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« Parrainage : Au nom de qui et de quoi l’UE se permet de se mêler de nos affaires intérieures » (Par Dr Aliou Sow)
Publié le mercredi 19 juin 2019  |  Senego
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© aDakar.com par DF
Audition du ministre délégué chargé du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) par le HCCT
Dakar, le 17 novembre 2017 - Le Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) a auditionné le ministre délégué chargé du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC). Photo: Aliou Sow, ancien ministre, membre du Hcct
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Au nom de qui et de quoi l’UE se permet de se mêler de nos affaires intérieures de façon si condescendante au point de nous dire ce qu’il ne faut pas faire en matière électorale ? L’UE a deux membres permanents au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous attendons d’elle une prise de position claire et nette suivie d’actes en faveur au moins d’un siège de membre permanent pour l’Afrique.

Nous nous entendrons malgré nos petites querelles de préséance pour choisir le pays devant nous représenter. Vous avez vos principes et vos règles. Nous avons aussi les nôtres. L’amitié et le partenariat modernes nécessitent l’acceptation de la différence.

Le système de parrainage existe dans beaucoup de pays européens bien avant son introduction chez nous sous sa forme actuelle. Nous n’avons jamais porté un jugement sur vos pratiques électorales et pourtant elles sont parfois marquées par des contestations.
Aucun pays africain n’a condamné la répression des gilets jaunes encore moins les nombreuses carences démocratiques et les violations des droits humains dans une partie de l’Europe.
Vous pouvez dire nous aimons bien subir et nous taire en « negres battus et contents ». C’est vrai que « beggars are not choosers », « kougnouy diri do taneu fou sa ndong di diar « .

Moi-même qui vous parle, je suis foncièrement contre la forme d’organisation actuelle de notre système de parrainage peu transparent qui comportent plusieurs pièges contre la démocratie même si sa finalité peut être très bonne en cas de rénovation concertée des modalités de sa mise en œuvre. Je l’avais publiquement dit au debut à l’occasion du Congres constitutif des FDS dirigées par le Dr Babacar DIOP.

Avec plus de transparence, d’amont en aval, empêchant au pouvoir de se donner le privilège de favoriser ou d’empêcher des candidats de passer le filtre par de vicieuses manoeuvres en plus d’un système clair de financement des candidats retenus, de gestion des comptes de campagne et d’interdiction nette de l’utilisation des ressources financières, humaines et matérielles de l’Etat à des fins partisanes, le parrainage sénégalais servira de bon modèle au reste de l’Afrique.

J’espère que ces questions seront rigoureusement traitées par le fameux » Dialogue national » en cours quoique pollué par la puanteur du pétrole et du gaz et les autres odeurs et bruits des lacrymogènes et arrestations sur fond de déballages, de menaces, de calomnies et d’invectives. Cependant, il faut noter que ce sont les mêmes acteurs actuels du pouvoir qui protestent contre l’UE qui la sollicitaient systématiquement pour une intrusion dans nos affaires intérieures lorsqu’ils s’opposaient au régime du Président WADE.

Lors de notre découpage administratif que j’avais l’honneur de conduire de bout à bout, en plus de leurs marches, protestations protéiformes et menaces et provocations multiformes, ils avaient saisi l’UE d’un long courrier de dénonciation pour les aider à y mettre un terme. Quand je l’ai appris, j’avais juré de faire tout ce qui était possible auprès du Président de la République pour les empêcher d’avoir gain de cause par l’intrusion de l’UE dans des réformes aussi normales pour un gouvernement. Alhamdoulilahi, ils n’ont jamais atteint leurs objectifs dans ces conditions et même une fois au pouvoir, ils n’ont rien changé en fin de compte en depit de quelques gesticulations de début de mandat. C’est ça qu’on appelle, en réalité, CRÉER BEAUCOUP DE BRUITS POUR RIEN.

L’UE devrait plutôt s’intéresser à ses ressortissants et aux entreprises de ces derniers qui sont impliqués dans des accusations très graves dans la gestion de nos ressources naturelles en facilitant l’éclatement de la vérité non piégée.

Vous nous voyez juger de la pertinence ou non de voir la France fusionner ou pas ses collectivités territoriales? Oh que non! Ce sont leurs affaires intérieures. Mais quand il s’agit de nous, il faut toujours voler au secours de ces gens dotés d’une « childhood mentality » avec « no history of their own ». Quelles balivernes! Certains pensent encore qu’il faut nous encadrer comme des gamins à la crèche. Bou boukki faddeh wakhambaneh thia dokhinewala.
Nous sommes les vrais responsables de la manière dont nous sommes traités par les autres.

L’Europe et l’Afrique sont indissociablement liées et doivent entretenir des relations basées sur le respect mutuel et chaque partie doit s’interdire de s’immiscer dans les affaires intérieures de l’autre tant que les conditions de la « responsibility to protect » ne sont pas réunies.
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