objectifs de croissance et développement mutuels. Photo: Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar
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Après avoir laissé entrevoir une grâce pour le maire de Dakar, Khalifa Sall, le Président Macky Sall a fini par tomber dans sa tergiversation habituelle. Ce qui suscite aujourd’hui réprobation et indignation de la part des partisans de l’ex député- maire, et même des droits de l’hommiste.

Mais, c’est surtout la dernière interview accordée à nos confrères de Rfi qui a le plus envenimé la situation, en suscitant l’ire populaire chez une bonne frange des Sénégalais. «D’abord la décrispation ne saurait être réduite à une dimension de grâce. La grâce est un pouvoir constitutionnel du président de la République. Ça ne dépend que de lui, et de lui tout seul, et de son appréciation. Donc, je ne peux pas discuter de ce que dit la presse par rapport à la grâce. Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai comme j’ai eu à le faire» (Macky Sall).

Pourtant, en octobre 2018, lors d’un entretien sur France 24, le Président Macky Sall laissait entrevoir une possibilité de grâce pour Khalifa Sall ; ceci, dans un souci d’apaisement disait-il : «Je ne peux pas écarter, dans une circonstance nouvelle d’une réélection, d’engager une nouvelle phase pour la reconstruction nationale, dans un esprit de renouveau national, de consensus national… Parce que je pense qu’il faut savoir tourner des pages aussi…», avait-il laissé entendre. Pourquoi, jusqu’à présent, ne veut-il encore tourner les pages une fois après avoir été réélu ?

Nous estimons juste que si le Président Sall hésite encore à gracier Khalifa Sall, c’est surtout parce que le maire de Dakar conserve intacte toute sa popularité, et qu’il risque bien de rendre caducs tous les projets présidentiels. Notamment sa tentative d’OPA sur le Parti socialiste, suite au décès d’Ousmane Tanor Dieng, qui tenait encore d’une main de maître la barque socialiste, jusque-là. Tous ses plans au Président Sall sont en passe d’échouer dans le camp socialiste, en ce sens que personne, aujourd’hui, n’y a l’envergure ni la poigne de Tanor pour tenir ferme la barque socialiste.

Pour le moment, seul Khalifa Sall émerge du lot comme celui qui pourrait effectivement redonner un nouveau souffle à la formation du patriarche Senghor. Aussi, représente-t-il un danger potentiel pour le régime qui n’a jamais caché son ambition de conquérir Dakar « la rebelle » dont le cœur a toujours penché vers Khalifa Sall. Nul doute que si le Parti socialiste avait aujourd’hui un homme de la trempe de Tanor, capable de tenir les troupes en laisse, Macky Sall aurait laissé Khalifa humer l’air libre.

Mais procéder à sa libération actuellement, au moment où le Ps peine à trouver un chef consensuel capable de fédérer toutes les sensibilités, serait compromettre davantage tous ses plans, et remettre en cause tout le mal qu’il s’est donné jusqu’ici pour reprendre Dakar en ferrant son maire. Parce que, si jamais Khalifa sortait aujourd’hui de prison, il n’aurait qu’à se baisser pour ramasser ce qui reste du Ps. C’est ce que croit savoir le Président Sall. Raison pour laquelle il a dit qu’il graciera Khalifa Sall le jour où il en aura «la volonté ou le désir».

En tout cas, sa dernière sortie a tout l’air de donner raison à ceux qui ont toujours soutenu que Khalifa Sall est un « otage politique ». Parce que les désirs de Macky Sall n’ont rien à voir avec la grâce présidentielle, qui obéit à des critères. Ce qui lui est demandé, c’est d’agir conformément à la loi, dans le respect des intérêts de la nation. Mais au vu des différentes péripéties traversées par l’affaire Khalifa Sall, elle semble plus répondre à une logique de règlement de compte qu’à celle d’une reddition des comptes. Pour tout dire.
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