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Frank Timis : "Aliou Sall, Samuel Sarr, Karim, Atepa et moi"
Publié le lundi 10 juin 2019  |  seneweb
Macky
© Présidence par DR
Macky Sall donne le coup d`envoi du dialogue national
Dakar, le 28 mai 2016 - Le président de la République Macky Sall a donné le coup d`envoi du dialogue national. Il a lieu au palais de la République. Photo: Aliou Sall, maire de Guédiawaye
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En 2016, en plein tourbillon lié à la gestion du pétrole et du gaz sénégalais, Frank Timis, cible de l’opposition et de la Société civile locales, brisait le silence. Pour se défendre et contre-attaquer.

Dans les colonnes de L’AS, il levait le voile sur les conditions de son entrée au Sénégal, par le biais de Petro-Tim, ses relations avec Aliou Sall, Samuel Sarr, Karim Wade et Pierre Goudiaby Atepa.

Aujourd’hui, trois ans après cet entretien, Timis est de nouveau sur la sellette. Il est placé au-devant de l’actualité par la BBC à travers son reportage intitulé "Scandale à 10 milliards de dollars". Un bon prétexte pour Seneweb pour republier les extraits (légèrement revus) de l’interview que nous avions reprise à l’époque.

Relations avec Aliou Sall

"J’ai rencontré Aliou Sall au début de l’année 2010 en Chine où il était chef du bureau économique de l’ambassade du Sénégal en Chine. C’est Pierre Goudiaby Atépa, qui est un excellent ami, qui me l’a présenté. Pierre et moi, nous ne faisons pas affaire, mais nous nous conseillons mutuellement. Je l’ai ensuite introduit auprès de plusieurs personnes en Chine.

Aliou Sall est un employé. Il avait un contrat avec Petroasia. Il n’a aucune action. Lorsque nous avons pris les actifs de Petrotim, il devient employé de Timis Corporation. Aliou Sall a un salaire qu’il reçoit mensuellement comme tout travailleur. Pourquoi autant d’attaques contre lui ? De quoi est-il fautif ? De quoi est-il coupable si ce n’est de travailler à convaincre des investisseurs à venir au Sénégal ?.

Plainte contre 21 personnes au Sénégal et à Londres

"J’ai entendu dire qu’ils (des membres de l’opposition, Ndlr) vont porter plainte contre moi. Moi je vais porter plainte contre les leaders de l’opposition à Londres. Ils vont devoir recruter des avocats et se rendre chaque semaine à Londres et ils vont dépenser plusieurs millions pour se défendre. Je vais également porter plainte contre eux ici à Dakar. Le journaliste sénégalais basé aux États-Unis (Baba Aïdara, Ndlr), qui a écrit contre nous en disant qu’on a reçu de l’argent de Kosmos, s’est rétracté. C’est sans doute Kosmos qui a porté plainte et il s’est rétracté. J’ai le meilleur avocat du Sénégal (Me El Hadji Diouf, Ndlr). Je porterai plainte contre 21 personnes au Sénégal lundi prochain.

Entrée au Sénégal

"J’ai commencé à faire du business au Sénégal en 2010-2011 avec Petroleum Africa. La première fois que j’ai rencontré le Directeur général de Petrosen et le ministre de l’Energie d’alors, Samuel Sarr, c’était en 2009. Samuel Sarr est un homme très intelligent. Je l’ai rencontré lors d’une conférence sur le pétrole et il m’a apostrophé : 'Pourquoi ne venez-vous pas investir au Sénégal ?'. (…)

(Il) a tellement insisté que j’ai finalement accepté. J’ai envoyé à Dakar une mission à la tête de laquelle il y avait mon Directeur exécutif, Thomson, qui était l’un des meilleurs au monde dans son domaine. La délégation s’est rendue à Dakar pendant une semaine et a eu des séances de travail avec Petrosen. A leur retour, ils m’ont dit qu’il y a un potentiel à Sénégal Sud vers les côtes gambiennes. Nous avons alors signé un MOU (Memorandum of undestanding) avec Petrosen. Ils ont estimé le budget à 70 millions de dollars avant même de savoir ce qu’on a découvert. On a formalisé en signant avec le gouvernement. En quelques semaines, on a signé pour 50 milliards. Entre temps, un ami m’appelle pour me dire que Samuel Sarr a été limogé et remplacé par Samuel Sarr.

Relations avec Karim Wade

"Pendant cinq semaines, j’ai tenté d’entrer en contact avec le nouveau ministre (Karim Wade, Ndlr). Pendant ce temps, le bateau était sur les côtes sénégalaises. Je devais payer trois millions de dollars de pénalités. On me mettait la pression et là j’ai craqué. J’ai demandé qu’on mette un terme au contrat parce que je n’en pouvais plus avec les pénalités. Vous pouvez vérifier cela à Petrosen.

Lorsque j’ai joint Karim Wade, il m’a fait venir au Sénégal en me donnant un rendez-vous. Une fois dans son bureau, on m’a dit qu’il a voyagé. Il m’a donné rendez-vous à Paris, puis en Arabie Saoudite et chaque fois, il me posait un lapin. Je me suis rabattu sur Pierre Goudiaby qui m’a aidé à rencontrer le président Wade. J’ai pu le rencontrer 10 fois et il m’a même offert un livre dédicacé. Wade est un homme bien, avec un gros coeur. Quand je lui ai expliqué où on en était avec l’industrie, il a immédiatement approuvé. Nous sommes restés ensemble pendant 5 heures. Il a appelé son fils pour lui intimer l’ordre de signer le contrat. Le lendemain, Karim m’appelle pour râler, mais finit par signer. (…) Il m’a crié dessus dessus et j’ai répliqué vigoureusement en lui disant qu’il n’est qu’un ministre et moi un homme d’affaires. Je lui ai dit : 'Vous êtes un fils à papa. C’est pourquoi vous avez sept ministères'.

Dans 7 ans, le Sénégal exploitera son gaz

"Dans 7 ans au plus, tout sera fait et le Sénégal va commencer à goûter au fruit de l’exploitation de gaz. Mais cela suppose un investissement colossal de 30 milliards de dollars. Ça va générer des milliers d’emplois pour les Sénégalais. Pourquoi veut-on qu’Aliou Sall se retire alors qu’il est en train de faire du bon boulot ?"
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