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Dilatoire, tergiversation : La vérité fait-elle bon ménage avec le pouvoir ?
Publié le mercredi 3 juillet 2019  |  Actunet
Cérémonie
© Présidence par DR
Cérémonie de levée des couleurs au palais
Dakar, le 7 février 2017 - Le chef de l`État Macky Sall a présidé la cérémonie de levée des couleurs du mois de février. Elle s`est tenue au palais de la République en présence des membres du gouvernement.
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Au Sénégal, il semble que la vérité ne fasse pas souvent bon ménage avec le pouvoir. Sinon, comment comprendre le fait que le pouvoir, à chaque fois qu’il est accusé de mauvaise gestion, de mal gouvernance et autre, s’arc-boute à ses dénégations avant de finir par lâcher du lest.
Il serait fastidieux, voire impossible de lister tous les cas où le pouvoir a été confondu, mais nous en citerons juste quelques-uns.
Tout d’abord la tension financière qui a vu le pouvoir aujourd’hui, procéder à une hausse tous azimuts des prix. Pourtant des économistes comme Mamadou Lamine Loum, Mamadou Lamine Diallo, où l’ex-inspecteur des impôts Ousmane Sonko et tant d’autres, avaient tiré la sonnette d’alarme pour faire savoir au pouvoir, qu’il devait se réajuster sinon il irait tout droit dans le mur.
Mais au lieu de regarder la vérité en face, le régime a préféré faire dans la dénégation et jeter l’opprobre sur ces gens au lieu de redresser la barque. «Notre économie et trésorerie se portent bien car on a 700 milliards francs Cfa dans les caisses qui peuvent nous aider à respecter nos engagements», avait démenti Amadou Bâ, l’argentier de l’État d’alors avant d’ajouter : «En terme de trésorerie, on n’a pas de problème, c’est peut-être au niveau du budget que nous avons quelques contraintes, mais on ne peut pas laisser déraper, car c’est le comportement d’un gouvernement qui ne se soucie pas de ses populations».
Mais il a fallu que le Fmi sonne l’alerte par la voix de son chef de mission qui avait soutenu que «le Trésor fait face à des liquidités limitées» pour que l’argentier de l’État crache le morceau : «Lorsqu’on décide de gérer comme le veut le président de la République, dans la rigueur et la transparence, on fait face, forcément, à des difficultés dans certaines situations», avait avoué Amadou Bâ.
Aujourd’hui, le réveil est brutal surtout du côté des gorgorlous, qui devront payer l’addition avec zéro marge de manœuvre parce qu’étant mis devant le fait accompli. Pour le cas de Petrotim qui secoue aussi la République, combien de fois des gens de la trempe de Sonko, Baba Aïdara, Adama Gaye, Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall et tant d’autres ont dénoncé la nébulosité qui entourait la cession des blocs à Timis ? Mais l’État, fidèle à ses bonnes habitudes, a dégagé en touche, les taxant d’affabulateurs et autres opposants aigris. Il a fallu l’enquête de la Bbc pour que l’État soit mis sens dessus dessous. Retenons à chaque fois, que la seule vérité qui vaille aux yeux des autorités, est celle qui nous vient au-delà des mers, de chez les «oreilles rouges».
Aliou Sall qui a toujours nié avoir perçu un quelconque sou venant de Timis a été confondu par le chargé de communication du palais, qui a confirmé qu’il avait bien trempé dans cette marée noire. Depuis lors, le pouvoir l’a démissionné et cherché des communicants à même de faire avaler la pilule de la diversion aux populations. Concernant le fameux rapport de l’Ige qui aurait pu éclairer la lanterne des populations, il semble qu’il n’existe que dans l’imagination de ceux qui en parlaient, avait soutenu mordicus l’ex chargé de communication du palais, avant de rétropédaler grave, pour dire que le président ne l’avait jamais vu, après que ledit rapport s’est retrouvé sur la place publique, enveloppant les cacahuètes de la vendeuse du coin.
Comme si cela ne suffisait pas, c’est le directeur de cabinet du président, Augustin Tine, qui vient en rajouter une couche : «Ce rapport n’est jamais arrivé au président de la République. Donc, il ne l’aura jamais vu parce qu’un rapport doit passer par un circuit bien précis, pour que le chef de l’État puisse le recevoir. Il ne lui est pas parvenu, mais une enquête est ouverte pour savoir ce qui s’est exactement passé», a dit M. Tine. D’après lui, même «si le chef de l’État avait reçu le rapport de l’Ige, il n’est pas tenu de le respecter à la lettre. Il a parfois des informations qui font qu’il ne peut pas respecter à la lettre les rapports de l’Ige. Que nul n’en ignore, il peut prendre tout ou une partie du rapport, qui lui est uniquement destiné».
Finalement c’est à ne rien y comprendre, pour un rapport datant de 2012. C’est comme si le pouvoir avait un sérieux contentieux avec la vérité. Ce qui aujourd’hui inquiète le plus, c’est que la stratégie des tenants du pouvoir est de jeter le discrédit sur tous ses contradicteurs ; et à les entendre, c’est comme si au Sénégal personne n’est propre, il n’y a que corrompus et compromis. Si dans un pays, tous les politiciens, pouvoir et opposition confondus, sont corrompus et compromis, les populations ont vraiment des cheveux blancs à se faire. Car en croire le pouvoir, la question est moins de savoir qui est corrompu que qui ne l’est pas.
Comme quoi, au-delà de cette problématique de la sincérité de notre personnel politique, c’est vraiment l’extrême solitude du peuple dont il est question quand il s’agit de son avenir, de celui de ses enfants, de ce à quoi ses mandants l’engagent à l’instar de ce pays divisé en deux, comme aux plus beaux jours de l’Apartheid…de la bonne information.
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