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Sud Quotidien N° 6296 du 24/4/2014

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Me Oumar Youl sur le lancement du programme prioritaire de propreté: « Thiès est la ville la plus sale du Sénégal »
Publié le jeudi 24 avril 2014   |  Sud Quotidien


Oumar
© aDakar.com par DF
Oumar Youm
ministre de la décentralisation et des collectivités locales


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En attendant le démarrage vers 2017 du Programme national de gestion des déchets (PNGD), le gouvernement met en place un Programme prioritaire de propreté («3P»), «Sama cetu gox, sama yitté», d’un coût d’environ 2 milliards de F Cfa sur deux ans, pour améliorer le bien être des populations sur l’étendu du territoire national. La cérémonie de lancement de ce projet d’urgence a eu lieu hier, mercredi 23 avril 2014, à Kaolack. Occasion pour Me Omar Youm, ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales de révéler que, contrairement à la perception de la majorité des Sénégalais, Thiès est la ville la plus sale du Sénégal aujourd’hui.

Thiès, la cité du rail, est la ville poubelle du Sénégal. Le ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales se veut claire. Selon Me Omar Youm, qui répondait à une question sur le choix de Kaolack pour abriter la cérémonie de lancement du Programme prioritaire de propreté («3P»), «Sama cetu gox, sama yitté», contrairement à la perception de la majorité des Sénégalais, Thiès est la ville la plus sale du Sénégal aujourd’hui, même si les déchets qui accueillent toute personne à l’entrée de Kaolack heurtent la conscience.

«Pourquoi Kaolack, parce que c’était le choix qui a été fait déjà sur la base d’une perception» selon laquelle la capitale du Saloum est «la ville la plus sale. Il faut quant-même reconnaitre que Kaolack n’est pas la ville la plus sale comme on a l’habitude de le dire. D’après les sondages qui ont été faits et le résultat des enquêtes, c’est Thiès qui est la ville la plus sale, la ville qui est confronté vraiment à des problèmes de salubrité à un niveau très élevé. Mais dans la perception des Sénégalais, compte tenu du fait qu’à l’entrée de Kaolack, on voit des tas d’ordures comme un phénomène très heurtant, nous avons estimé devoir aller là-bas pour combattre cette perception, accompagner la collectivité locale et les populations», a-t-il expliqué.

Pour Me Omar Youm, il s’agit de «les aider à faire face à ce problème majeur qui impacte non seulement sur la santé publique, mais aussi sur l’environnement, notre perception et notre rang dans le tourisme» car «l’environnement fait parti des choix déterminants pour les touristes». Toutefois, a-t-il relevé, «on n’a pas encore fini de faire des études sur le recul du tourisme au Sénégal, mais je suis sûr que l’environnement et la gestion des déchets pourront être des facteurs limitants au progrès de la politique touristique».

2 milliards de F Cfa pour améliorer l’existant

Revenant sur le «Programme 3P», lancé par le Premier ministre Aminata Touré hier mercredi 23 avril à Kaolack, Me Omar Youm a expliqué que c’est un programme prioritaire de propreté qui entre dans le cadre de la lutte contre l’insalubrité des villes. Et toutes les régions du Sénégal sont concernées par ce programme d’urgence pour faire face aux déchets et dépôts sauvages. «Evidemment nous allons cibler les villes les plus attaquées par le phénomène des déchets, notamment Kaolack, Thiès, les cités religieuses pour ne citer que ceux-là. C’est un programme national qui verra ses actions s’étendre sur l’ensemble du territoire», a-t-il dit.

Son but est d’améliorer le bien-être des populations car le Sénégal est «un pays qui, à la limité, est harcelé par l’importance des déchets au niveau des collectivités locales, à l’entrée, à la sortie et au cœur des villes. C’est une situation qu’il faut déplorer et insister pour qu’on puisse trouver les meilleures solutions possibles pour apporter des correctifs à ce phénomène qui n’est ni dans notre culture, ni dans notre foi et ni dans la volonté des Sénégalais d’avoir un environnement sain», a martelé le ministre des Collectivités locales.

