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Seydou Guèye, porte-parole de l’Apr: ‘’Macky Sall veut réformer le modèle organisationnel de l’Etat’’
Publié le lundi 6 mai 2019  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par SB
Passation de services au Secrétariat général du gouvernement
Dakar, le 15 septembre 2017 - Abdoul Latif Coulibaly a passé le témoin à Seydou Guèye au poste de secrétaire général du gouvernement du Sénégal. Abdou Latif Coulibaly a été nommé ministre de la Culture.
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Sa non reconduction dans le nouveau gouvernement a surpris plus d’un. Pourtant, l’ancien Secrétaire général et porte-parole du gouvernement dédramatise. Même s’il se dit un peu surpris par la tournure des évènements, Seydou Guéye pense tout simplement que sa mission s’est achevée avec la fin du septennat. Dans cet entretien avec EnQuête, il aborde avec lucidité, les questions brulantes de l’heure dont la révision constitutionnelle engagée par le président Macky Sall qui, selon lui, vise à réformer le modèle organisationnel de l’Etat pour plus de célérité, d’efficacité et d’efficience dans la satisfaction des besoins des Sénégalais. Il n’a pas manqué de jeter une grosse pierre dans le jardin d’Idrissa Seck et sa bande qui, selon lui, sont en retard d’un train.

Entretien.

L’Assemblée nationale examinera demain samedi la loi portant révision de la constitution. D’abord, qu’est ce qui, selon vous, sous-tend cette réforme engagée par le président de la République, au lendemain de sa réélection ?

Incontestablement, une volonté de faire mieux et de faire vite au grand bénéfice des Sénégalaises et Sénégalais. Le Président Macky Sall veut gagner en rapidité, efficacité et efficience dans la mise en œuvre des politiques publiques. Au-delà du discours, cette détermination à réussir l’émergence et à changer la vie des Sénégalais justifie son courage réformateur. En vérité, si l’on observe très bien les choses, on se rend compte qu’avec le Président Sall, la réforme est consubstantielle à la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent, structuré autour de grands projets et d’un agenda de réformes. Cette dynamique a permis d’engager la transformation structurelle de notre économie, de réussir des performances économiques inédites, de stabiliser le taux de croissance du PIB, de réaliser un bilan social plus qu’élogieux entre 2012 et 2019. Maintenant, il convient d’aller vite et de faire encore mieux.

Quelle est l’urgence d’engager de telles réformes ?

Naturellement, quand on passe d’un mandat de 7 ans à un mandat de 5 ans, on dispose de moins de temps. Avec la mise en œuvre réussie du premier Plan d’actions prioritaires du Pse, le Sénégal a changé d’échelle et de paradigme en matière de politique de développement. Il nous faut améliorer nos pratiques, revoir nos procédures et surtout raccourcir les cycles, en veillant constamment à la qualité du service public et aux délais de réalisation impartis. Ainsi près avoir stabilisé le taux de croissance moyen du PIB sur la période du PAP1 autour de 6,5 %, il convient de le hisser autour de 9,5 %. La stratégie change, il faut que l’organisation suive. C’est toute l’ambition du PAP2 du Pse consignée dans le programme ‘’Ligeyyal Eleuk’’.

Le Président Sall, dépositaire des grandes espérances du peuple sénégalais, veut renforcer l’efficacité de l’Etat, pour absorber de façon optimale, les 7.700 milliards du Groupe consultatif. Il a aussi l’ambition de favoriser la création d’un million d’emplois pour consolider l’insertion sociale des jeunes et l’autonomisation des femmes, en engageant fermement l’industrialisation du Sénégal. Sans parler de la reforestation de notre pays, du renforcement de son dispositif agro-écologique, pour améliorer significativement le cadre de vie de tous les citoyens et préparer notre pays pour son rendez-vous avec l’avenir, à travers le numérique. Et quand vous avez tout cela à faire, en 5 ans, vous devez adapter votre organisation à votre stratégie. Voilà tout le sens de l’urgence, mieux s’occuper du Sénégal et des Sénégalais. Il nous faut des réponses nouvelles à chacun de ces défis, dans des délais rapprochés.

Dans cette réforme, le président Macky Sall engage la suppression du poste de Premier ministre de notre architecture institutionnelle. Qu’en pensez-vous ?

