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Après le discours du 1er mai de Macky Sall: Les syndicalistes se préparent à des lendemains de confrontations
Publié le mercredi 8 mai 2019  |  Enquête Plus
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© Présidence par DR
1er mai: Remise des cahiers de doléances au président de la République
Dakar, le 1er mai 2019 - Le président de la République a reçu au palais les centrales syndicales pour la traditionnelle remise des cahiers de doléances à l`occasion de la fête internationale du Travail.
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La cérémonie de remise des cahiers de doléances du 1er mai a laissé un goût amer aux syndicalistes du monde du travail. La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement l’a clairement fait savoir hier, lors d’un point de presse.

Si les récentes rencontres avec les ministres de l’Education et de la Santé présageaient une suite positive à leurs revendications, il semble que les propos du chef de l’Etat, lors de la cérémonie de remise des cahiers de doléances, aient obscurci l’horizon. C’est, en tout cas, ce que pense la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Force du changement (Cnts/Fc). Le syndicat déplore l’absence des points saillants de leurs revendications dans l’allocution du chef de l’Etat, lors d’une cérémonie hautement symbolique pour le secteur. Dans le secteur public, il s’agit, entre autres, de la situation des ex-travailleurs du chemin de fer, de la Sias et d’Ama Sénégal, des sociétés de nettoiement et de ramassage d’ordures à Dakar, le non-respect des engagements du gouvernement dans le secteur de l’éducation ainsi que la question de la correction des iniquités dans le système de rémunération des agents de la Fonction publique.

Concernant le secteur privé, les syndicalistes demandent, pour le règlement de la dette inférieure qui affecte les entreprises, l’assistance à celles qui sont sérieusement en difficulté (Sonacos, Sotexka Kaolack, Dbf) et l’attribution de toute la marge de soutien au raffinage à la Société africaine de raffinage (Sar) basée à Dakar.

Aujourd’hui, les syndicalistes, par la voix de leur secrétaire général Cheikh Diop, prédisent des lendemains de confrontations, si Macky Sall ne privilégie pas le dialogue quant à leurs revendications. ‘’Nous ne sommes pas rassurés, depuis les propos du président lors de la Fête du Travail. Il a clairement fait savoir qu’il n’est pas là pour réparer le lourd passif social de ses prédécesseurs. Pourtant, c’est sur cette base que nous l’avons réélu. Il avait promis la résolution de ces questions, lors de sa campagne. Nous l’avons choisi pour qu’il répare les pannes et les injustices qu’ont commises les régimes précédents. S’il ne répare pas ce qui est en panne, arrivera un moment où plus rien ne marchera’’, lance Cheikh Diop.

Ainsi, lui et ses camarades, conscients que le président ne peut tout résoudre, demandent qu’il fasse des efforts, au lieu d’adopter une position radicale comme celle du 1er mai dernier.

Plusieurs travers à l’ordre du jour

Selon Cheikh Diop, le gouvernement s’est lancé dans une démarche servant à discréditer les centrales syndicales et ce, avant même le jour de la Fête du Travail. ‘’Ils ont fait croire à l’opinion publique que nous recevons de grosses sommes d’argent. J’aimerais préciser que ces subventions sont un droit et que cela existe depuis l’indépendance. C’est avec Macky Sall que nous ne les avons plus’’, explique le secrétaire général de la Cnts/Fc. En outre, sous tous les régimes précédents, existaient chaque année une rencontre avec le président et deux autres avec le Premier ministre. Toutes ces prérogatives, selon les syndicalistes, ont aussi disparu sous Macky Sall.

Par ailleurs, ils estiment que la situation des ex-travailleurs d’Ama Sénégal, de la Sias et du chemin de fer peut être prise en charge par le gouvernement, car nécessitant un décaissement de moins de 4 milliards de francs Cfa.

Le 1er mai dernier, le chef de l’Etat avait clairement fait savoir que l’augmentation des salaires n’est point à l’ordre du jour, vu les moyens limités de l’Etat. Là encore, la Cnts/Fc objecte : ‘’Nous n’avons pas encore soulevé la question des salaires. Nos revendications ne reposent pas que sur l’argent. Il n’a pas à se précipiter sur une question que nous n’avons pas abordée. Des enseignants souffrent de 68 mois d’arriérés de salaires au lycée Kennedy. D’autres travailleurs ne sont pas payés pour leurs heures supplémentaires. Voici autant de problèmes qui régissent la lutte syndicale. Le régime veut affaiblir les centrales syndicales, en semant la zizanie entre elles, grâce à l’argent. Mais cela ne passera pas’’.

Au nom de la Cnts/Fc Cheikh Diop affirme avoir des propositions de sortie de crise à faire, si et seulement si le président choisit le dialogue.

Qualifiant la cérémonie du 1er mai de ‘’rencontre de la négation’’, les syndicats comptent apporter la réplique. ‘’Nous entamerons sans délai des concertations avec les organisations syndicales amies non affiliées, mais aussi avec toutes les centrales qui partagent avec nous la même appréciation de la rencontre du 1er mai et de l’état actuel du dialogue social’’, annonce le secrétaire général.
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