Le programme 3P dont l’objectif est de «contribuer à l’amélioration du cadre de vie des populations et au rayonnement du Sénégal à travers une mobilisation de tous les tous les acteurs locaux, l’amélioration de l’état de salubrité des localités ciblées et la création d’emplois», est évalué à environ 2 milliards de nos francs pour une durée de deux ans. «Le coût n’est pas à la hauteur des ambitions de ce qu’on voulait faire. Comme on le dit souvent, «un tient vaut mieux deux tu l’auras. Nous avons un budget qui tourne au tour de 2 milliards de F Cfa, c’est suffisant au moins pour améliorer l’existant en attendant un autre ambitieux programme qui sera dans sa phase opérationnelle vers 2016-2017 qui est le Programme national de gestion des déchets (PNGD) qui a une enveloppe beaucoup plus conséquente, même si elle est insuffisante: 17,500 milliards F Cfa», a informé Me Omar Youm.

Eliminer 1700 sites insalubres et créer 3000 emplois en deux ans…

A l’en croire, le Sénégal s’étant inscrit dans une logique d’élimination des déchets, le programme 3P traduit la volonté des autorités de transformer le Sénégal en territoire viable et compétitifs. Seulement, «le territoire ne peut pas être compétitif si le cadre de vie n’est pas la hauteur de la salubrité que nous voulons pour ce territoire. Je croix que la compétition est à ce niveaux». Mieux, a-t-il noté, le programme pourrait générer 1500 emplois par an, soit 3000 emplois sur les deux ans. «Nous sommes conscients que la finalité d’une bonne politique de gestion des déchets est la valorisation. La gestion des déchets solides constitue une opportunité de création de richesses et d’emplois, mais également une condition nécessaire pour assurer le bien-être social et la préservation de l’environnement».

Cependant, a-t-il reconnu, «les collectivités locales, compétentes en la matière, ne sont pas outillées techniquement et financièrement pour la prise en charge efficace des deux millions de tonnes de déchets produites annuellement». Pis, la prolifération des déchets, qui a atteint des proportions inquiétantes, avec l’identification et la caractérisation, au niveau de 48 communes, de plus de 1700 sites insalubres, a des incidences négatives sur la qualité de vie des populations et l’attractivité globale du pays. Et face à cette situation d’insalubrité généralisée, il a été décidé de mener, en phase d’urgence, ce Programme prioritaire de propreté, financé par l’Etat du Sénégal et qui va couvrir tout le pays en attendant les premières réalisations du Programme national de gestion des déchets (PNGD), explique un communiqué de l’Unité de coordination et de gestion (UCG) des déchets du ministère.

Réparer une «injustice»

Ce programme sera réalisé en deux phases sur une période de deux ans. La première phase permettra une mise à niveau de l’état de salubrité au sein des différentes localités, à travers l’exécution d’un Plan d’intervention de nettoiement (PIN) qui mobilisera plus de 5000 jeunes sur la base de volontariat. La deuxième phase consistera en une consolidation des acquis par la mise en œuvre, dans chaque collectivité locale, d’un Plan opérationnel de gestion des déchets (POGD), en privilégiant la planification par l’action. «Et c’est l’occasion d’appeler les populations, les acteurs territoriaux, les leaders d’opinion, les autorités politiques, religieuses et coutumières à créer des synergies fortes pour faire face à ce qui a été appelé une «bombe écologique» qui pèse sur le Sénégal et son environnement».

Me Omar Youm a également fait remarquer que les «3P», sont une réponse aux complaintes des collectivités locales et villes de l’intérieur qui s’offusquent du fait que Dakar bénéficie d’un appui conséquent de l’Etat pour le nettoiement, contrairement à elles. «Ce programme «3P» est une réponse à cette «injustice», parce que Dakar avec l’Entente Cadak-Car bénéficiait de 12,500 milliards de F Cfa de subvention. Aujourd’hui, nous avons estimé effectivement qu’il fallait, sur la base de l’équité territoriale et sociale, essayer de prendre une partie de cette enveloppe pour alimenter le programme «3P». Ce programme s’adresse effectivement à cette autre partie du Sénégal qui a les mêmes besoins que Dakar, c’est une réponse justement à cette sollicitude».

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