J’ai entendu certains acteurs supputer des soubassements politiques. Il n’en est rien, de mon point de vue. Cette réforme est purement technique et administrative pour transformer notre administration en une organisation agile. C’est en réalité une réforme du modèle organisationnel de l’Etat, en vue d’une grande célérité de l’administration et de plus d’efficacité et non une modification du régime présidentiel. Pour bien comprendre le sens et la portée de la révision constitutionnelle, il convient de l’appréhender de façon globale. Vous savez, dans notre modèle, le pouvoir exécutif est structuré en trois paliers. Le premier est celui du pilotage, qui reste le domaine exclusif du chef de l’Etat ; le deuxième est celui de l’instruction, délégué au Premier ministre et le troisième palier, qui concerne l’exécution des politiques publiques, est l’attribution des ministres. Ainsi, en supprimant le palier du Pm, le processus décisionnel est raccourci. Les ministres rendent compte directement au chef de l’Etat et de façon incidente, le monitoring se fera directement à son niveau.

Senghor et Abdou Diouf l’ont tenté en 1963 et en 1983, avant de le restaurer. Pensez-vous que la suppression du Pm puisse être concluante ?

Il me semble que les deux précédentes expériences n’avaient pas la même perspective que celle du Président Macky Sall. Dans le cas présent, la suppression du poste de Pm est en congruence avec la transformation du ministère de l’Economie et des Finances, scindé autour de ses deux cœurs de métiers pour plus de cohérence, de célérité et d’efficacité. D’une part, la mobilisation des ressources est confiée au ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération.

D’autre part, l’ordonnancement des paiements, la gestion des régies financières et du Budget revient au ministre des Finances et du Budget. Par le passé, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, assisté d’un ministre délégué chargé du Budget, concentrait à lui seul toutes ces attributions. A cette innovation, il faut également ajouter la mise en place d’un nouveau cadre d’intégrité pour un gouvernement plus ouvert dans ses relations avec les citoyens et qui promeut l’accès à l’information de ces derniers. Naturellement, toutes ces innovations constituent les actes majeurs de la grande réforme de l’administration qui doit conjuguer avec la transformation digitale de son organisation et la dématérialisation de ses procédures pour être en phase avec la modernité.

N’est pas là une manière pour le président de la République de différer le débat sur sa succession, dès lors qu’il ne sera pas candidat en 2024 ?

Rien de ce que je viens de vous dire n’est politique. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une réforme technique et administrative qui n’a rien à voir avec la chronique d’une succession non encore ouverte. Cette question viendra à son heure et l’Apr l’abordera en toute responsabilité. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de s’occuper encore mieux du Sénégal et des Sénégalais.

La voie parlementaire empruntée par le président de la République pour mener cette réforme est contestée dans certaines franges de la population qui estiment qu’il devrait plutôt passer par voie référendaire. Qu’en pensez-vous ?

J’ai entendu Me Aïssata Tall Sall apprécier la question avec pertinence. Et je partage totalement sa grille d’analyse en trois points, autour de l’opportunité de la réforme, de sa légitimité et de sa légalité. A mon sens, cette réforme est opportune au regard des considérations que je viens d’évoquer. Elle est également légitime, car la constitution donne au président de la République les prérogatives exclusives de définir la politique de la nation. Enfin, elle est légale, car elle utilise une procédure prévue expressément par la constitution. C’est donc un faux débat que d’invoquer l’impératif du référendum là où la constitution ne l’exige pas et qui plus est, coûterait très cher aux contribuables sénégalais ou d’invoquer les concertations préalables, comme si la loi y obligeait. Je crois que les citoyens comprennent bien qu’ils seront à terme les principaux bénéficiaires des effets positifs attendus de la réforme. Maintenant, vous avez une partie de l’opposition, totalement sonnée et complètement reléguée dans les marges de la scène politique, depuis le 24 février 2019, qui cherche à intoxiquer les Sénégalais.

Beaucoup voient derrière cette réforme une tentative de modification de la nature de notre régime démocratique. Certains parlent de régime présidentiel, d’autre de présidentialiste et les plus téméraires de régime parlementaire. Qu’en pensez-vous ?

