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L’opportunisme politique de Sonko
Publié le vendredi 31 mai 2019  |  Rewmi
Ousmane
© aDakar.com par MC
Ousmane Sonko, candidat à la Présidentielle
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Le leader de Pastef, Ousmane Sonko n’a pas souhaité se faire représenter aux concertations nationales initiées ce 28 mai à l’initiative du Président Macky Sall.

Il est resté, se faisant, fidèle à une ligne de conduite dégagée depuis que l’idée de ce dialogue a été mise en place. Pourtant, nous étions nombreux, parmi les observateurs, à penser qu’il était membre du Front de résistance national représenté par Mamadou Diop Decroix au même titre que les autres candidats malheureux à la présidentielle. Que nenni, Sonko a tenu à se démarquer et de quelle manière.

Au moment où le peuple semblait avoir retrouvé une forme de sérénité, Sonko se lance dans une dynamique herculéenne de nettoyage des écuries d’Augias. Il a frappé fort dans un discours qui ne laisse aucune place au doute par rapport au fait qu’il reste ce candidat blessé à la présidentielle parce que pensant que le scrutin a été truqué.

Sonko s’inscrit ainsi dans la même dynamique que Abdoulaye Wade du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui, dés le début, a tenu à boycotter.

La réalité est que là, le leader de Pastef fait preuve d’un opportunisme politique certain.

Le relatif retard dans sa réaction montre qu’il a largement exploité le contexte pour en tirer un dividende politique plus grand que s’ il avait rejoint les rangs.

Il a attendu que le monde entier soit braqué sur le Sénégal pour un évènement qualifié d’inspiré, de remarquable démonstration de la vitalité de notre démocratie pour se démarquer. Et pour cause!

Sonko qui sait que la nature a horreur du vide, face au silence d’Idrissa Seck, à l’absence de Wade qui fête ses 93 ans, sait qu’il a une carte à jouer: Celle de s’ériger en leader de l’opposition. Car, en dehors du Pds ravagé par des problèmes internes dont le non-retour de Karim, un parfum de réconciliation nationale s’est dessinée ce mardi autour du Chef de l’État.

Et le jeune leader, percevant le danger de faire un blanc-seing pour Macky qui, normalement va devoir gérer ses cinq ans sans anicroche après ces concertations, s’est braqué.

Pas question, pour lui, de laisser Macky dérouler tranquillement son agenda. Il va jouer les trouble-fêtes quelles que soient par ailleurs les prédispositions du Chef à faire amende honorable et à appliquer toutes les résolutions qui sortiront de ces assises.

En clair, Sonko verse dans des calculs politiques même s’ il est libre de penser qu’avec Macky, le dialogue ne sera pas sincère.

Il sait que c’est un jeune leader, une étoile montante qui a tout son avenir devant lui. Alors, son réflexe est d’éviter le contact avec ceux qui, pour lui, ont les mains sales.

Dans cette dynamique, il a mis dans le même panier opposition présente et majorité. Il n’a épargné personne.

Or, à notre humble avis, ceux qui étaient présents ont des raisons objectives de le faire, plus que Sonko de boycotter.

Pour une fois que des concertations se tiennent avec une personnalité indépendante sous Macky et qu’il donne des gages d’en appliquer les conclusions, il serait plus indiqué d’y répondre et de voir ce que l’avenir nous réserve.

Si l’Opposition nourrit des griefs par rapport surtout au processus électoral, c’est l’occasion de les mettre sur la table. A défaut, les incompréhensions vont toujours persister alors que des échéances électorales se peaufinent à l’horizon.

Boycotter ce dialogue, c’est travailler à maintenir là situation de suspicion de tension.

Or, si le Pds peut le faire parce que le cas Karim est une équation à plusieurs inconnues, Sonko pourrait, lui, être beaucoup plus positif.

Mais son attitude montre qu’il a appris à faire la politique, qui est un jeu de renard donc de simulation et de dissimulation.

Assane Samb
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