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Pilier du PDS, Oumar Sarr assiste au dialogue national contre l’avis d’Abdoulaye Wade
Publié le jeudi 30 mai 2019  |  Jeune Afrique
Oumar
© Autre presse par DR
Oumar Sarr, coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais
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Le secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS) s'est rendu mardi au palais présidentiel pour participer à l'ouverture du dialogue national organisé par le président Macky Sall. Il explique à Jeune Afrique avoir décidé « en son nom propre » de rompre avec la consigne de boycott donnée par Abdoulaye Wade.

Allié de toujours d’Abdoulaye Wade, pilier du Parti démocratique sénégalais (PDS), Oumar Sarr a désobéi à la consigne de boycott du dialogue national formulée par le numéro un du parti, Abdoulaye Wade. Ce mardi, le secrétaire général adjoint du PDS s’est présenté au palais présidentiel. Une rupture claire avec la ligne édictée par l’ex-chef de l’État, qui annonçait hier soir « maintenir sa décision de ne pas [y] participer », via un communiqué signé par l’ancien chef de l’État.

Tout en affirmant à Jeune Afrique être venu « en [s]on nom propre » au lancement officiel du dialogue, l’ancien député et maire de Dagana (Nord) dénonce une « décision unilatérale » du chef du parti libéral, Abdoulaye Wade. « En l’absence de tenue régulière des instances de décision, le parti n’a pas pu se réunir et j’ai décidé de participer au dialogue », insiste-t-il. « C’est l’heure de discuter », a-t-il ajouté, alors qu’il était en route vers le palais, où il a retrouvé Cheikh Tidiane Sy, également membre du PDS.

Plus de réunion depuis trois mois

« Nous avions l’accord d’Abdoulaye Wade pour participer au dialogue. Le PDS était même venu avec des propositions. Et puis la position du parti a été modifiée », relate le secrétaire général adjoint du parti. Comment expliquer ce revirement ? Oumar Sarr assure n’avoir aucune information à ce sujet. « Nous n’avons plus de réunions depuis trois mois », dénonce-t-il. « Nous continuerons à porter les revendications de l’opposition », assure-t-il toutefois.

Outre la désignation d’une « personnalité neutre » pour conduire le dialogue national, le PDS avait également posé deux préalables à sa participation au dialogue : la libération de Khalifa Sall et la révision du procès de Karim Wade. Deux exigences rejetées par la majorité présidentielle.

Lors d’une réunion qui s’est tenue dimanche, le Front de résistance nationale (FRN), qui regroupe la majeure partie des partis d’opposition, avait de son côté désigné Mamadou Diop Decroix (AJ-PADS) comme son représentant au dialogue.

« Le dialogue a déjà démarré et va continuer, avec ou sans [la] participation [de l’opposition] », assurait courant mai à Jeune Afrique El Hadj Hamidou Kassé, ministre-conseiller en charge de la Communication de Macky Sall.

Quel avenir pour le PDS ?

Oumar Sarr n’est pas le premier cadre du comité directeur à rompre avec les injonctions de son parti. Fin 2018, la candidature de Madické Niang à l’élection présidentielle du 24 février provoquait un bouleversement au sein du PDS. Ce proche d’Abdoulaye Wade transgressait ouvertement la ligne « Karim ou rien ! », qui faisait de Karim Wade – dont la candidature a finalement été invalidée par le Conseil constitutionnel – le seul candidat acceptable du PDS.

Refusant le « Plan B » que souhaitait incarner Madické Niang, Abdoulaye Wade avait alors appelé ses électeurs à boycotter le scrutin. Rompant avec cette stratégie, le porte-parole du parti, Babacar Gaye, avait publiquement appelé les Sénégalais de son fief électoral à se rendre aux urnes. Cette sortie lui aura-t-elle coûté sa place ? Le mois dernier, l’avocat El Hadj Amadou Sall le remplaçait en tant que porte-parole du PDS.

Ce nouvel acte d’insubordination semble prouver que les cadres du parti adhèrent de moins en moins à la stratégie jusqu’au-boutiste de leur chef. Interrogé sur son futur au sein de l’instance politique, en chemin vers le Palais de la République, où se tient le dialogue national, Oumar Sarr assurait ce mardi à Jeune Afrique être « toujours membre du PDS ». « Nous verrons comment les choses vont évoluer : à chaque jour suffit sa peine », ajoutait-il.
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