Notre régime politique ne change en rien. Avec cette révision constitutionnelle, nous aurons un régime présidentiel rationalisé. Et c’est tout. Le gouvernement, même sans Premier ministre, n’en reste pas moins une institution. Par contre, il faut apprécier positivement la consolidation de la séparation des pouvoirs et de l’équilibre entre les pouvoirs qui vont s’instaurer, une fois la réforme adoptée. Le président de la République ne pourra plus dissoudre l’Assemblée nationale et celle-ci ne pourra plus voter de motion de censure contre le gouvernement.

Mais il semble concentrer tous les pouvoirs entre ses seules mains et réduire les prérogatives de l’Assemblée nationale. Avez-vous la même conception ?

Non, je pense tout à fait le contraire. Déjà, avec le référendum de 2016, les pouvoirs de l’Assemblée nationale ont été renforcés comme ceux du Judiciaire, du reste. Les questions d’actualité ou orales se poursuivront à l’Assemblée nationale. Aucune procédure de contrôle de l’action gouvernementale ou d’évaluation des politiques publiques n’est concernée par la révision constitutionnelle qui n’a pour objet que la suppression du poste de Pm de notre organisation administrative.

L’Assemblée nationale ne pourra plus présenter une motion de censure contre le gouvernement, si la réforme aboutit. Est-ce que cela ne participe pas à restreindre ses prérogatives ?

Non. De la même manière, le Président de la République ne pourra plus dissoudre l’Assemblée nationale. A mon sens, cette nouvelle réalité va sécuriser le mandat du député élu par le peuple.

La Coalition d’Idrissa Seck a publié, avant-hier, un livre blanc sur l’élection présidentielle du 24 février 2019 qui fait l’actualité et qui remet en question les résultats du scrutin. Quel commentaire cela vous inspire-t-il ?

Je pense que le candidat Idrissa Seck et sa bande sont en retard d’un train, pour ne pas dire d’un TER. Le Président Macky Sall a remporté l’élection présidentielle, dès le premier tour, avec plus de 58% des suffrages valablement exprimés. Les Sénégalais ont clairement choisi de le reconduire pour un nouveau mandat de 5 ans. Personne ne doit salir cette décision. Tous les observateurs ont salué la transparence et la régularité du scrutin et le Conseil Constitutionnel a installé le nouveau président de la République dans ses fonctions. Pour nous, cette page est tournée et notre système électoral a encore fait la preuve de sa qualité, ce qui doit rester une fierté nationale. Il faudra certainement l’améliorer, mais sa fiabilité ne peut pas être remise en question pour des états d’âme. A mon avis, un mauvais perdant restera toujours un mauvais perdant. En définitive, il n’y a aucune honte à perdre une élection, dès le premier tour, face un excellent candidat comme le Président Macky Sall. On peut bien perdre une élection, sans perdre sa dignité ou son honneur. Et, en toute circonstance, il convient de respecter la décision souveraine des Sénégalais qui sont des citoyens lucides.

Comment appréciez-vous la composition du nouveau gouvernement et ses choix portés sur certaines personnalités ?

C’est une compétence discrétionnaire du président de la République. Je ne peux point commenter les choix du président de la République qui met en œuvre sa vision, conformément à ses prérogatives constitutionnelles. C’est une nouvelle équipe qui engage un nouveau départ pour poursuivre et améliorer la courbe des bonnes actions réalisées par le Président Sall, depuis 2012. Je pense qu’il faut saluer la présence renforcée des jeunes et des femmes et la déclinaison gouvernementale de l’équité territoriale, à travers la nomination d’au moins un ministre par région. Ce rationnel est cohérent et objectif. Il doit aider à comprendre que tout le monde ne peut pas en être. Maintenant, plus de vous donner un avis sur les choix opérés par le président de la République, je préfère prier et formuler des vœux de succès et de réussite pour le gouvernement du Sénégal.

Certains de ces choix sont fortement contestés dans certaines franges de l’opinion et même de la majorité. Qu’en pensez-vous ?

