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Régime pour les hommes de médias: Le journaliste, un traitement à part
Publié le mercredi 7 aout 2019  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Revue de presse, quotidiens, journaux
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Si les juges sont globalement intransigeants pour les citoyens lambda, en matière de poursuite pour diffamation, ils sont on ne peut plus tendres envers les journalistes. Ces derniers, à en croire Me Assane Dioma Ndiaye, bénéficient d’un régime juridique plus souple. Il déclare : ‘’La jurisprudence moderne n’impose pas au journaliste des preuves qui soient impossibles d’apporter. Elle tient compte du fait que le journaliste ne peut pas donner ses sources.’’

Mais pour pouvoir invoquer ces mesures de protection, il faut que le journaliste respecte un certain nombre d’exigences. D’abord, il doit se comporter comme un bon professionnel. Il doit avoir agi en toute bonne foi et qu’il atteste qu’il y avait un intérêt général en jeu. ‘’Dès qu’il le fait, la jurisprudence moderne considère qu’il ne doit pas être condamné’’.

En revanche, les choses deviennent tout autre, lorsque le journaliste traite d’une personne sur laquelle ne pèse aucune charge publique. En pareil cas, on glisse vers la sphère purement privée et les juges considèrent généralement qu’il n’y a pas lieu d’une protection particulière. De même, si le journaliste s’écarte des règles qui régissent sa profession, il risque également d’être traité comme n’importe quel justiciable.

‘’Cette protection est liée à la sensibilité de votre profession (de journaliste). Si vous vous écartez de cette profession, vous ne pouvez pas vous en prévaloir. Il faut donc distinguer celui qui agit de bonne foi et celui qui a une intention manifeste de nuire, celui qui parle en tant que journaliste, de celui qui agit en tant que citoyen’’.

Ainsi, à en croire le président de la Lsdh, le journaliste qui agit sous le couvert de son organe peut bénéficier de la protection. Mais quand il donne son point de vue individuel sur les réseaux sociaux, par exemple, il agit en tant que citoyen et sera jugé comme un non professionnel.

La grande diversion

Par les temps qui courent donc, le débat sur les mœurs est simplement prégnant dans l’espace public. Alioune Tine regrette une diversion qui pollue le véritable débat qui devait animer les Sénégalais.

‘’Aujourd’hui, souligne-t-il, on constate que c’est un débat qui suscite beaucoup d’émotion et d’énergie. Pour moi, c’est une grande diversion qui vise à nous détourner de l’essentiel. De ce point de vue, c’est tout à fait regrettable’’. Selon le président d’Afrikajom, les sujets qui devraient davantage retenir l’attention sont, par exemple, le refus, par certaines autorités, de déclarer leur patrimoine. Or, soulignent-ils, cette loi est fondamentale dans la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite... ‘’Je pense qu’il est temps qu’on nous aide à mettre un visage sur les gens qui refusent de s’acquitter de leurs obligations. Ce sont là les problèmes de fond dont il faut parler’’, insiste-t-il.

Pour lui, le président Macky Sall devait plutôt s’appuyer sur son second et dernier mandat pour ‘’moderniser le Sénégal’’. ‘’Mais on a l’impression que ça ne bouge pas. On est dans une impasse. Avec des dossiers qui ne sont pas gérés avec la rigueur qui sied’’.

De l’avis de M. Tine, sur la question du pétrole, le régime ne semble pas tirer les leçons du ‘’scandale’’ Petro-Tim.

Et de conclure : ‘’Moi, je pense que tout ça, c’est un os qu’on nous donne et qu’on est en train de rogner. Nous sommes en train de vivre un recul global qui incombe non seulement au pouvoir, mais aussi à l’opposition, à la société civile ainsi qu’à la presse. Nous avons tous intérêt à y remédier. Car le naufrage sera collectif, le salut également sera collectif.’’
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