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Sénégal: le meurtre de deux femmes indigne les populations
Publié le lundi 20 mai 2019  |  Agence de Presse Africaine
Binata
© Autre presse par DR
Binata Camara, la fille retrouvée assassinée à Tamba
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Bineta Camara, une fille qui a récemment fêté ses 23 ans, a été retrouvée « violée, tuée et abandonnée chez elle » samedi soir dans la région de Tambacounda (est), au moment où le corps d’une autre femme nue, la quarantaine, a été découvert dimanche au marché de Ouakam (Dakar) : deux morts atroces qui continuent de soulever des réactions d’indignation auprès de la population sénégalaise.

Depuis le week-end, de nombreuses photos de Bineta Camara, une voilée femme et fille du directeur de l'Agence de développement local (ADL), inondent les réseaux sociaux.

Selon des sources médiatiques, elle a été tuée chez elle dans la soirée du samedi en l’absence de ses parents. Son père est à Dakar et sa maman, une commerçante en voyage en Chine.

Cependant plusieurs médias ont rapporté ce lundi matin que le gardien de la maison est considéré comme le premier suspect vu que des « traces de sperme ont été trouvées » sur lui par les enquêteurs.

Peu après ce fait macabre noté dans la partie orientale du pays, le cadavre d'une dame en état de décomposition, selon plusieurs sources médiatiques, a été découvert la veille dans le marché de Ouakam, une commune dakaroise.

Dans cette même semaine également, dans la région de Thiès, une jeune fille de 18 ans a été tuée dans la chambre de son copain guinéen. Seneweb rapporte que le présumé meurtrier, « toujours en fuite », aurait fracassé le crâne de sa copine avant d'abuser d'elle sexuellement.

« Humainement contre la peine de mort »

Ces différents abus sexuels suivis de meurtres contre les femmes ont provoqué une vague d’indignation dans la population dakaroise. Certains sénégalais sous le coup de la colère, réclament le rétablissement de la peine de mort abolit le 10 décembre 2004 au Sénégal, pour dissuader les auteurs de ces actes ignobles.

Ce qui n’est cependant pas l’avis de l’islamologue Abdoul Aziz Kébé qui, « humainement, (est) contre la peine de mort ». Cependant, a-t-il souligné, le musulman dans le cadre de sa religion est obligé de suivre les prescriptions divines qui avalisent ce genre de sanction dans certains cas comme le meurtre.

Toutefois, des organisations comme la Plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité « ËTU JAMM » ont demandé une plus grande protection et sécurité à l’endroit des populations, tout en condamnant « fortement les actes macabres de plus en plus fréquents à l’encontre de personnes notamment les femmes et les filles ».

Selon elle, les agressions « d’une violence inouïe commises avec des armes ces derniers jours » doivent motiver l’Etat « à assumer davantage ses responsabilités » de protection et de sécurité de ses citoyens et citoyennes, en contrôlant notamment « la circulation des armes légères ».

La plateforme appelle également à la responsabilité des familles et des communautés « pour plus de vigilance et de prévention ».

Analysant cette montée de la violence dans la société, le sociologue Djiby Diakhaté estime « nous avons une société boiteuse qui clopine à cause de la violence qui est très présente à tous les niveaux ».

« Réinterroger le Coran sur le rôle de l’Homme »

« Les valeurs fondatrices de la société qui imprimaient une orientation de la conduite des acteurs sont en train de se déliter », a-t-il expliqué dans Vox Populi.

M. Diakhaté a invité par ailleurs les pouvoirs publics à « mettre en place des fondamentaux pour permettre à la société de marcher sur ses deux jambes ».

Notant comme le sociologue que « la violence est dans la société sénégalaise », l’islamologue Abdoul Aziz Kébé a invité dans un autre angle les conférenciers à revoir leurs prêches concernant le rôle des femmes dans l’islam. Parce que dans notre pays, elles « sont victimes d’une très grande injustice sur tous les plans au nom de la religion ».

Ainsi, a lancé M. Kébé, par ailleurs Délégué général au pèlerinage à la Mecque : « Il est temps dans notre pays de cesser de faire des conférences sur +le rôle de la femme dans…+ (il le répète 3 fois), en confinant la femme dans une situation de soumission à l’homme et d’inviter les gens à réinterroger le Coran sur le rôle de l’Homme ».


ODL/cd/APA
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