Ce n’est pas nouveau. Chaque formation de gouvernement ou remaniement entraine son cortège de commentaires, de contestations ou d’insatisfactions. C’est quasiment la règle en la matière. Quand on choisit, on élime forcément. Mais bon, la contestation ne sert pas à grand-chose, de mon point de vue. A mon sens, il ne faut pas se laisser piéger par son égo, la rancœur ou la frustration.

Comment avez-vous vécu votre non reconduction dans le nouveau gouvernement ?

J’ai été un peu surpris naturellement. Mais, en toute honnêteté, je pense que c’est une mission qui s’est achevée avec la fin du mandat. Un autre mandat est engagé sur des bases différentes, après la réélection du Président Sall. Il nous a fait confiance dans le cadre de sa mission à la tête de l’Etat, deux fois au poste de Secrétaire général et de porte-parole du gouvernement. C’est le lieu de rendre grâce à Dieu et d’exprimer ma gratitude au Président Sall. Il convient également de remercier tous les Sénégalais qui m’ont exprimé leur solidarité et leur sympathie.

Je voudrais enfin dire à mes camarades de la Médina que rien ne doit nous déstabiliser ou émousser notre conviction. Le combat continue à toutes les échelles de la vie publique. Nous nous battons, depuis 2008, aux côtés du Président Sall pour le triomphe de sa vision et la réalisation de ses ambitions pour le Sénégal. Notre conviction n’a qu’une finalité, améliorer la vie de nos concitoyens, en rendant notre économie plus humaine, plus libre et plus conforme à l’impératif écologique. Pour moi, c’est cela préparer l’avenir du Sénégal et des Sénégalais. Il nous faut poursuivre ce combat de consolidation de notre régime et de la transformation économique et sociale inclusive du Sénégal.

Beaucoup pensent que vous avez été sanctionné, parce que vous n’avez pas fait le travail qu’il faut à la Médina. Que répondez-vous à cela ?

Je voudrais vous rassurer, personne n’a été sanctionné ni récompensé. Nous avons fait du bon travail à la Médina. Nous avons été des ministres de la République, habitant la Médina. Nous avons tous globalement rempli notre mission. Cependant, toute localité voudrait bien avoir son ministre dans le gouvernement.

On peut comprendre, dès lors les interrogations des populations de notre commune. Pour le travail politique fait à la Médina par l’Apr dans le cadre de Bby, avec l’appui des mouvements de soutien, je voudrais remercier les populations de la Médina qui ont toujours assuré la victoire au Président Sall. En 2012, elles l’ont placé en tête, au premier tour, elles ont voté massivement oui au référendum de 2016 et à la présidentielle du 24 février 2019. Nous sommes passés, en 7 ans, d’environ 5 800 voix en 2012 à plus de 15 000 en 2019. Dans ces conditions, c’est surréaliste de parler de sanction, d’autant que la catégorie n’a pas été retenue dans la formation du gouvernement comme un critère discriminant.

Pourquoi, selon vous, vous avez été écarté en tant que porte-parole du parti présidentiel ?

Il ne faut pas confondre le parti et le gouvernement. Comme je vous l’ai indiqué, je ne commente pas les choix du président de la République en la matière. C’est aussi cela la loyauté, de mon point de vue.

Peut-on s’attendre à ce que vous rebondissiez ailleurs ?

Dans ma conception missionnaire de la vie, je pense qu’il ne convient pas de solliciter une mission, il faut attendre qu’on vous la confie.

L’actualité nationale est aussi marquée par le départ de Me Moussa Bocar Thiam du Parti socialiste pour l’Alliance pour la République, votre parti. Quel commentaire en faites-vous ?

C’est toujours regrettable de voir le départ d’un haut responsable d’un parti membre de notre coalition. Je n’ai pas encore entendu le porte-parole adjoint du Parti socialiste, dire que l’Apr était sa destination. Il a juste indiqué qu’il se mettait à la disposition du chef de l’Etat. Je pense que, quand des situations personnelles troublent la vie des partis alliés ou même du nôtre, il convient d’être prudent et d’avoir de la réserve par respect à la souveraineté et à la dignité égale des partis politiques. Ce qui reste constant, c’est que la massification de l’Apr ne peut pas se faire par le recrutement des forces d’un parti allié, membre éminent de la coalition Benno bokk yaakaar. En vérité, au-delà de l’éthique, il y a juste le bon sens qui doit nous conduire à privilégier les opérations à somme positive.

