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Réactions des enseignants aux propos du chef de l’État: ‘’Le chef de l’Etat méprise les travailleurs’’
Publié le samedi 4 mai 2019  |  Enquête Plus
Conférence
© aDakar.com par SB
Conférence de presse du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (CUSEMS)
Dakar, le 26 septembre 2018 - Le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (CUSEMS) a animé une conférence de presse pour rappeler au gouvernement ses engagements.
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Le Chef de l’Etat s’est montré intransigeant sur de nombreuses questions, notamment l’augmentation des salaires des travailleurs de la fonction publique, avant-hier 1er mai. Une posture et un ton qui indignent les syndicats d’enseignants. Qui se mettent en ordre de bataille.

Le Chef de l’Etat Macky Sall a fait, ce 1er mai, fête du travail, une sortie musclée sur les nombreuses revendications des syndicats du pays. Des mises au point qui ne sont pas du goût des enseignants. Notamment, lorsqu’il a dit que les salaires des fonctionnaires ne connaitront pas une hausse. Le secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems), Abdoulaye Ndoye, est d’avis que ‘’le chef de l’Etat méprise les travailleurs, en particulier les enseignants’’. ‘’Son discours est méprisant’’, fulmine-t-il. Le syndicaliste pointe un ‘’un discours inquiétant qui ne rassure pas le monde du travail, les travailleurs’’.

En plus d’être inquiétant, Abdoulaye Ndoye considère qu’il s’agit d’un ‘’discours démotivant, décourageant qui tue et assassine l’espoir’’. ‘’La manière dont le Président Macky Sall s’est adressé aux travailleurs. Un chef d’Etat ne doit pas parler ainsi’’, dit-il. A ses yeux, cela montre encore une fois, ‘’un manque de respect, de volonté politique’’ qui ‘’ne les surprend guère’’. Il ajoute qu’ils prennent acte de sa déclaration, restent déterminés et mobilisés à exercer leur droit syndical consacré par la loi, pour lequel le pays a signé des conventions, comme celle de 1987 sur la liberté syndicale et de 1998 portant sur le droit d’organisation collective.

‘’Nous voulons dire au chef de l’Etat que les hommes passent, mais les Institutions demeurent. Il a le privilège d’etre porté à la tête de ce pays, par des citoyens dignes et honnêtes. Il doit respecter les travailleurs. Aujourd’hui, les travailleurs sont meurtris‘’, dit-il.

Le secrétaire général du syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), Souleymane Diallo, se dit surpris par cette sortie, en ce moment solennel, symbolique. Un état de fait qu’il partage avec Abdoulaye Ndoye. Souleymane Diallo annonce ‘’qu’il n’appartient pas au Chef de l’Etat de dire qu’il n’y aura pas d’augmentation dans la fonction publique. A son avis, il revient au gouvernement de rencontrer les travailleurs, après négociations, de voir ce qui est possible et ce qui n’est pas possible. ‘’En faisant une telle déclaration, il met un terme à toute forme de dialogue avec les travailleurs. Il appartient au mouvement syndical de s’organiser, se mobiliser, pour faire face à ces politiques antisociales que le gouvernement du Sénégal entend mener durant le second mandat. Nous ferons face et nous prenons acte. Nous allons continuer à nous battre pour l’amélioration des conditions de vie et de travail’’, déclare Souleymane Diallo. Qui fait part que des préavis de grèves déposés et qui ont expiré.

Dans les jours à venir, ils vont se retrouver et voir qu’elles dispositions prendre, afin d’ouvrir des négociations sérieuses et que les accords soient appliqués.

‘’Exiger une politique d’habitat social’’

Le secrétaire général du Cusems interpelle les centrales syndicales, pour que les travailleurs se mobilisent et exigent du gouvernement une politique d’habitat social, à la hauteur des salaires des travailleurs. Abdoulaye Ndoye précise : ‘’Quand on parle d’augmentation des salaires des travailleurs, c’est pour augmenter le pouvoir d’achat de ces derniers. Comparé aux coûts de la vie, cela ne représente rien’’. Il dénonce ‘’une déclaration qui tranche avec les déclarations du Président, avant les élections, avec les engagements de son gouvernement et son propre engagement’’. Il lui reproche ‘’d’adopter un précédent dangereux’’. Le gouvernement du Sénégal a négocié avec les syndicats les plus représentatifs dans le secteur de l’Education nationale, signé un protocole d’accords, le 30 avril 2018, dans lequel figure la question de l’alignement de l’indemnité de logement. Le Premier ministre avait promis une plénière.

‘’Le chef de Macky Sall avait promis de vider cette question au mois d’avril 2018, s’il revient pour dire qu’il ne fera rien et dire le contraire, c’est inquiétant’’, s’insurge Abdoulaye Ndoye. Il reprend les propos de l’économiste Maissa Babou qui dit que ‘’les salaires représentent le tiers du budget du Sénégal. Et que l’augmentation des salaires aurait un impact positif sur la population’’. Il soutient, par ailleurs, que les enseignants constituent 70% de la fonction publique et leurs salaires représentent 12% de la masse salariale. De ce fait, dit-il, le Chef de l’Etat ne devrait pas trouver ce prétexte pour parler de masse salariale.

De même, dénonce Souleymane Diallo, ‘’ce n’était pas au Président d’annoncer des mesures antisociales, en ce qui concerne le ciment et le fer, mais, au ministre du Commerce, à la limite, au directeur général des Impôts et domaines’’.
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