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1er Mai, hausse des salaires: Les vérités crues de Guiro
Publié le lundi 6 mai 2019  |  Rewmi
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© aDakar.com par DF
Les travailleurs sociaux marchent pour réclamer leur salaire
Dakar, le 15 Janvier 2015 - Les travailleurs municipaux de Dakar ont effectué une marche pour réclamer le paiement de leur salaire. Plusieurs leaders syndicaux ont assisté à la manifestation. Photo: Mody Guiro, leader syndical
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Le Secrétaire général de la Confédération nationale des Travailleurs du Sénégal, Mody Guiro, a été, ce samedi, l’invité du Grand Oral. Sur les ondes de la 97.5 Rewmi FM, le syndicaliste est revenu sur la célébration du travail, le 1er mai dernier, et la rencontre avec le Chef de l’Etat, entre autres sujets. Morceaux choisis.

Augmentation de salaires

Le Président de la République a indiqué, lors de notre dernière rencontre à l’occasion de la célébration de la fête du travail, qu’il n’y aura pas une augmentation des salaires. Vous savez que nous sommes habitués à rencontrer le Chef de l’Etat. Je pense que le Président Macky Sall a été très clair. Il faut d’abord préciser que les syndicats, dans la plateforme revendicative, ont une demande d’augmentation générale des salaires conventionnels dans le secteur privé. Malheureusement, nous les organisations, n’avons pas abouti à des conclusions satisfaisantes. C’est pourquoi nous avons interpellé le Chef de l’Etat lors du 1er mai pour qu’il puisse demander également aux patronats de faire des pas, étant entendu que le Président de la République est le patron des fonctionnaires de l’Etat, mais il n’est pas le patron des travailleurs du secteur privé. Dans sa réponse, le Président de la République a appelé les parties à se retrouver pour arriver à un consensus. Sur cette question, il faudrait que les gens le comprennent bien. Il a dit que les travailleurs avaient fait une demande élevé de 25%, qu’il fallait peut-être arriver à couper la poire en deux pour arriver à un consensus. L’autre aspect, c’est également dans la plateforme des syndicats, nous y mettons en première position la révision du système de rémunération des travailleurs de la fonction publique. Et, quand on parle de révision du système de rémunération, il est évident que nous nous attaquons à des fondamentaux qui, je pense, ont fait l’objet de réclamation dans certains secteurs que sont l’éducation, la santé,… D’autres syndicats qui ne sont pas nombreux, mais qui ont aussi cette même position de voir leurs conditions de rémunération améliorées pour plus de justice et d’équité. Parce que dans la fonction publique, vous avez des fonctionnaires avec des indemnités qui peuvent atteindre le sommet et d’autres qui n’ont rien. La suppression des inégalités voudrait en tant que syndicat que nous puissions revendiquer aux côtés de ces syndicats pour qu’il y ait une rémunération beaucoup plus équitable.

A qui étaient destinés donc les propos du Chef de l’Etat?

Je pense qu’entre le Chef de l’Etat et les syndicats, quand ils se retrouvent, il y a dialogue mais aussi humour quelque fois. Quand les gens disent aussi qu’ils vont aller en grève, le Gouvernement peut dire que je ne donne que ce que j’ai, même si vous allez en grève. C’est comme ça qu’il faut comprendre la réponse du Chef de l’Etat et cela ne nous dérange pas. Entre les syndicats et le Président de la République, il y a une forte compréhension. Vous savez que nous savons prendre nos responsabilités quand il le faut, quel que soit le Président de la République qui est là. Mais quand le dialogue s’installe, il faut dialoguer et tenter de trouver des solutions et convaincre. Si la menace est là, il faut que l’Etat aussi prenne sa position, que chacune des parties puisse s’assumer. Nous sommes pour le moment dans la logique du dialogue et chacun prendra sa responsabilité. Et je crois que le Président de la République n’a pas dit niet à tout. Ensuite, je pense que le pouvoir d’achat des travailleurs ne se limite pas seulement aux salaires. Il y a aussi d’autres questions telles que les changements sociaux (…). Si on augmente les salaires et qu’on ne diminue pas le prix du logement, ça ne sert à rien. Il faut que les jeunes que vous êtes puissent avoir accès aux logements sociaux. Le 1er mai, c’est quelques heures avec le Président de la République, or l’action syndicale c’est toute une durée. Ce qui se passe dans les coulisses, ce qui se passe dans les ministères, ce qui se passe dans les contacts informels, etc. mais on ne peut pas l’étaler simplement un jour. Le mouvement syndical n’est pas ce qu’on voit simplement dans les plateformes revendicatives du 1er mai. On sait assumer et prendre nos responsabilités quand il le faut, sans pour autant verser dans le dilatoire ou dans la démagogie. Je pense que l’Etat a ses tableaux de bord et nous avons nos revendications. Donc, nous demandons seulement que le dialogue puisse s’instaurer et trouver des solutions.

Le Président Sall a dit aux ministres de ne pas signer des accords qui ne sont pas validés en conseil des ministres

Je pense que l’Etat doit être en mesure de respecter ses engagements. Le problème aujourd’hui, c’est que l’Etat a négocié avant de donner des choses, mais il ne respecte pas ses engagements. Si vous signez un accord, vous devez le respecter. Le Président Sall a aussi le droit de dire à ses ministres ne signez pas ce que vous ne pouvez pas respecter. Et, on ne peut pas empêcher aux syndicats de revendiquer parce que c’est notre rôle de demander. Pour la grève, c’est une arme qu’il faut utiliser en dernier ressort, c’est-à-dire quand vous n’avez plus de solutions. Parlant toujours de la grève, je dis que le salaire est une contrepartie du travail. Vous travaillez, vous êtes payé. Vous ne travaillez pas, vous n’êtes pas payé. Dans le secteur privé, quand je suis en grève, je ne suis pas payé. Maintenant, dans les relations ou dans les accords finaux, on peut y mettre une clause pour essayer de voir comment réduire ou modérer certaines choses. Le tout c’est un rapport de force.

L’avenir du mouvement syndical

Si vous prenez le mouvement syndical dans son ensemble, partout ; que ce soit en Europe ou en Afrique, on se rend compte que le mouvement syndical traverse des moments difficiles. Car le capital est devenu plus vorace et la concurrence et la globalisation transcendent les frontières. Les travailleurs du monde vivent quotidiennement cela. Et le volet social est le volet le plus facile pour augmenter les profits. Il y a les avancées technologiques, les restructurations des entreprises qui fusionnent partout dans le monde. Le contrôle de toutes ces richesses accumulées par 1% de la population mondiale et ces gens-là continuent toujours d’être plus gourmands, de telle sorte que si vous voyez la croissance économique dans certains pays, les richesses augmentent de toute façon. Parallèlement, si vous faites la comparaison avec la croissance des salaires, ça ne bouge pas. Le mouvement syndical est confronté à ces difficultés, notamment le non-respect des droits, les violations des droits, des libertés syndicales dans beaucoup de pays, la crise de l’emploi, augmenter le nombre d’hommes et de femmes dans le mouvement syndical, la division des syndicats.

Cheikh Moussa SARR
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