Est-ce élégant de pêcher dans les eaux troubles de ses alliés ?

Sincèrement, c’est nous faire un mauvais procès que d’apprécier la situation de la sorte. Me Moussa Bocar Thiam a pris sa liberté, me semble-t-il. L’Apr n’a jamais dérogé à sa doctrine, dans le cadre du compagnonnage politique. Nous croyons à l’éthique et à la croissance externe, en veillant à ne pas fragiliser nos alliés, à ne point les déshabiller ou les déstabiliser.

Cette transhumance ne risque-t-elle pas de créer une rupture de confiance entre le président de la République et son allié Ousmane Tanor Dieng ?

Il faudrait peut-être s’entendre sur le concept de transhumance. Mais là n’est pas le débat. Pour ce que je sais des deux personnalités, ce sont deux hommes de grande dimension qui comprennent parfaitement les dynamiques humaines et organisationnelles. Maintenant, concernant l’Apr et le Ps, le long compagnonnage nous a permis de construire des relations de loyauté, de confiance et de solidarité. A mon sens, ce qui est utile aujourd’hui à la consolidation de notre grande coalition, c’est de travailler à renforcer l’entente, l’unité et de ne pas perdre de vue que le projet collectif que le Président Sall met en œuvre dépasse très largement nos personnes. Dans ce cadre, toutes les énergies doivent être mobilisées pour atteindre nos objectifs d’émergence au profit des Sénégalais. En politique, il faut parfois, pour ne pas dire souvent, de la résilience et du dépassement pour se construire un destin.

Le président de la République semble revenir à ses convictions de 2012 qu’il n’a pas pu réaliser pour ce qui est de la lutte contre la corruption, l’insalubrité et la spéculation foncière. Pensez-vous qu’il puisse réussir en 5 ans ce qu’il n’a pas pu faire en 7 ans ?

Le Président Sall n’a jamais varié dans ses convictions. Il veut s’attaquer, vent debout, aux questions prioritaires et aux principales préoccupations des Sénégalais. Dans le cadre de la lutte contre la corruption ou pour la promotion de la bonne gouvernance, notre pays a réalisé des progrès incontestables et attestés depuis 2012. Il faut les poursuivre et c’est cela la perspective du cadre d’intégrité gouvernementale qui pose la redevabilité et l’information du citoyen au cœur du modèle. Pour l’amélioration du cadre de vie et la lutte contre la spéculation foncière, plus que des objectifs, ce sont des contraintes qu’il faut lever pour construire l’émergence qui, en termes simples, peut se concevoir comme l’industrialisation et l’urbanisation du Sénégal. Nous devons assainir et organiser nos villes, afin de favoriser la création d’un environnement sain, comme l’indique la constitution. Je reste persuadé qu’avec la détermination qu’on reconnait au Président Sall, il y parviendra. Mais cela demande une grande mobilisation des Sénégalais qui l’on réélu, au sortir d’un formidable élan collectif, le 24 février 2019.

Le président Macky Sall soumet le report des Locales au dialogue national. Quelle est votre position sur la question ?

Je pense qu’il a raison de le faire. Le passage au mandat de 5 ans impactera nécessairement le calendrier républicain. Il faudra en tirer les conséquences pratiques. Si le dialogue peut aider à un réaménagement judicieux et pertinent du calendrier républicain pour restaurer l’ordre vertueux des élections en régime présidentiel, ce serait une bonne chose.

Justement, faut-il coupler les Locales avec les Législatives ?

Cette question pourrait valablement figurer au menu du dialogue, sans a priori ni fétichisme ou arrière-pensée. Il convient de se rendre disponible pour bâtir des consensus forts, dans l’intérêt exclusif du Sénégal et des Sénégalais. A mon sens, il faut de l’ouverture et s’y engager avec une éthique de la responsabilité et de la discussion.

Il est de plus en plus agité la possibilité pour le président Macky Sall de faire un troisième mandat. Qu’en pensez-vous ?

Je ne vois pas l’utilité d’un tel débat. Je m’en tiens à ce que dit la constitution. ‘’Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs’’. Quand un texte est clair, on ne l’interprète pas. On l’applique tout simplement.
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