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Retour retardé au Sénégal d’Abdoulaye Wade pour soutenir son fils incarcéré
Publié le mercredi 23 avril 2014   |  AFP


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Me Abdoulaye Wade, ancien chef d’Etat du Sénégal


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Les partisans de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade qui devait rentrer mercredi à Dakar, après deux ans d’absence, pour soutenir son fils Karim incarcéré, ont accusé le régime du chef de l’Etat Macky Sall de volontairement retarder son retour.
"Wade est bloqué au Maroc, les autorités ne veulent pas qu’il arrive en plein jour", a déclaré à l’AFP son porte-parole, Serigne Mbacké Ndiaye. L’avion de l’ex-chef de l’Etat en provenance de Paris était attendu à Dakar à 14H00 (locales et GMT), mais M. Ndiaye n’a pas pu préciser quand le chef de l’Etat arriverait.
Aucun responsable gouvernemental n’avait pu être joint par l’AFP à ce sujet mercredi après-midi. Une source aéroportuaire marocaine a confirmé à l’AFP la présence d’Abdoulaye Wade à Casablanca.
Son avion y est cloué dans l’attente d’un feu vert "indispensable" des autorités sénégalaises pour qu’il regagne son pays. L’ancien président "se trouve actuellement dans un salon d’honneur de l’aéroport" de Casablanca, a indiqué cette source.
Abdoulaye Wade devait rentrer mercredi à Dakar après deux années passées en France depuis sa défaite à la présidentielle de 2012 pour soutenir son fils Karim Wade. Ce dernier, qui fut aussi un super ministre de son régime, est emprisonné et doit être jugé à partir de juin pour enrichissement illicite présumé.
De nombreux partisans du Parti démocratique sénégalais (PDS), formation d’Abdoulaye et de Karim Wade, se trouvaient le long de la route principale qui conduit à l’aéroport international de Dakar, dont l’accès leur a été interdit par d’importantes forces de la police anti-émeutes, a constaté un journaliste de l’AFP.
Seuls quelques responsables du PDS ont été autorisés à attendre Abdoulaye Wade devant l’aéroport. L’ancien président sénégalais, âgé de 87 ans et qui a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012, avait prévu de tenir un meeting à Dakar, meeting interdit par le préfet de la ville par crainte de "troubles à l’ordre public". Mais avant de quitter Paris, M. Wade avait demandé à ses partisans de se rassembler comme prévu, affirmant à une radio sénégalaise qu’il ne rentrait pas pour "déstabiliser" le régime de Macky Sall, son ancien Premier ministre qui l’avait battu au second tour de la présidentielle du 25 mars 2012.
Sa volonté de se présenter à un nouveau mandat avait cristallisé les mécontentements et provoqué de violentes manifestations parfois meurtrières dans tout le Sénégal, en particulier à Dakar.
Karim Wade avait été arrêté et placé en détention le 17 avril 2013. Il fut conseiller puis ministre aux larges pouvoirs durant le mandat de son père, au point d’être surnommé par la presse "ministre du ciel et de la terre".

- Les accusations contre Karim seront "balayées" -

Dans un entretien au quotidien français Le Monde lundi, l’ancien chef de l’Etat a accusé Macky Sall d’avoir "utilisé l’idée de la traque des biens mal acquis pour combattre Karim, le faire condamner, le priver de ses droits civiques pour qu’il ne se présente pas en 2017" à la présidentielle.
"80% des accusations sont déjà tombées" parce que "ça ne pouvait pas être mis à la charge de Karim. Nous allons balayer facilement les dernières accusations", a-t-il affirmé.
Le nouveau pouvoir sénégalais, qui a déclenché une traque des biens
présumés mal acquis, l’a mis en garde.
"On aurait bien aimé l’accueillir comme un ancien chef d’Etat" mais il a "fait l’option d’un retour politique (...). Personne ne doit jouer à déstabiliser le pays. Ce n’est conforme ni à son âge, encore moins à son statut d’ancien chef d’Etat", a dit le porte-parole du parti présidentiel,
Seydou Guèye, à une radio locale.
Outre le soutien à son fils, "Wade est secrétaire général d’un parti qui se prépare (à aller) aux élections locales" et "il a l’obligation de venir soutenir" sa formation, selon Serigne Mbacké Ndiaye.
Des élections locales sont prévues le 29 juin au Sénégal. Le PDS contrôle plusieurs communes et régions mais il traverse une période de turbulence depuis le départ du pouvoir d’Abdoulaye Wade.
Plusieurs responsables et militants du PDS ont rejoint l’Alliance pour la République (APR), le parti de Macky Sall, ou ont créé leurs propres formation et mouvements politiques.
Des dirigeants du PDS sont également poursuivis, emprisonnés ou interdits de sortie du territoire dans le cadre de la traque des biens mal acquis présumés qualifiée par M. Wade de "chasse aux sorcières". En tant qu’ancien chef de l’Etat aujourd’hui âgé, Abdoulaye Wade devrait lui-même échapper à toute poursuite judiciaire.
mrb-ob/stb/cs/sd



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