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Thione Niang, de la Maison Blanche aux champs du Sénégal
Publié le jeudi 4 juillet 2019  |  RFI
Thione
© Autre presse par DR
Thione Niang, ancien responsable des jeunes démocrates aux États-Unis et proche de Barack Obama
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Ancien responsable des jeunes démocrates aux États-Unis et proche de Barack Obama, Thione Niang est de nouveau basé au Sénégal où il cultive des champs. Son projet : former des jeunes et travailler la base de toute activité économique, l’agriculture.
Cette célébrité internationale au profil musclé reçoit chez lui en toute simplicité, en pantalon wax et T-shirt noir. Sa maison, discrètement plantée au bord d’une plage, à une heure de Dakar, est à son image. Pour y entrer, il faut traverser un garage transformé en hall, dont les murs sont peints comme une rue de Brooklyn. Se succèdent en noir et blanc les portraits géants de Nelson Mandela, Martin Luther King, Rosa Park, Bob Marley et Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie musulmane des mourides au Sénégal.

Au salon, à l’étage, un portrait de Barack Obama trône près de la télévision, plus petit que celui de Bob Marley, sous un immense cadre en verre posé à même le sol. Ici, des livres et là, une guitare. Sur le mur, une autre fresque représente Thione Niang aux États-Unis, entouré par ce qu’on devine être sa famille, ses amis, sa communauté. Le portrait de son défunt grand-père Mam Thione, en médaillon dans le ciel, veille sur son monde.

Sans façon, le maître des lieux propose un dîner à ses visiteurs du soir. Il ne donne de consignes à personne et passe en cuisine pour le préparer lui-même. Il sert poulet, oeuf, salade et niébés, un plat simple et délicieux, tout frais sorti de ses champs.

De Kaolack à Cleveland

Son parcours relève de l’une des success-stories les plus emblématiques des États-Unis. À 30 ans, en 2008, Thione Niang s’illustre dans la campagne électorale de Barack Obama. Il fait sien le slogan « Yes, we can » jusqu’au bout des ongles, et apprend au premier président noir des États-Unis deux mots de wolof chers à son coeur : Nio far (« On est ensemble »).

Issu d’une famille pauvre et polygame du quartier de Medina Baye, à Kaolack, une ville du centre du Sénégal, il part à 16 ans terminer ses études secondaires au lycée Blaise Diagne à Dakar. En 1998, comme tant d’autres, il rêve des États-Unis où est déjà partie toute une vague de jeunes Sénégalais depuis le début des années 1990. Son objectif, des plus banals au Sénégal : aider financièrement sa mère, ses frères et ses soeurs. À quatre reprises, il demande le visa, avant d’atterrir en 2000 à New York, dans le Bronx, avec 20 dollars en poche. La solidarité qui prévaut dans la communauté sénégalaise des États-Unis fonctionne à plein. Il est accueilli par des contacts, et trouve vite un emploi dans un restaurant.

Ses connexions le mènent à Cleveland, Ohio, où il travaille dans un hôtel Marriott tout en poursuivant ses études et en enseignant le français dans un quartier noir de la ville. « Ce travail m’a réveillé, raconte-t-il. Je voyais beaucoup de jeunes Africains-Américains de 14 et 15 ans qui allaient en prison. Je me suis demandé comment faire une différence dans cette grande ville où les jeunes Noirs sont laissés à des familles de mères célibataires, sans mentor ni rôle modèle. La crise économique frappait dur, à cause de la délocalisation des industries de Cleveland vers l’Asie ».

De Cleveland à Washington
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